Un nouveau Compagnon (libre)

Le repas avait été délicieux, quoique légèrement dépaysant pour l’enfant de lune. Après s’en être rempli la pense, il s’était perdu dans les différentes conversations qui l’entouraient sans vraiment y prendre place. Sa souris blanche avait rapidement réclamé de la nourriture de son protecteur, un vrai parasite ! Nino avait donc entrepris de glisser discrètement des menus morceaux de nourriture variés dans le col de son manteau. La soirée avait été longue, mais bientôt, les professeurs et les deuxièmes années les plus raisonnables avaient commencé à se lever et à gagner leur chambre. Bien vite, plusieurs élèves de première autour de lui s’étaient levé et avaient suivi différents deuxièmes années. Ne sachant où aller, Nino avait suivi les pas d’un groupe pris au hasard. C’est alors qu’il s’aperçu que tous semblaient avoir une feuille à la main. Un élève lui appris que c’était là les questionnaires qui leurs avaient été rendus. Dans sa rêverie, Elenwë ne s’était pas rendu compte que des feuilles étaient apparues sur les tables. Il retourna donc au pas de course dans le réfectoire, récupéra la feuille pleine de taches qui trainait sur le coin de la table et tenta de rattraper son groupe. Arrivé à la Salle commune des quatre maisons, il lut la nouvelle information qui trônait tout en haut de sa feuille «Alystrin» et pris celui des quatre couloirs qui portait cette indication. Il réussit tout juste à se faufiler au travers de la grande porte massive qui se refermait, bloquant l’accès à la salle commune des Alystrins.


Une fois à l’intérieur, il se rangea discrètement derrière tout le monde. Les murs du salon étaient parsemés de portes et d’arches, certaines portes entrouvertes laissaient voir des parties de ce qui semblait être des chambres à coucher tandis que les arches débouchaient sur des couloirs plus ou oins long, eux aussi parsemés de portes. L’endroit était richement décoré et coloré. Plusieurs canapés avaient été entassés contre les murs, libérant ainsi un grand espace au centre de la pièce. Sans prévenir, quelqu’un pris la parole en avant. Nino ne pouvait distinguer s’il s’agissait d’un élève plus vieux ou d’un membre du personnel de l’école de par sa place derrière tout le monde et sa petite taille. Mais cela n’avait que peut d’importance pour lui : il entendait tout ! Le discours se résumait à dire qu’il y aurait distribution des œufs dans un moment et que les élèves aillant leur œuf en mains étaient priés de se rendre immédiatement à leur chambre, laquelle était identifiée par un numéro sur notre questionnaire, le couvre-feu aurait ensuite lieu. «Pff ! Distribution des œufs, je ne suis même pas sûr de vouloir d’un tel embarras, c’est à cause de mon père après tout si je suis obliger de subir tout ça, parce qu’il m’a largué ici, croyant pouvoir se débarrasser de moi aussi facilement…» Puis Nino entendit une sorte de Pouf, certains élèves sursautèrent, d’autre laissèrent échapper un léger cri de surprise. Mais encore une fois, Le jeune garçon ne pouvait distinguer quoi que ce soit. Puis s’en suivi d’autres Pouf et des exclamations de joie. Pour Nino, s’était la confusion la plus totale… Du moins jusqu’à ce qu’il voit de petite êtres déambuler entre les élèves, posant des œufs dans leur mains. Certains étaient énormes, d’autres colorés et extravagant : «Comment vais-je pouvoir transporter un aussi gros œuf ? Le sien fait au moins deux fois la taille de ma tète, sinon trois !» Puis il entendit un léger couinement, le tirant de sa rêverie : une des petites créatures s’était arrêtée devant lui. Elle lui posa avec empressement une coquille dans les bras et disparue Pouf, mais au moment ou l’œuf entra en contact avec ses mains, la souris blanche sauta hors de sont collet en atterrie sur l’œuf, de minces éclaires blancs parcoururent sa surface, venant lécher les bras de Nino jusqu’aux coudes. Prise de surprise, la souris retourna d’un bond à sa place original en se plaignant, mais Nino l’avait déjà oublié. Laissé en plan, au milieu de la salle qui se vidait peu à peu, Nino était paralysé, par chance, ses bras avaient gardé la pose, soutenant un œuf, tout petit. Il était léger et d’un diamètre d’environ 25 centimètres. La coquille, verte forêt, légèrement tachetée de brun semblait être si fragile. Nino sortie enfin de sa torpeur et accota l’œuf sur son ventre, de manière à pouvoir le saisir à un bras puis, de sa main libre, tapota faiblement la coquille, question de jauger sa dureté : Solide comme du rock ! «Wow, il est aussi petit et léger que moi !» Les exclamations du responsable leur intima, à ceux qui restaient encore là dans le salon, à regagner leur chambres, ce que Nino fit, guidé par son esprit distant.


