Maelthra Magthere
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Des Dragons et de la Magie
 
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 Belisande Al Tÿr |Professeur de Dracologie|

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AuteurMessage
Belisande Al Tÿr

Dracologue Confirmée

Belisande Al Tÿr


Messages : 24
Date d'inscription : 09/08/2009
Race : Invocation Inachevée
Fonction : Professeur de Dracologie
Age du Personnage : 32 ans

Carnet Draconique
Nom du Dragon: Annwyn
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MessageSujet: Belisande Al Tÿr |Professeur de Dracologie|   Belisande Al Tÿr |Professeur de Dracologie| I_icon_minitimeDim 9 Aoû - 12:13

    * Identité

    Nom : Al Tÿr
    Prénom : Belisande est mon prénom d'emprunt, celui sous lequel les gens de mon entourage m'appellent. Peu d'entre eux savent qui je suis en réalité. Peu d'entre eux savent que l'on m'appelait Guenièvre autrefois.
    Âge : 32 ans. Du moins, c'est l'âge que je suis supposée avoir. Mon esprit est peut être aussi vieux que le monde ou qu'Athear le vénérable.
    Sexe : Féminin
    Race : Servant, Chimère ou Invocation. Ceux de mon espèce disposent d'appellations aussi nombreuses que variées. J'ose penser que mon cas est en revanche unique. Je ne suis d'aucune sorte sur ce monde. Je crois me souvenir que j'étais humaine à une autre époque.
    État civil : Célibataire, pour simplifier.
    Élément : Mystique, ascendant Nébuleux
    Poste souhaité : Professeur de Dracologie
    Ancienneté : Belisande est professeur pour la deuxième année


    * Je suis unique

    Caractère : Belisande est plutôt froide et austère de prime abord, son physique altier n'aidant pas les choses. Elle semble hautaine et indifférente à ceux qui l'entourent et qui lui portent attention ; mais elle est en réalité plus intimidante que flegmatique, bien qu'elle soit naturellement exigeante. Peu loquace, voire taciturne par moment, elle n'aime pas tergiverser inutilement, ni même parler sans réelle motivation. Ce qui peut parfois être interpréter comme de l'arrogance ou du dédain n'est en réalité que l'expression de sa franchise. Aimant la sincérité et l'honnêteté, Belisande fera toujours part de son avis et de son point de vue mais avec une diplomatie courtoise et respectueuse. Elle n'est pas du genre à se moquer de quelqu'un, ni à être cynique, bien qu'elle s'autorise à rabrouer ceux qui la prennent de haut. N'ayant pas un fond méchant, elle n'apprécie que peu ceux qui pensent pouvoir la berner. Très à l'aise devant un auditoire, elle aime aussi se retrouver au calme, seule avec elle-même ou avec Annwyn, sa dragonne. Par ailleurs, elle sait se montrer patiente et douce avec ceux qui sollicite son aide aimablement. Quelque peu protectrice, elle aime s'occuper de ceux qui en ont besoin. Elle est à ce propos très tolérante. Dans la même optique, elle aime partager et échanger avec ceux qui l'entourent. Bien que peu bavarde au premier contact, Belisande peut se révéler être une interlocutrice intéressante pour ceux qui la cotoient régulièrement, passionnée et passionnante. Enfin, et de manière générale, Belisande est très sereine et adopte toujours un comportement calme, posé. Elle n'élève que très rarement la voix, que ce soit pour montrer sa colère ou son euphorie. L'exubérance est loin d'être dans ses traits de caractère.

