Maelthra Magthere Des Dragons et de la Magie |
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| Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] | |
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Perce-Neige Snowdrop
Princesse sous la Montagne
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| Sujet: Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] Sam 2 Jan - 23:17 | |
| [ Samedi 25 Septembre – 11h27 du matin. ] Perce-Neige s'était réveillée de fort méchante humeur. Son irritation ne venait pas du bal ou de ses précédentes aventures nocturnes, mais de l'accumulation, de jours en jours, des problèmes de vision et d'acclimatation qu'elle subissait dans cette école. Si elle s'était attendue à ça ! Tout était trop différent de chez elle. Les fille portaient des jupes trop courtes et les garçons n'étaient pas assez galants. Sans compter que les seules personnes qui avaient jamais entendu parler de son peuple pensaient qu'ils n'étaient qu'une légende, voire lui riaient au nez. La jeune fille aux cheveux mauves n'était pas extrêmement orgueilleuse de nature. On lui avait toujours appris à respecter les sages et les poètes; mais se faire traiter de la sorte par des malvenus, alors qu'elle avait un Royaume à ses pieds... Tout cela la rendait furieuse. Pourtant, elle ne pouvait pas rentrer chez elle en claquant la porte; elle avait promis à son père de ne revenir qu'un diplôme en poche, pour épouser l'homme qu'il lui aurait choisi et prendre un rôle de premier plan dans la politique du pays. Il était donc hors de question qu'elle rentre maintenant – elle n'avait aucune envie de se marier, et puis, le voyage lui avait prit à l'aller un bon mois et demi : il était hors de question d'avoir fait tout ce déplacement pour rien.
Après s'être sentie mal durant le bal de la veille, Perce-Neige avait passé le reste de la nuit à jeter ses pensées sur le papier, à essayer de mettre de l'ordre dans sa tête et à chercher une solution et un certain réconfort dans la lecture. Ses yeux rougis la piquaient et l'empêchèrent de véritablement lire ou écrire. Ce fut plus que tout frustrant et énervant. Elle s'était alors surprise à jeter de rage son parchemin contre les baldaquins de son lit (ce qui avait d'ailleurs réveillé une autre fille et il s'en était suivi une discussion des plus déplaisantes pour les deux partis). Ce geste fort impulsif, imprévu et incontrôlé ressemblait à tout sauf à notre amie Patchouli; elle avait donc décidé, après une bonne douche froide, de ne pas se laisser abattre et aller à toutes sortes d'excès propres au genre humain. Il lui fallait se reprendre et elle s'était reprise, choisissant avec quoi occuper son samedi matin. Elle avait, auparavant, prévu d'écrire une lettre à son souverain de père; mais c'était maintenant partie remise.
C'est ainsi qu'on la retrouvait donc, vêtue d'une robe de tous les jours parme à liseré blanc, se dirigeant vers l'infirmerie. Si elle avait veillé jusqu'à très tôt dans la mâtinée, elle avait tout de même dormi quelques heures avant que des rugissements de dragons, à l'extérieur, ne la réveillent pour de bon. Elle avait pris un rapide petit déjeuner à l'heure où certains parlaient de prendre leur déjeuner; bien qu'avec les évènements de la veille, le réfectoire était loin d'être désert : toute l'école avait fait la grasse mâtinée. Arrivant devant la porte au noir lettrage, elle respira un grand coup – la réputation de l'infirmier le précédait de loin – et toqua trois fois, d'une manière qui semblait indiquer : Je viens vous embêter le Samedi matin et j'espère bien que vous allez ouvrir, tout terrible que vous soyiez. | |
| | | Merryn Ish Al Sizun
Reptile venimeux
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| Sujet: Re: Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] Dim 3 Jan - 0:36 | |
| Ce matin avait été la pire matinée de toutes ses matinées. Non seulement le samedi était le pire jour de sa semaine parce qu’il y avait tout l’école qui venait pour ses petits problèmes graves mais qui pouvaient attendre mais aujourd’hui on était le samedi 25 septembre, le lendemain de cet abominable bal qui n’aurait jamais eu lieu si ça n’avait tenu qu’à lui. Non seulement on était samedi et il commençait à détester ce jour mais en plus il était fatigué parce qu’il avait veillé toute la nuit et qu’il n’avait pas pu fermer les yeux de la matinée. Renonçant au sommeil il avait fini par réussir à s’occuper de ses plantes pendant une petite demi-heure de répit, ce qui lui avait ramené un peu de bonne humeur.
Mais non ce n’était pas possible, s’il y avait bien quelque chose qui avait réussi à le mettre hors de lui c’était qu’on le prenne pour un psychologue, si les gens avaient un problème dans leur tête ce n’était pas à sa porte qu’il fallait frapper. De toute manière ils étaient sans doute foutus, quand on ne croit plus en soi la seule solution est de sauter par la fenêtre en espérant qu’elle soit assez haute pour qu’on ne reconnaisse plus qui est la bouillie infâme qu’on vient de retrouver. Et puis à combien est-ce qu’il avait dû donner un remède contre la traditionnelle gueule de bois d’après bal, il avait beau être immonde ils venaient quand même en redemander ! Il était vrai qu’il était efficace mais il avait beau mettre tous ses ingrédients les plus mauvais voire ceux qui donnaient envie de vomir c’était absolument inefficace contre la vermine nommée élève.
Il avait beau tenter de s’occuper de ses plantes, elles avaient beau tenter de l’apaiser il lui était impossible d’arrêter de ruminer ses idées noires tant qu’il n’aurait pas dormi. Et il ne dormirait sûrement pas avant le couvre feu de samedi soir.