Une fois dans sa chambre, il s’installa sur son lit, c’était le seul de la chambre à être vide, déjà ses trois compagnons de chambres se couchaient pour la nuit. Son lit était à un mètre du mur qui contenait la seule fenêtre de leur chambre. Au lieu de se coucher lui aussi, il ouvrit la fenêtre et s’y assis, l’œuf toujours en main, jusqu’à ce que, plusieurs minutes plus tard, il eut froid et décida de la refermer. N’ayant pas sommeil, il entreprit d’aller se promener un peu dans le château endormi, en quête de son sommeil. Il posa l’œuf sur son lit, enleva son manteau, découvrant ainsi sa peau d’une infinie blancheur puis modifia la combinaison des différents pans à l’intérieure de son vêtement pour y aménager une poche rudimentaire mais solide qui lui permettrais de porter son œuf tout en aillant les mains libres. Il remit donc son manteau et y glissa l’œuf. Dès que ce fut fait, il senti pour la première fois la chaleur dégagée par son compagnon encore endormi, collé à son ventre. C’est ainsi qu’il quitta sa chambre en douce, tout en pensant à comment il pouvait modifier encore son vêtement pour le rendre le plus confortable possible.

Passant par la salle commune des Alystrin, il pensa à demander à un élève le mot de passe, s'il voulait pouvoir retourner à sa chambre sans avoir à escalader le mur extérieur pour se faufiler par sa fenêtre -ce qui serait impossible vu le fait que sa fenêtre était fermée. Ne voulant se confiner aux salles communes et devoir ainsi être forcé de faire connaissance avec des gens qui ne lui semblaient pas si près de caractère, Nino préféra mettre les voiles sur le reste du château. Le château en soit était très beau. Décorés de vieilles tapisseries et de bustes, les couloirs de pierres semblaient êtres sans fin. Persuadé d'être seul dans cette section de corridors, il se mit à siffloter tout bas une berceuse maternelle, son œuf sembla devenir plus chaud, et même se mettre à vibrer très faiblement, comme si la créature qu'il renfermait ronronnait... Tout heureux, il continua à marcher ainsi durant un temps, en sifflotant. Tout à coup, il fut interrompu par un bruit étrange, comme si quelqu'un tombait, ou butait contre quelque chose. De ce bruit s'en suivit d'autres, des pas, des grelottements, et ils semblaient se rapprocher. D'instinct, Nino se colla au mur, dissimulé dans la pénombre. C'est alors qu'il vit une jeune fille faire irruption dans le couloir, elle semblait perdue. Ne présentant évidemment pas une menace pour lui, Nino sorti de l'ombre et salua la jeune fille, question de ne pas lui faire peur en arrivant de derrière.

- Que fais-tu ici ?

Lui demanda-t-il doucement. Puis, se rappelant d'avoir déjà vu ce minois quelque part, il se rappela l'avoir brièvement croisé du regard, juste avant d'entrer dans la salle commune des Alystrins. Sans un mot, il l'invita à le suivre d'un simple geste de la main. Il se mit donc en marche, avec seule bruit de fond, les talons de leurs semelles qui venaient frotter et frapper sur le planché cireux du château. Parfois, Elenwë se retournait, question de s'assurer qu'elle le suivait encore. Il ne manqua évidemment pas de remarquer l'œuf qu'elle portait, tout bien collé contre elle. «Selon moi, elle a dû l'attendre durant longtemps ce compagnon !» Ce ne fut pas long qu'ils regagnèrent la salle commune aux quatre maisons.

