Au clair de Lune [Svendira]

Vendredi 09 Septembre
Dans la nuit - Vers 02h00

Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

C. Baudelaire

Paresseusement, l’astre lunaire irradiait le décor nocturne, baignant de ses rayons le château et ses jardins, plongeant Maelthra Magthere dans une obscure clarté. Le vent qui avait soufflé doucement toute la journée s’était finalement éteint, laissant place à une douce soirée, puis à une nuit dégagée. Pas l’ombre d’un nuage ne venait entraver la lumière de l’amante du Soleil, ni même celle de leurs filles, les étoiles. C’était une nuit propice au calme et à la sérénité. A cette heure tardive, le silence s’était imposé en maître absolu sur les jardins du château et seul le bruissement des eaux du lac répondait à la quiétude des lieux. Au loin, une silhouette altière se profilait dans l’obscurité de la nuit, troublant la placidité qui s’était naturellement mise en place. L’ombre impérieuse, bien qu’étrangère et dérangeante, se fondait avec l’environnement. Silencieuse était sa démarche, mais encore trop bruyante dans un univers endormi. Avec grâce et fluidité, l’ombre glissa jusqu’aux abords du lac et stoppa son avancée, stoïque face à l’étendue d’eau qui se profilait sous son regard. Elle resta quelques instants, plusieurs longues minutes, imperturbable et fière, contemplant la beauté du paysage. Les rayons de lumière lunaire se projetaient sur les eaux noires et profondes du lac, donnant à ce dernier une allure fantasmagorique et irréelle. Belisande, droite et impassible, semblait perdre son âme dans la contemplation du lac. Jusqu’à ce que des sifflements sonores et graves se fassent entendre de plus en plus nettement. Le vent se leva doucement à l’approche d’une seconde silhouette, plus imposante, plus impressionnante : Annwyn, la dragonne astrale, fille des Cieux et des Nuages.

Le Reptile gracieux malgré sa considérable taille se posa en douceur près de sa Dragonnière, et les deux êtres se saluèrent comme à leur habitude. L’amour grandissant qu’elles se portaient n’avait en rien changé cet usage qu’elles avaient conservé à travers les ans. Comme s’il s’eut agi de deux étrangères, elles s’inclinèrent chacune à leur manière pour saluer l’autre. Puis, Annwyn tendit son interminable cou afin de rapprocher sa puissante tête de celle de Belisande. L’Invocation prit son museau entre ses mains délicates, caressant doucement les écailles de sa dragonne, tandis qu’elles restèrent silencieusement face au lac, contemplant à nouveau la beauté du décor qui s’offrait à elles. Les minutes s’écoulèrent paisiblement. Mais leur recueillement fut troublé par l’arrivée inopinée d’intrus. Annwyn fut la première à percevoir le mouvement raffiné et soigné d’une dame et de son double félin, et n’aimant que peu la compagnie des humanoïdes, elle s’écarta de sa maîtresse et prit son envol aussi promptement qu’elle était arrivée. La professeur, consciente des sentiments de son double ailé, sut elle aussi que des étrangers approchaient de l’endroit, avant même d’avoir put entendre quoique ce soit. Finalement, elle resta droite devant l’étendue d’eau, les bras tombant et les mains se rejoignant en un signe de sérénité, tournant volontairement le dos aux autres visiteurs nocturnes. Quand les bruits de pas furent suffisamment proches, Belisande se retourna avec une lenteur exagérée. D’une voix aussi calme que la nuit, elle salua celle qui venait d’arriver.

« Bonsoir Svendira. La nuit semble propice aux balades, qu’en dîtes-vous ? »

Svendira Kozlov, la bibliothécaire de Maelthra Magthere. Une dame à l’apparence distinguée et délicate qui se voulait aussi sérieuse que sévère. Une main de fer dans un gant de velours. Telle était la dame sombre dans l’esprit de Belisande.