    Physique : Belisande attire naturellement les regards, de par sa prestance et de par son charisme. Relativement grande et bien bâtie, elle possède un corps ferme et élancé, sans maigreur aucune, et des courbes généreuses non provocantes. Elle dégage involontairement une aura de magnificence et de grandeur qui la rend intimidante, impressionnante. Sans doute l'expression de sa noblesse d'autrefois. Sa peau est très légèrement halée. Sa chevelure est flamboyante, de couleur auburn tirant vers le roux. Particulièrement longue, Belisande a pour habitude de la tresser. Son visage est droit et austère, ses traits, saillants et anguleux. Ses yeux, petits et brillants, sont marrons, parfois noisettes, et surmontés de deux fins sourcils. Son nez est plutôt proéminent, mais ne gâche en rien la rude beauté de ce visage. Ses lèvres rosées et charnues forment une bouche assez large. Belisande est l'archétype de la femme aussi froide que désirable. Elle est souvent vêtue d'une robe vermillon, agrémentée de dentelles couleur or. Son front est souvent orné d'un diadème lui aussi fait d'or, symbole de son ancienne vie.

    Habitudes et préférences : Belisande a pris l'habitude de passer plusieurs heures assise face au lac qui borde les jardins du château. Elle ne sait plus précisément pourquoi, mais cette grande étendue d'eau lui rappelle sa vie d'antan, et l'apaise, d'une certaine manière.

    Image(s) de votre personnage :
    Spoiler:

    Signes particuliers : Belisande est une Invocation inachevée, qui n'a pas pu se matérialiser complètement. Elle ne ressent ni la fatigue, ni la faim, ni la soif. Elle n'est pas non plus sujette à la douleur, bien qu'elle soit toute aussi vulnérable qu'un autre aux blessures.



    * Suppléments

    Les pouvoirs de son élément : Belisande est une Mystique, une personne qui contrôle le pouvoir du Mythe, du Surnaturel, de ce qui dépasse le Sens Commun. Elle maîtrise ce qui va au delà des sensations, ce qui n'est pas démontrable et ce qui laisse place à la suspicion. Le pouvoir du Mystique relève de l'esprit et de la spiritualité et ne laisse aucune place au Rationnel. Belisande peut notamment faire naître des sentiments ou des souvenirs falsifiés chez les personnes les plus sensibles à sa Magie et influencer légèrement celles qui sont moins réceptives, en leur faisant croire des Choses. Elle peut pénétrer l'Esprit des personnes qu'elles visent pour se faire pressante ou intimidante. Elle peut imposer sa vision et son souvenir à quiconque afin de l'obliger à penser à elle constamment. Maîtresse de la Déraison, elle peut pousser ceux qu'elles visent dans la Confusion, brouillant momentanément leurs sens et leur capacité de réfléchir. De manière plus générale, elle peut avoir une emprise forte sur l'Esprit de ceux qui l'entourent, mais n'use que rarement de sa magie. Par ailleurs, grâce à sa Dragonne, elle a appris à contrôler les Nuages et les Ombres qu'ils projettent, dans une moindre mesure.

    Objets en sa possession : Un diadème d'or qui orne continuellement son front. Ce bijou, très fin et précieux, lui a été attribué lors de son Invocation. Belisande en a supposé qu'il symbolisait son ancienne royauté. Elle possède également une bague de facture plus commune, mais plus chère à son cœur puisqu'il s'agit d'un cadeau d'Evrald, et qui forme deux anneaux s'entrecroisant. Elle a aussi d'autres effets personnels, mais rien qui vaille la peine d'être mentionné.