- Nous y voila ! Dit, comment te nommes-tu ?

Les frissons qui la parcouraient finirent par la faire greloter, dépitée, Nydan descendit du rebord de la fenêtre en faisant attention de ne pas lâcher son précieux œuf.

* Je ne vais pas rester ici toute la nuit, il faut que je trouve cette salle ou bien ma salle commune!*

Elle erra donc dans les couloirs déserts et sombres, ne sachant plus si elle était déjà passer devant cette armure ou bien si elle n'avait pas déjà bifurqué à cet angle là-bas. Passant sous une arcade, elle trébucha n'ayant pas vu la petite marche à ses pieds. Elle parvint à se rattraper sur une main évitant de faire chuter son compagnon.

* Il faut vraiment que je trouve quelque chose pour porter plus aisément mon œuf*

En se relevant, elle sentit un léger un picotement sur sa paume. L'examinant, elle vit qu'elle était légèrement ouverte mais rien de sérieux une simple égratignure comme tant d'autre. Elle se remit alors en quête de son objectif en marmonnant, grincheuse, à propos de sa stupide maladresse. Si elle avait été dans les bois cela aurait été différent. Dans la nature, elle était dans son élément et c'était facile pour elle de s'y repérer même s'il s'agissait d'un lieu inconnu. Alors qu'ici...C'était un vrai casse-tête pour elle de se repérer dans ses couloirs tous identiques. Vacant à ses sombres pensées, la demi-nymphe ne fit plus vraiment attention à la direction dans laquelle elle déambulait. Elle ne vit pas non plus au détour d'un couloir une silhouette se dissimuler dans la pénombre. Et lorsque celle-ci surgit devant elle, Nydan fit un sursaut olympique et se retint de crier bien qu'un faible gémissement échappa de ses lèvres. Puis se rassérénant, elle trouva stupide d'avoir peur de quelqu'un qui arrivait au devant d'elle en la saluant. Toujours frigorifiée, elle serra son œuf contre elle et leva son joli minois de nymphe vers la personne qui lui parlait. Elle fut stupéfaite par le jeune homme qui lui faisait face et qui lui disait quelque chose sans pour autant savoir quand elle avait bien pu l'avoir déjà croisé. Celui-ci avait des yeux d'un bleu pâle presque blanc qui rendait son regard irrésistiblement attractif et ses cheveux étaient aussi blanc que la neige. En même temps Nydan avait bien conscience qu'avec ses cheveux bleus océans qu'elle n'était pas le seul à appartenir à une autre espèce que celle des humains. Puis réalisant que celui-ci lui avait posé une question depuis quelques secondes déjà et que, qui plus est, elle le dévisageait de façon éhontée, la jeune fille baissa rapidement les yeux son teint laiteux virant immédiatement en rose. Puis elle tenta de lui bafouiller un réponse tant bien que mal:

- Je...euh...Je me suis perdue alors que je cherchais la grande salle commune... C'est couloirs sont un vrai labyrinthe, je suis transie et j'ai encore trouver le moyen de me casser la figure...

Cette dernière phrase, elle l'avait dit surtout pour elle même, ruminant contre sa maladresse maladive et son sens de l'orientation déplorable. Elle n'avait pas remarqué le regard qu'avait poser son interlocuteur sur son œuf, ni le renflement au niveau de son ventre. Lorsque ce dernier l'invita d'un geste à le suivre et se détourna sans attendre une réponse, Nydan hésita puis le suivit en silence quelques pas en retrait regardant toujours ses pieds et osant à peine respirer. Sa timidité l'empêchait de débuter une quelconque conversation. Le dédale de couloirs reprit et au bout de quelques instants, le jeune homme stoppa net et Nydan faillit lui rentrer dedans sans pour autant que ce soit le cas. Le suivant à l'intérieur toujours aussi silencieuse, elle jeta de vifs coups d'œil sur cette pièce qu'elle n'avait pas encore visitée. Puis son sauveur brisa le silence en lui demandant son nom. Tant d'intérêt n'aider pas à faire disparaître les rougeurs sur les pommettes de la nymphe. Levant une fois encore son regard timide sur lui, elle inspira et répondit, comme à son habitude, dans un murmure:

- Merci beaucoup de m'avoir guidée, je...je suis désolée de t'avoir dérangé. Mon nom est Nydan Kedoa...mais tu peux m'appeler Nydan. Je suis une élève d' Elwing. Et toi quel est ton nom?


[Début du sujet]

Nydan était un peu embarrassée mais commençait à reprendre contenance. Après tout, ce jeune homme était très gentil, il n'y pas de quoi avoir peur ou bien être trop timide. Malgré tout elle ne parvenait pas à ce détendre, principalement à cause du froid qui la faisait trembler. Le jeune Alystrin se présenta, il s'appelait Nino. Nydan lui fit une petit sourire qui vint se fondre dans le flamboiement de ses joues soudain brûlantes alors que Nino l'enveloppait dans un pan de son manteau. Sans s'en apercevoir, ils s'étaient tout deux assis sur l'un des canapés de la grande salle commune. Elle le remercia en bafouillant puis se tut à nouveau. La proximité du jeune homme et la chaleur ambiante qui régnait dans la salle réchauffa doucement la demi-nymphe qui se détendit. Elle vit alors le jeune homme caresser un renflement au niveau de son ventre, avec les mêmes gestes tendre qu'elle-même avait envers son oeuf.

* Ca doit être son oeuf également, c'est bien qu'il soit si attentionné envers lui*

Puis Nino commença à s'animer et à la couvrir de questions. Elle écouta donc patiemment afin de répondre dans l'ordre qui lui plairait. Mais lorsqu'il l'interrogea sur sa main, Nydan fit une moue boudeuse et rosissant elle lui répondit.

- Ce n'est rien comme d'habitude. Je suis d'une maladresse maladive, j'arrête pas de tomber, de me cogner, de casser des choses. Une vrai catastrophe ambulante. Tout à l'heure quand je me suis perdue, il faut également souligner que je n'ai aucun sens de l'orientation quand il s'agit de me repérer dans les constructions de toutes sortes, j'ai trébuché sur une dalle qui dépassait un peu du niveau du sol et je sui s tombée j'ai du me rattraper sur cette main pour ne pas briser mon oeuf...

Son explication achevée, elle se rendit compte qu'elle avait énormément parler contrairement à son habitude et en plus elle devait encore répondre aux questions de Nino.

- Désolée de parler autant ce n'est pas vraiment...dans mes habitudes. Comment je suis arrivée ici? Comme tu l'as sûrement constaté je suis métisse, moitié nymphe, moitié humaine, autrement dit j'ai toujours eu un pied dans le monde féerique même si je n'ai pas pu y grandir. J'avais donc ces dons magique que je maîtrise tant bien que mal et mon père ne pouvait pas vraiment m'aider la dessus. On a fait des recherches et on a découvert cette école. Quand j'ai eu l'âge d'y entrer, mon père m'y à inscrite. J'attendais vraiment impatiemment ce jour car en plus des cours passionnants, on nous donne un dragon c'est fantastique! J'ai fait pas mal de recherche sur le sujet et le lien fusionnel qui était décrit entre dragon et dragonnier est fascinant...Et puis bah euh..me voilà. Et...toi, comment es-tu arrivée ici?

Sa conclusion maladroite et le flot de parole qui s'échappait de ses lèvres génèrent Nydan qui ne pouvait s'empêcher de rougir malgré les quelques traces restantes de l'animation soudaine qui avait sublimé son regard durant son diatribe. Elle attendit sagement la réaction de sa nouvelle connaissance en caressant du bout de ses doigts fins et fragile la coquille, d'aspect tout aussi fragile, de son oeuf.