La journée avait été très longue. Les questions incessantes des élèves, les livres mal rangés, les chuchotements constants aux quatre coins de la bibliothèque avaient occupé Svendira toute la journée. Et chaque année, la première semaine se déroulait à l’identique : peu d’élève respectait les règles de la bibliothèque pensant certainement que la régente des lieux laisseraient passer ces écarts. En effet, beaucoup d’élèves de première année avaient une image assez particulière de la bibliothécaire : faiblarde, petite, menue, une voix tremblotante, les cheveux mal coiffés en une espèce de chignon tout ratatiné, des grosses lunettes à triple foyers, une haleine fétide, une moustache naissante et cette fameuse verrue au bout menton… Quant à l’apparence vestimentaire, elle portait souvent une vieille jupe, un pull miteux et des bas troués. Voilà en quoi devait ressembler la bibliothécaire de Maelthra Magthere !

Mais, c’était mal connaitre le Château, dont le personnel regorgeait de mille et un personnages originaux ! En effet, la bibliothécaire ne ressemblait en rien à cette description. Dotée de formes avantageuses, semblant jeune et élégante, Svendira faisait tâche dans cette bibliothèque d’autant plus qu’une panthère la suivait partout. D’ailleurs, elle profitait de cet atout de surprise… Bien que les élèves testassent son autorité, elle arrivait en général à bout, même des plus récalcitrants. Svendira avait le « don » d’effrayer dirons-nous. Et pour cause, son élément était la Peur et elle n’hésitait à s’en servir un minimum pour se faire respecter. Cet élément faisait dégager d’elle une aura froide et terrifiante qui mettait mal à l’aise les élèves du Château. D’ailleurs, les plus anciens la surnommaient la Sang Froid, nom qui complaisait à la Vampire.

Lasse de sa journée, Svendira manqua le repas et préféra se retirer dans son appartement. Après tout, la nourriture n’avait aucun goût pour elle. Elle grignotait en général quelques morceaux de viandes et passait la fin du repas à observer le reste de l’assemblée dévorer les mets préparés par les Fées des Cuisines.
Allongée sur lit, caressant la tête d’Aziela posée sur son ventre, la Vampire observait curieusement le ciel. En effet, les Appartements du Personnel se trouvaient dans l’Observatoire, la plus haute tour du Château et Svendira occupait une chambre au dernier étage. De là, par la lucarne, elle pouvait compter les étoiles une à une et admirer cette splendide Lune, maîtresse de sa malédiction… Dans ce pâle visage, elle trouvait la paix et la sérénité. La Vampire pouvait passer des heures à la contempler, la fixant de ses prunelles vertes pâles.

Cette nuit là, l’air frais dégageait une douce odeur de fleur qui envoûta l’esprit de Svendira et la décida à sortir. D’un simple regard, Aziela comprit l’intention de sa moitié, sauta du lit et se dirigea vers la porte. La Vampire enfila un long gilet et sortit dans les jardins en compagnie d’Aziela. Tout était calme et pas un individu ne s’y trouvait. Ceci contenta pleinement Svendira qui retrouvait peu de réconfort dans les rapports humains. Et même plus, elle exécrait cela, d’où l’avantage de sortir très tard la nuit ! Elle prit alors la direction du Lac. Le lent remous de l’eau était une douce mélodie que la Vampire appréciait particulièrement de même que d’admirer le reflet déformé de la Lune sur l’onde ténébreuse. Sa teinte habituellement si pâle prenait un ton bleuté et formait une tâche lumineuse sur l’eau sombre…
Tandis que Svendira et Aziela se rapprochaient du lac, elles entendirent un grand battement d’aile et aperçurent comme une ombre au-dessus de leur tête. En alerte, la panthère s’aplatit au sol et scruta de ses yeux émeraude le vide astral… mais rien, plus un seul bruit. La Vampire lui gratta le sommet du crâne et toutes deux repartirent vers le Lac. Ce fut à ce moment là qu’elles aperçurent une silhouette au bord de la berge. La personne à la chevelure flamboyante était de dos et semblait contempler les eaux du Lac. Assez proche de cette inconnue, celle-ci salua Svendira et lui proposa une balade. Surprise, la Vampire reconnut la voix de l’étrangère qui ne l’était pas tant que ça : il s’agissait de Belisande Al Tÿr, le professeur de dracologie. Elle était arrivée l’année dernière au château. Svendira avait eu peu de contact avec elle. Elle n’avait aucune rancœur contre elle mais ne cherchait pas non plus à l’apprécier.