    Animaux de compagnie : /

    Autre : /


    * Présentation du Dragon

    Nom : Annwyn
    Age : 14 ans
    Sexe : Femelle

    Physique : Annwyn est une Dragonne de large constitution, quadrupède et ailée, particulièrement impressionnante. Sa taille est supérieure aux normes habituelles, ce qui renforce son air intimidant. Ses écailles, plutôt larges et rugueuses, prennent une teinte plus ou moins foncée en fonction des saisons tirant vers le Bleu Prusse. Celles présentes sur son cou et son ventre rappellent plutôt la couleur de l'ardoise et brillent légèrement, en comparaison des autres écailles. La membrane de ses ailes possède une nuance bleue guède, plus douce que le reste de son corps. Sa tête triangulaire se termine par un museau pointu et proéminent, constituant une puissante gueule pleine de petits crocs acérés. Sa mâchoire inférieure est prolongé par une espèce de corne striée, tandis que l'avant de son museau est muni de deux cornes, une petite et une plus grande, rappelant celles d'un rhinocéros. Le haut de son crâne est surmonté d'une crête membraneuse, dont la couleur rappelle celle de ses ailes. Cette crête se prolonge sur toute la longueur du cou - cou très long à ce propos - et se retrouve sur la queue. Cette dernière est très longue et plutôt fine, terminée par des ailerons constitués de membrane légère. Ses yeux sont d'un blanc laiteux et ses pupilles sont d'un bleu azurin très pâle, de sorte qu'on ne les voit que lorsqu'on est très près d'elle. Ses pattes, allongées et fines, sont pourvues de terribles griffes rétractiles. D'un point de vue général, Annwyn semble gracieuse et toute en longueur. Son cri est strident et peu supportable s'il est poussé de manière prolongé. Comme la plupart des dragons, Annwynn crache du feu mais sa flamme prend des nuances bleues.

    Caractère : Annwyn a un caractère épouvantable ! Très indépendante et appréciant outre mesure sa liberté, elle s'accommode difficilement à cette nouvelle vie, à Maelthra Magthere. Asociale, acariâtre, bourrue et peu commode, Annwyn n'aime guère ses compatriotes ailés. Elle se sent importunée en permanence, lorsqu'elle sent leur présence et d'autant plus lorsqu'il s'agit de jeunes dragons joueurs. Quant aux bipèdes, elle les méprise au plus haut point. Elle les trouve en général d'une banalité affligeante et n'autorise aucun humanoïde à s'approcher de trop près. Sauf si c'est Belisande qui le lui demande. Bien qu'extrêmement têtue et orgueilleuse, Annwyn porte un amour démesurée à sa Dragonnière et fera tout pour la contenter, quitte à devoir supporter ce qu'elle déteste le plus. Quand elles ne sont que deux, Annwyn est une Dragonne plutôt douce et tempérée, qui aime le calme et la tranquillité, s'accommodant très facilement du silence. Elle aime par dessus tout s'allonger près de Belisande, lorsque cette dernière s'installe près du lac pour se retrouver avec elle même.

    Signes Particuliers : Il lui manque une griffe, sur sa patte avant droite. Elle l'a perdu lorsqu'elle était encore un dragonneau.

    Images :
    Spoiler:


    * Derrière le miroir
    Un mot sur vous ? ; alleeeeeez, on veut tous savoir ! Si vous ne voulez pas nous dire votre prénom, dites-nous au moins si vous êtes un garçon ou une fille. =)
    Co*de ; si seulement vous aviez lu le règlement ...
    Disponibilités :
    D'où connaissez Vous le forum? Pour qu'on puisse savoir vos origines, et nos amis au passages Wink


Dernière édition par Belisande Al Tÿr le Mer 19 Aoû - 10:29, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Belisande Al Tÿr |Professeur de Dracologie|   Belisande Al Tÿr |Professeur de Dracologie| I_icon_minitimeDim 9 Aoû - 23:26

* Histoire


Je suis d’un autre temps, d’une autre époque. Peut être suis-je également d’un autre monde, mais cela n’a guère d’importance. Je fus Reine de mon temps, et Guenièvre fut mon nom. Peut être avez-vous déjà entendu parler de mon histoire, au travers des récits contés aux enfants de Dunbraven, mettant en scène mon mari, roi d’un pays imaginaire et maître d’une épée légendaire et dont les exploits héroïques ne sont plus un secret pour personne. Arthur de son appellation était certes Roi, mais jamais il ne fut capable du moindre haut fait. Je fus celle qui ôta Excalibur de son fourreau de roc, qui devint Reine de la Bretagne et qui ramena la paix et la prospérité sur les vastes landes de mon pays. Je fus, aux dires de certains, la plus Grande Reine ayant jamais existé, surpassant de loin mes prédécesseurs de sexe fort. Mes prouesses furent aussi nombreuses que multiformes, et la légitimité de mon règne ne fut jamais remise en cause. J’étais Guenièvre, la Blanche Fée des Temps Jadis, celle qui gouvernait d’une main de fer, dans un gant de velours. Cette vie emplie d’héroïsme ne me valut pas que des amis, au contraire. Et je dus affronter la plus puissante de toute les magiciennes, une Fée au cœur obscurci qui n’était autre que ma belle-sœur, Morgane de son prénom. Notre rivalité dura de nombreuses années, et je crus vivre pendant des siècles pour l’affronter. Jusqu’au jour où elle tomba. Ayant accompli ma tâche, je me sentis gagnée par l’épuisement, si bien que je tombai moi aussi pour ne plus jamais me relever.

