Un jour au goût de sang, partie II [Arghann Mantel - Noktcha Byngsu]

Siffrit mangea une partie de la viande cuite, il préférait dévorer ses proies vivantes et n’était pas satisfait de ce repas. Il posa ses yeux rouges sur le semi animal qui se trouvait en face de lui, une chose aquatique ne pouvait plaire à un être de la terre. Il délaissa la bête empêtrée dans les lianes de son maître pour se rapprocher de l’autre, complètement livide. Cet être devait avoir bon goût mais il avait perdu trop de sang et le petit homme ne lui aurait pas permis de mordre la chair tendre de l’enfant. Il s’enroula simplement autour des jambes de son maître, cette journée était d’un ennui mortel.

L’infirmier avait contemplé la scène avec une parfaite indifférence et lorsque l’élève blessé se leva il le suivit en direction de l’infirmerie. L’énergie qui emprisonnait le sauvage s’était presque totalement évanouie dans l’air, seule une infime partie le poussait dans la même direction que les deux autres. Qu’allait-il fait de cet imbécile ? Et pourquoi avait-on pu accepter un tel sauvage dans une école qui se voulait civilisée ? Il ne cherchait plus à comprendre ces hommes, leurs actions étaient si contradictoires qu’elles lui donnaient le tournis. Il s’occupait de ses propres affaires, leurs autres faisaient de même, tout irait bien dans le meilleur des mondes si on ne le dérangeait pas si souvent. Il allait devoir toucher quelques mots à l’administration, s’ils acceptaient des dangers publics, qu’ils les surveillent eux-mêmes !

Ils ne mirent pas longtemps à atteindre l’infirmerie et il poussa machinalement la porte sans se préoccuper de la santé des deux autres. Personne n’était rentré en son absence et il n’y avait que ces deux là à soigner, c’était déjà une bonne chose.

« Asseyez-vous et tenez-vous tranquilles. » Déclara-t-il froidement aux deux individus.

Siffrit ondulait tranquillement à la suite de son maître et se posta sur le bureau pour les surveiller alors que le petit homme se dirigeait dans sa serre. Il ne les quittait pas de ses yeux glacials, espérant s’amuser de la peur qu’il ferait naître mais ils ne lui plaisaient pas. Et puis il avait déjà trop vu le premier, il semblait qu’il soit doué pour se couper. Un jour il planterait ses crocs dans sa chair tendre et il n’y aurait personne pour l’empêcher de le dévorer vivant. Quand son maître partirait il pourrait faire couler le sang, encore et encore, alors il serait libre.

Le petit homme n’eut pas beaucoup de mal à trouver les plantes dont il avait besoin pour accélérer la production de sang, les effets variaient en fonction de la race et il fallait être prudent dans les dosages. Mais il était un soigneur aguerri, il avait appris à reconnaître d’un seul coup d’œil les races les plus répandues.
L’autre n’était pas un vampire mais semblait aimer autant qu’eux le sang, à la différence que lui ne savait pas se contrôler, ces êtres trop proches des animaux ne méritaient pas le respect et ne seraient jamais civilisés. Il ne devait pas s’en préoccuper, bientôt il ne se souviendrait plus de lui et ne le reverrait peut être jamais. Il s’arrangerait pour qu’on le surveille, il n’allait pas passer son temps à soigner toutes les victimes de cet individu insignifiant et stupide !

Il cherchait dans la pièce du sang qu’il aurait pu conserver, il en avait gardé pour les éventuels vampires présents qui seraient sujets à des crises. Quelle pouvait être la race de cet animal ? Ce n’était pas si important que cela et s’il continuait à agir n’importe comment on finirait bien par le mettre à la porte, non ?

Il trouva enfin un flacon où était conservé du sang, mis au frais il devait encore être bon. Si ce n’était pas le cas, Siffrit se ferait sans doute un plaisir de faire disparaître le corps et il était certain que personne ne se plaindrait de l’absence du petit sauvage.
L’infirmier sortit de sa serre et s’avança vers les deux élèves.


[Désolé, je n’avais vraiment pas d’inspi v_v]