Bonsoir Belisande. En effet, la nuit est appréciable aujourd’hui et le chant envoûtant de son Astre n’a que plus d’effet sur nous... Nous lions nos pas aux vôtres.

Les deux jeunes femmes commencèrent leur promenade, marchant d’un pas serein et léger. Svendira n’avait que peu l’habitude de marcher en compagnie d’une tiers personne. Devait-elle discuter ? Se taire ? Elle détestait se poser toutes ces questions et hésiter sur son comportement. D’autant plus qu’il s’agissait d’une femme. Avec les hommes, il suffisait d’être charmante et élégante, parler d’une voix autoritaire mais envoûtante à la fois… Mais avec une femme ? Il y avait bien les cancans mais Belisande ne ressemblait point à toutes ces commères fardées et pomponnées à l’excès. Le plus simple était sûrement de parler du sujet tabou de l’école : les Dragons.

Ainsi donc, vous êtes le professeur de dracologie… Comment vous est venue cette passion pour les Dragons ?

Svendira entendit Aziela grogner d’un rire moqueur, se délectant de la fausse sympathie que tentait de se doter sa moitié.

Faisant écho à celle qui venait de l’inviter à se joindre à elle, la voix de Svendira susurra à son tour pour répondre favorablement à Belisande. Son timbre était lent et suave, comme une caresse craintive et inachevée. La Dragonnière se laissa envoûter par le propos mélodieux de la Dame Sombre, consciente que son chant était aussi félin que l’animal qui l’accompagnait. Puis, elle inclina la tête de côté pour inciter la bibliothécaire et son double quadrupède à entamer la marche et joignit ses pas aux leurs. Leur démarche était reposante et mesurée, veillant à ne pas troubler l’harmonie établie par la magie de la nuit. Se fondant au décor nocturne, les trois ombres restèrent quelques temps silencieuses. Belisande s’imprégna de l’atmosphère unique de cette nuit particulière, fixant le ciel plutôt que la terre et se fiant aux étoiles pour s’orienter. La voix mélodieuse de l’érudite interrompit le silence et ses paroles sonnaient étrangement, auxquelles un ronronnement de la panthère répondit en premier lieu. L’invocation tourna lentement la tête vers celle qui l’accompagnait, avec une grâce naturelle et nonchalante, héritage de son ancienne vie. Avant de répondre aux interrogations de sa compagne, elle croisa les bras sous sa poitrine.

« C’est une longue histoire … souffla-t-elle en guise de commencement. Mais toutes les passions sont de longues histoires, je présume. J’ai découvert les Dragons durant mes voyages sur Dunbraven et j’ai été fascinée par leur Histoire. L’Histoire de ce monde, en quelque sorte. Voyez-vous, les Dragons sont comme les Hommes : il n’en existe pas un semblable et tous ont leur propre existence, différente de celles des autres. Apprendre à les connaître prend du temps, beaucoup de temps. Et c’est précisément ce que j’ai en surplus : du temps.

Belisande avait parlé d’une voix pondérée mais qui se voulait passionnée, tout en agrémentant son discours par des gestes de son bras droit dont le coude était retenu par sa main gauche. Sa longue et paisible vie ne trouverait sans doute jamais aucun but et le temps paraîtrait étonnamment long si elle ne cherchait pas elle-même une raison à son existence. Ou du moins, de quoi l’agrémenter. Sur le ton de la conversation, elle continua à parler de sa passion en fixant l’horizon dissimulé par quelques saules pleureurs.