Du moins, c’est en théorie ce qui aurait dû se passer.

L’au-delà est un monde bien étrange que je ne saurais décrire avec précision. Le Temps s’y écoule à une vitesse peu commune. Dans ce royaume des âmes, il n’y a rien à faire et je restais là, comme allongée dans un nuage vaporeux, cotonneux. Il y fait bon vivre et une allégresse extraordinaire s’empare de votre esprit. J’y restai durant plusieurs décennies, plusieurs siècles peut-être. Jusqu’au moment où je sentis mon âme se faire appeler par une puissance extérieure, une voix implacable et sans équivoque. Inexplicablement, je ne pus résister à la force de cet appel dont j’ignorais l’origine et je sentis mon esprit flotter, puis couler pour quitter le nuage vaporeux où j’étais comme installée depuis des millénaires. Tout le brouillard qui m’entourait depuis mon arrivée se dissipa peu à peu, à mesure que je semblai tomber dans un gouffre sans fond. Bien que je m’efforçai de nier, je sentais mon âme se solidifier, se matérialiser. Puis enfin, je revins sur un sol ferme.

Je pris alors conscience de l’horreur de ma situation.

J’étais entourée par une brume épaisse, mais pas celle que j’avais eu l’habitude de percevoir depuis des siècles de repos dans l’au-delà. Bientôt, elle se dissipa et je pus constater avec effroi que j’étais à nouveau pourvue d’un corps. Je réalisai soudain qu’en face de moi se trouvait un être à l’allure peu ordinaire, semblant figé, paralysé, le visage déformé par un affreux rictus de douleur. Sous ce qui allait être mes pieds, je devinai un pentagramme mal tracé à la craie blanche. Des plumes et des ossements avaient également été placés autour du cercle primaire. J’ignorais ce que signifiait un tel symbole et dans mon malheur, je réussis à graver dans ma mémoire l’exacte représentation. Puis, sans rien comprendre à la situation, j’entendis un bruit sourd et l’homme qui se tenait quelques secondes encore devant moi avait implosé. Sans demander mon reste, je filai loin de cette étrange scène et bientôt, je me retrouvai dans une forêt sordide. Il faisait nuit et je ne voyais pas grand-chose dans cette obscurité. Aussi, je décidai de m’arrêter bien que je ne ressentis aucune fatigue pour attendre le jour et lorsque ce dernier se pointa, mes idées n’étaient pas plus claires. Mais au moins, je pouvais voir le décor qui m’entourait. Je repris ma route vers ce que je pensais être le nord, et après quelques heures de marche épuisantes, je parvins enfin à l’orée du bois. Et avec soulagement, je découvris un peu plus en contrebas une maisonnée. Je m’y rendis instinctivement mais elle ne me fut pas d’un grand secours, car elle était apparemment abandonnée. J’y entrai tout de même et je trouvai alors quelques vieilles affaires qui pourraient peut être me servir, mais je constatai avec effroi que malgré mes efforts physiques, je ne ressentais ni faim, ni soif, ni fatigue. En y repensant, je n’avais pas réussi à trouver le sommeil la nuit précédente. Que m’était-il donc arriver ? Je découvris en fouillant les pièces un vieux miroir abîmé et je pus ainsi voir mon visage. Celui-ci ne me disait rien et j’en fus inquiétée davantage. Ne désirant pas m’attarder, je récupérai les quelques objets qui me semblèrent pouvoir être utiles, dont notamment une vieille sacoche en bandoulière, et je quittai la petite battisse d’un pas rapide. Je marchai une bonne partie de la journée, vers le nord-est ne croisant ni village, ni voyageurs. Jusqu’à ce que j’entende un bruit étrange, un cliquetis incessant lié à un roulement, derrière moi. Je me retournai et je vis un peu plus loin une vieille charrette conduite par un vieillard encapuchonné, fumant une longue pipe. Je m’arrêtai et attendit que l’étrange convoi passe à ma hauteur pour interpeller l’homme. Je me rendis compte de mon erreur lorsque ce dernier me pose quelques questions élémentaires : « Qui es-tu ? », « D’où viens-tu ? » et « Où vas-tu ? ». Etant incapable de répondre à ses requêtes, le vieil homme dut comprendre que j’étais en difficultés car il me fit monter dans sa charrette et ne me posa plus de questions. Il me conduisit alors jusqu’à un village, mais au lieu de m’y descendre, il le contourna volontairement. Voyant que j’allais prendre congé, il m’indiqua qu’il m’emmenait chez lui, un peu en retrait du bourg. Il vivait à cinq kilomètres de là, dans une petite propriété des plus charmantes, quoiqu’un peu grande pour un vieillard seul. Je n’ai jamais compris les motifs qui l’habitaient, mais Evrald m’annonça que j’étais ici chez moi, tout le temps que je le désirerais. Il m’expliqua plus tard, par la suite, qu’il avait toujours été seul durant sa vie et qu’il aurait aimé avoir une fille comme moi. Je crois plutôt que je lui rappelais précisément sa propre fille, dont il ne mentionna jamais l’existence. Tant et si bien que j’acceptai sa proposition. Je ne tardai pas à lui expliquer ma situation car je ne savais pas vraiment que devenir, ni même que faire. Evrald, qui était bien trop intelligent et cultivé pour n’être qu’un vieux paysan comme il le disait souvent, s’intéressa énormément à mon problème. Nous allions souvent en ville pour acheter des parchemins et des manuscrits, relatifs à ce qui aurait pu être mon problème. Mais nos recherches, qui duraient depuis près d’un an, ne nous amenèrent à aucune conclusion valable. Je commençai à abandonner l’idée d’un jour comprendre ce qui m’était arrivé. Cependant, Evrald était d’un autre tempérament. Un soir, alors que je lui préparai son repas comme il m’avait appris à le faire – moi, je ne mangeais jamais – il vint me voir dans la cuisine et il m’indiqua que demain, à l’aube, nous allions partir. Je lui demandai la raison d’un tel départ et il m’indiqua simplement :

« Ton cas m’obsède, Belisande (c’était le nom qu’il m’avait choisi). Nous partirons demain pour Igsdrilëe, une riche cité, un peu plus au Nord »