- La rencontre avec Annwyn, ma dragonne – d’ailleurs vous l’avez peut être aperçue tout à l’heure, elle s’est envolée à votre approche ; elle n’est guère sociable – notre rencontre a précipité les choses, et j’ai voulu en apprendre plus, toujours plus, sur les reptiles volants. Et me voilà présente en ces lieux, le Destin est parfois joueur.

Un rire sarcastique mais inaudible s’échappa des lèvres charnues et attirantes de la chimère, moqueuse de son propre sort. Son destin lui était inconnu et c’était la raison de son errance infinie sur cette Terre. La mélancolie aurait pu soudainement s’emparer de son cœur et de son esprit, mais il y avait longtemps qu’elle avait appris à maîtriser le flot de tristesse qui la submergeait parfois, lorsqu’elle était en compagnie d’autres personnes. Elle se tourna vers son envoûtante interlocutrice, plongeant ses pupilles noisette dans les iris pâles qui l’observaient. Svendira était une très belle femme, Belisande l’aurait volontiers reconnu. Dans un souffle, elle chuchota quelques paroles pour en apprendre davantage sur la Dame Sombre.

- Et pour votre part, qu’est-ce qui vous a amené à trouver refuge à Maelthra Magthere ? »

L’utilisation du terme « refuge » n’était peut être pas anodin de la part de la professeur, consciente que pour certains, membres du personnel ou élèves, le château était plus qu’une simple école …

Les deux femmes rivalisaient de beauté. Bien que différentes, dans leur style et d’apparence, chacune émanait un charme naturel et envoûtant. L’une à la chevelure sombre, l’autre flamboyante, l’une aux yeux vert pâle, l’autre noisette. La seule ressemblance était sûrement cette grâce dans leur geste. On eut dit que toutes deux voletaient au-dessus du sol comme deux âmes spectrales qui erreraient aux abords du lac…

Svendira, en attendant la réponse de son interlocutrice jeta un rapide regard vers l’eau ténébreuse du lac. A son habitude, elle n’aperçut point son reflet sur ce miroir liquide. Seule la silhouette féline d’Aziela défilait le long de la berge, profilant une ombre sur l’onde silencieuse. Vint alors perturber cette accalmie la voix de Belisande. Les bras croisés sur sa poitrine, elle avançait toujours d’un pas mesuré. Elle expliqua à la bibliothécaire que sa passion pour les Dragons remontait à bien longtemps. La jeune femme pensait que chaque être des cieux étaient unique, tout comme les Hommes. Belisande affirma aussi que connaître les Dragons demandait du temps, élément dont le professeur de dracologie semblait disposer à tout va.

Depuis des générations passées, le Temps attire la science et le pouvoir. Les Hommes veulent tout contrôler. Bien de nombreuses personnes ont tenté de dompter le Temps : en rajouter, le remonter voir même le stopper… En posséder ainsi doit vous offrir un certain privilège autant qu'une malédiction…

Svendira avait parlé d’une voix plutôt basse et pensive. S’adressait-elle à Belisande ou à elle-même, seule Aziela aurait pu en juger si la panthère n’était pas en train de poursuivre un papillon de nuit. La Vampire continua donc à écouter le professeur qui projetait son regard au loin. La jeune femme fit allusion à sa dragonne nommée Annwyn qui n’était que peu sociable. C’est d’ailleurs grâce à elle que Belisande accrut sa passion pour ces reptiles et vint diffuser son savoir en ces lieux. Et dans un léger souffle, la jeune femme s’enquit à son tour des raisons de la venue de Svendira à Maelthra Magthere.