Et c’est ce que nous fîmes. Nous partîmes le lendemain vers le nord et nous arrivâmes le soir aux portes de ce que je devinais être la grande cité dont m’avait parlé Evrald toute la journée. Lorsque nous passâmes l’entrée, je pus contempler avec émerveillement ce nouveau décor. Igsdrilëe n’avait rien de comparable avec le petit village que nous avions fréquenté durant un an. Elle me semblait s’étendre sur des kilomètres, aussi je crus n’être jamais capable de me promener seule sans me perdre. Evrald nous conduisit dans un petit quartier, en retrait des grands axes et je découvris que le vieil homme était un sacré cachottier. Il disposait d’une petite maison, qu’il avait achetée bien des années auparavant. Nous nous installâmes et notre vie reprit son cours, ponctuée par nos recherches. Evrald avait eu raison de m’amener à Igsdrilëe : la ville possédait une grande bibliothèque et il nous fut plus facile de mener nos investigations. Ces dernières furent vite orientées sur trois types de magie : l’invocation, la nécromancie et l’alchimie. Mais il nous fut impossible de trancher, le pentagramme de ma mémoire n’appartenant à aucune de ces spécialités en particulier. Deux années paisibles s’écoulèrent à nouveau et je m’attachai de plus en plus à Evrald, même si je ne lui montrai jamais réellement. Lui non plus, d’ailleurs, ne se montrait pas particulièrement attaché à moi. Mais en raison de tout ce qu’il faisait pour moi, je devinai son attachement. Un autre soir, il décida de m’emmener chez un « vieil ami » qu’il avait connu dans son jeune temps, et qui était un expert de l’Invocation. Nous nous y rendîmes et nous fûmes accueillis chaleureusement par Heldir, qui n’était pas aussi vieux qu’Evrald mais qui semblait être dix fois plus instruit que lui. Je lui racontai alors mon histoire sans omettre un seul détail et sa mine sceptique me laissa penser qu’il n’avait jamais rien entendu de pareil. Il me demanda à quoi ressembler le pentagramme sur lequel j’avais atterri, et je lui dessinai aussitôt le symbole. Ses yeux s’écarquillèrent et je compris que j’étais sur le point de découvrir ce qui s’était passé.

Et l’angoisse me gagna.

Heldir poussa un juron et se leva promptement, partant presque en courant à l’arrière du salon où nous étions installés. Je jetai un regard inquiet à Evrald, ne comprenant pas la réaction de son ancien compagnon et à sa mine renfrognée, je jugeai que cela n’était pas de bon augure. Sous la table, la main rugueuse d’Evrald vint serrer la mienne et ce fut la première fois qu’il montra son inquiétude et son soutien à ma personne. Après une quinzaine de minutes, ou plus, Heldir revint vers nous, tenant dans ses mains un manuscrit si vieux et si abîmé qu’il me semblait impossible de l’ouvrir sans qu’il ne tombe en poussière. Pourtant, le vieil homme l’ouvrit sans difficulté et chercha quelques secondes, avant de nous montrer une page où était dessiné le même pentagramme que celui de ma mémoire. Mes yeux, implorants, se levèrent vers lui et le questionnèrent vivement. Haldir s’essuya le front ; il était visiblement en sueur.

« Ce manuscrit est une relique, un guide d’invocation particulière. Il existe une forme de magie primaire permettant d’invoquer des âmes ayant eu une vie propre. Ce manuscrit explique comment la combiner à la magie ancestrale de la nécromancie, pour faire revenir à la vie des Héros de l’Ancien Monde. Cette pratique est interdite depuis des millénaires, ses effets étant bien trop imprévisibles et bien trop dangereux. Ce que je ne comprend pas, ce sont les plumes et les ossements. Il doit y avoir une troisième forme de magie là-dessus, ce qui expliquerait que la combinaison de toute cette magie ait été trop puissante pour un seul homme, d’où sa mort prématurée. Quant à toi, Belisande, je pense que tu es une Invocation Inachevée. Il s’agit d’un cas très rare, peut être même unique. Ton Invocateur n’a pas eu le temps de t’expliquer la raison de ta venue sur Terre, tu ne peux donc pas accomplir ta Destinée. Et en raison de le forme particulière de ton Invocation, tu t’es matérialisée de manière incomplète, ce qui explique l’absence de fatigue ou de faim par exemple.

- Qu’est-ce que cela implique ? demandai-je alors, la gorge serrée par l’émotion.

- Cela implique que tu ne pourras pas retourner d’où tu viens avant d’avoir accompli ce pourquoi on t’a appelée. Tu es en quelque sorte coincée dans notre Monde. »

Notre discussion continua une bonne partie de la nuit, et c’est avec une immense tristesse dans le regard que je quittai Heldir, accompagnée par Evrald qui n’avait presque plus dit un mot depuis les révélations faites par son « vieil ami ». Je crois encore aujourd’hui qu’il était désappointé et relativement déçu de ne pouvoir m’apporter son aide comme il l’aurait souhaité. Ma mélancolie dura presque une année entière. J’étais désarçonnée et j’errais comme une âme en peine – l’allusion me fait sourire, puisque précisément c’est ce que je suis – malgré les attentions grandissantes de mon compagnon. Je n’avais goût à rien car j’étais persuadée de ne jamais trouver les clés de mon Destin et donc de continuer à errer sur ce Monde qui n’était pas le mien. Il est peu aisé d’expliquer ce que je pouvais ressentir, car seule une personne dans mon cas pourrait comprendre la sensation de grand vide qui m’habitait et qui m’habite encore parfois. J’étais consciente que la vie que je menais n’aboutirait à rien. Et puis, il vint un moment où Evrald me fit comprendre que rester à me morfondre m’apaiserait pas mes tourments, bien au contraire. Il entreprit alors de me faire découvrir de nouvelles choses et petit à petit, grâce à sa patience et à son enseignement, je retrouvai un semblant de raison d’être. Durant presque dix ans, nous voyageâmes de contrées en contrées, où j’appris tant de choses ; ou pour être exacte, ou je redécouvris tant de choses. A mesure que j’apprenais de nouvelles disciplines, comme le combat ou la magie, je réalisai que je savais déjà tout cela et que ma mémoire les avait simplement enfouie. Puis nous retournâmes à notre première maisonnée pour y passer encore quelques années paisibles, durant lesquelles Evrald me fit découvrir quelque chose que je n’avais jamais encore vu, dont l’existence m’était inconnue jusqu’alors : les Dragons. Rapidement fascinée par ses créatures ailées que mon compagnon semblait si bien connaître, et dont il ne se lassait pas de parler depuis notre retour, je passai des heures et des heures à lire des manuscrits divers traitant des Dragons et des Dragonniers d’autrefois, tantôt trouvés à la bibliothèque du village, tantôt empruntés à la collection personnelle d’Evrald. Je me pris même à rêver de devenir un Maître Dragon, ce qui me fit oublier définitivement l’absence de sens donnée à ma vie. Durant plusieurs années encore, je vécus aux côtés d’Evrald. Mon existence auprès de cet homme était extraordinairement agréable et plaisante. Si bien que j’oubliai un élément primordial …




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MessageSujet: Re: Belisande Al Tÿr |Professeur de Dracologie|   Belisande Al Tÿr |Professeur de Dracologie| I_icon_minitimeJeu 13 Aoû - 22:20

Evrald se faisait vieux. Très vieux.

Le temps n’avait pas d’emprise sur moi, sur mon enveloppe corporelle. Mais il n’en était pas de même pour mon compagnon. Un matin, alors qu’il ne put réussir à se lever, je réalisai à quel point il avait vieilli. Mon cœur se serra dans ma poitrine, mais je fis comme à mon habitude et bientôt Evrald trottinait à nouveau dans la maison. Cependant, au fil des jours, son état de santé se dégrada, si bien qu’il fut bientôt obligé de rester alité. Jusqu’à ce que le sommeil l’emporte à jamais. La tristesse me submergea quand je découvris son corps froid, mais aucune larme ne put être versé. Mes yeux étaient comme asséchés et pourtant, ce fut comme si j’avais perdu la moitié de mon âme. Evrald avait toujours été à mes côtés depuis mon Invocation, et pour la première fois, je me retrouvais seule. Horriblement seule. Il avait été à la fois comme un père, comme un frère et comme un époux. Son absence fut incroyablement douloureuse les premiers mois, les premières années. Je dus réapprendre à vivre car jamais je n’avais été livrée à moi-même. Cette période de ma vie fut la plus désastreuse et la plus difficile, aussi je préfère la passer sous silence. Et le moment vint où je décidai de prendre mon Destin en main, ou du moins, mon existence. Grâce à l’héritage d’Evrald – il m’avait légué toute sa fortune, fortune qui était bien plus grande qu’il ne l’avait laissé entendre d’ailleurs – je quittai la région et allai m’établir dans une petite ferme dont j’avais fait l’acquisition, située à l’écart de la civilisation et aux pieds des Grandes Montagnes. Je passai mon temps à lire de nouveaux ouvrages sur les Dragons, ravie d’en apprendre toujours plus sur ces reptiles volants et j’engrangeai des connaissances poussées sur la Draconologie, ce qui me serait fort utile par la suite. J’étais heureuse. Ou pour être précise, je n’étais pas malheureuse. Mais je me sentais vide, lasse. Ma mélancolie me revint violemment et je traînai ma torpeur pendant une longue période.