Avez-vous entendu parler des Vampires du Nord ? Hum, nous ne pensons pas, il faut dire que notre race, exilée depuis des siècles, semblent s’éteindre à petit feu. Bref, nous venons de terres glacées bien plus au nord de Dubraven, au-delà des océans déchainés. Ayant été enclavées sur une île durant des années, nous avions un retard intellectuel inacceptable sur le reste du « monde ». C’est ainsi que nous avons décidé d’apprendre toujours et encore plus. Une soif de connaissance s’était emparée de nous. Un jour, par l’intermédiaire d’un incompétent maître de cérémonie, nous apprîmes que vivaient ici d’étranges créatures et qu’une école de dragonniers avait ouvert. Nous avons senti que cette école ne pouvait se passer de nous. Il y a tant d’ignorants ici qu’il faut bien que certains se dévouent pour les cultiver…

Svendira avait un ton méprisant. Elle avait tant de rancœur envers ces jeunes têtes blondes qui ne respectaient pas le règlement intérieur de la bibliothèque, qu’exaspérée, elle se demandait parfois pourquoi elle restait au château. Et une réponse s’imprimait dans son esprit : la bibliothèque est ta « maison », tu n’as nulle part où aller ! Passablement énervée, ses deux petites canines blanches dépassaient de ses lèvres rougeâtres et ses pupilles étaient dilatées. Elle avait une irrésistible envie de sang… Mais en compagnie de Belisande, elle devait se contenir. Aziela avait du sentir les émois de sa moitié car elle était revenue auprès d’elle, alerte au moindre dérapage.

Dame Al Tyr, ma présence va devoir s’écourter… Ma race me fait défaut et m’oblige à assouvir quelques… besoins. Je vais devoir vous faire faux bond, à moins que vous acceptiez que je vous morde ?

Un rire satirique s’échappa de la bouche de Svendira. Ce qui lui paraissait amusant ne l’était peut-être pas pour Belisande. Comment le professeur de dracologie allait réagir à cette « blague » douteuse ?

[HRP : Désolée, c’est pas brillant comme RP :’(]

Belisande plongea son regard, profond et inquiétant dans les pupilles de la Dame Sombre, aussi troublantes que fascinantes. Son visage était fermé, impassible. La rudesse de ses traits contrastait férocement avec la courtoisie dont elle avait fait preuve jusqu’à présent, bien qu’aucune marque d’impolitesse n’aurait pu être décelée dans son comportement. La Fée Blanche des Temps Jadis s’arrêta et tendit son poignet qu’elle découvrit au préalable, à celle qui lui faisait face. D’une voix sonore et puissante, elle indiqua à sa compagne :

« Allez-y, je vous en prie.

L’invocation fixa longuement la Vampire du Nord, sans ciller, attendant uniquement une réaction qui ne venait pas. Elle ramena son bras vers elle et fit glisser à nouveau sa manche pour recouvrir sa peau blanchie par le froid. Un sourire, peut être cynique ou ironique, se dessina alors sur ses lèvres et elle reprit sa marche doucement. Sa voix vint rompre l’harmonie nocturne une nouvelle fois, plus douce et moins provocatrice que précédemment.

- Mais je doute fort que vous trouviez ce que vous cherchez si vous le faisiez. A votre place, je ne m’y risquerais pas. A moins d'apprécier l’incertitude d’une expérience unique et troublante. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une agréable nuit. »

Belisande ne se retourna pas et continua son avancée, de sa démarche impérieuse, silencieuse et mesurée, sourde au monde qui l’entourait et dont elle venait de se couper. En prenant congé de celle qui avait accompagné ses pas, elle s’était renfermée sur elle-même et sur son monde intérieur, ignorant jusqu’à l’imposant reptile qui planait à nouveau au dessus d’elle. Son esprit l’emmena jusqu’aux berges d’un autre lac, d’un autre monde devant lequel elle s’assit pour en contempler la froideur et le repos, et qui, sous ses eaux profondes et glacées, cachait en son sein les vestiges d’une lutte inachevée entre deux âmes opposées …

{RP Terminé ?}

RP terminé

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