Jusqu’à ce que je fasse une rencontre pour le moins inattendue.

Comme à mon habitude, j’avais traversé le petit bois derrière ma ferme pour gagner un agréable décor ; un lac qui s’était formé aux pieds des montagnes. J’aimais y aller lorsque le temps s’y prêtait pour lire quelques ouvrages, récemment achetés. J’étais installée depuis plus d’une heure, et j’avais posé le manuscrit à mes côtés, pour profiter du paysage qui se profilait devant mes yeux. Ma quiétude fut troublée par un piaillement strident, similaire à celui produit par un oisillon blessé, mais bien trop sonore pour appartenir à un simple moineau. Je me levai et cherchai l’origine du son qui se répéta une ou deux fois, m’enfonçant dans les sous-bois. Après quelques minutes, je trouvai l’objet de ma quête et mes yeux s’écarquillèrent de surprise. Un dragonneau, pas plus gros qu’un petit chien, était prisonnier d’un buisson de ronces et piaillait nerveusement. Je me hâtai de lui venir en aide, mais davantage affolé, le reptile s’agita ce qui lui valut de s’emmêler encore plus. La tâche ne fut pas aisée, et mes mains furent vite ensanglantées bien que je ne ressentis pas le moindre mal. La créature s’apaisa finalement, sûrement plus par épuisement que par réelle confiance en ma personne. Je la délivrai de ses chaînes et la pris entre mes bras, pour la ramener en lieu sûr. Le petit dragon semblait si faible qu’il n’opposa pas grande résistance. Durant plusieurs jours, je m’occupai de lui et lui fournis de la nourriture, si bien qu’il devint moins sauvage, s’habituant à ma présence. Je cherchai également aux alentours de la ferme ce qui aurait pu être sa famille, mais mes recherches se révélèrent infructueuses. Ne réalisant pas bien ce qui m’arrivait, je décidai d’adopter ce dragonneau. Pour bien faire, il n’eut jamais l’idée de s’enfuir et je crois qu’il m’était en quelque sorte reconnaissant. Notre relation d’abord respectueuse, devint amicale puis fusionnelle, à mesure que nous vieillissions ensemble. Annwyn, tel fut le nom que nous choisîmes, fut dès lors ma raison de vivre. Nous passâmes de magnifiques années, profitant seulement de notre présence mutuelle. Je garde en mémoire des souvenirs inoubliables et pour cela, je suis reconnaissante envers mon Invocateur. Il vint un moment où Annwyn voulut découvrir Dunbraven, et comme je l’avais fait par le passé avec Evrald, je l’emmenai dans des contrées diverses où elle put se faire sa propre opinion sur le Monde. De ces pérégrinations, je retins une chose qui ne m’avait pas marqué auparavant : l’animosité des gens envers les Dragons. Les légendes qui circulaient sur eux les présentaient comme des monstres sans intelligence, sans conscience. Des reptiles assoiffés de sang qui aimaient tyranniser les Humains, pour leur propre plaisir. Je découvris aussi que, paradoxalement, certains étaient tout aussi fasciné par les Dragons que j’avais pu l’être. J’eus alors envie de mettre à profit mes connaissances pour balayer les idées reçues sur ces créatures ailées, mais aussi pour partager mon savoir avec d’autres passionnés. C’est à peu près à ce moment là que j’entendis parler de cette école, Maelthra Magthere. D’un commun accord avec Annwyn, je décidai de m’y rendre pour proposer mon aide et mon soutien …
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