« Non mais ça n’a jamais été compris dans le contrat de bosser vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ! Je vais leur montrer moi ! »
Siffrit siffla, il n’aimait pas sentir son maître en colère et ses avertissements étaient toujours bons à prendre. Il allait se calmer et il allait donner à ses remèdes un goût si infect et faire des visites à l’infirmerie un tel enfer que plus personne n’oserait entrer dans cette maudite infirmerie. On ne met pas en colère Ish Al Sizun sans conséquences.
A peine la résolution était prise que l’ironie du hasard fit qu’on frappa à la porte, d’une manière assez déterminée pour l’intriguer.
« Entrez ! » Lança-t-il d’une voix si glaciale qu’on se serait cru au pôle Nord.
Quand il entendit la porte s’ouvrir il poursuivit sur le même ton brutal et sévère.
« Je ne vais pas le répéter quinze fois, on ne frappe pas à cette porte, je ne suis pas encore assez sourd pour ne pas entendre quelqu’un rentrer ! Et puis si vous avez trop bu vous n’aviez qu’à y réfléchir avant et si vous avez mal à la tête assommez-vous contre un mur je suis sûr que ça marche ! »
Le serpent lové sur son bureau siffla une nouvelle fois et l’infirmier sortit de son cabinet rapidement, tête baissée. Il alla jusqu’à son bureau pour feuilleter avec la même rapidité son grimoire puis s’arrêta, levant pour la première fois la tête et plantant son regard glacial dans celui de l’élève. Ses yeux jetaient des éclairs et paraissaient encore plus terribles que d’habitudes, la plupart sentiraient la glace de ses yeux se répandre dans leur dos.
« Ne restez pas là à rien faire, dites moi ce qui vous amène, vous croyez que je vais m’occuper de vous pendant trois heures ? Je n’ai pas toute ma matinée ! »
Voyant qu’elle n’allait pas à la même vitesse que lui il recommença à feuilleter son grimoire si vieux qu’on pourrait croire qu’il allait tomber en poussière. Il s’arrêta soudainement et s’assit à son bureau, passant une main affectueuse sur le corps lisse de Siffrit qui en aurait presque ronronné. | |
| | | Perce-Neige Snowdrop
Princesse sous la Montagne
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| Sujet: Re: Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] Dim 3 Jan - 13:50 | |
| A peine Perce-Neige avait-elle laissé retomber sa main qu'une voix plus froide que le souffle des cavernes lui aboya d'entrer. Le sieur Ish Al Sizun était donc fidèle à sa réputation. La jeune fille grimaça intérieurement : il allait, en plus, falloir qu'elle traite avec un sale Petit Homme acariâtre auquel il faudrait montrer respect et déférence, alors que tout ce qu'elle avait envie de faire, c'était d'hurler un bon coup. Elle entra tout de même, étant plus ou moins préparée à l'entrevue.
« - Excusez-m... - Je ne vais pas le répéter quinze fois, on ne frappe pas à cette porte, je ne suis pas encore assez sourd pour ne pas entendre quelqu’un rentrer ! Et puis si vous avez trop bu vous n’aviez qu’à y réfléchir avant et si vous avez mal à la tête assommez-vous contre un mur je suis sûr que ça marche ! »
Perce-Neige se figea – personne n'avait jamais osé lui parler ainsi – puis les convenances et la sacro-sainte politesse reprirent le dessus et elle termina son mouvement, fermant convenablement la porte derrière elle et attendant patiemment la fin du monologue. Si ce n'était que des cris, passe encore. Elle ne comprenait pas pourquoi les filles de son dortoir en avaient fait tout un plat; elles n'avaient donc jamais assisté à des réunions de ministres ? Ces quelques secondes de répit lui permirent d'observer l'homme et le lieu – ou plutôt, vu la mauvaise qualité de ses yeux, de les plisser au maximum et d'essayer de distinguer quoique ce soit.
On le surnommait « le petit gueulard » dans les chambres et elle devait avouer que bien qu'elle eut trouvé cette appellation un brin déplacée au début, elle décrivait parfaitement la créature qui lui faisait face. Plus petit qu'elle, il lui faisait l'effet d'un lutin des bois tel qu'on se les représente dans les contes de l'Extérieur, sans le petit costume rigolo, la pilosité étrangement colorée et les bonnes actions. Celui-là avait plutôt l'air névrosé et furibard, avec ses cheveux blancs et noirs qui lui recouvraient la moitié du visage. Non, il était certainement désagréable, mais pas effrayant. L'infirmerie en elle-même, par contre, était glauque au possible. L'atmosphère chargée d'alcool et de désinfectant lui prenait presque à la gorge et l'absence totale de goût – voire d'idée – en matière de décoration intérieure donnait presque l'impression d'être volontaire. Est-ce qu'au moins l'occupant des lieux savait qu'il était payé pour les soulager de leurs maux ?
« Ne restez pas là à rien faire, dites moi ce qui vous amène, vous croyez que je vais m’occuper de vous pendant trois heures ? Je n’ai pas toute ma matinée ! »
Non, visiblement pas. Il n'en était visiblement pas conscient. Perce-Neige se détourna de sa contemplation affligée des lieux pour revenir vers l'objet de sa visite. Elle remarqua alors, en l'entendant siffler, la présence d'un serpent dans les parages. Oui, l'infirmerie devait vraiment être terrifiante pour les petites minettes qui n'avaient jamais eu à gérer l'effondrement d'un tunnel ou l'attaque d'un des Monstres des Profondeurs. Sentant le regard du Petit Homme sur elle – un regard qu'elle devina dur et glacial – elle décida que le moment d'expliquer les motifs de sa visite était peut-être venu.
« Excusez-moi de vous déranger un samedi matin. Je me permets de venir vous voir parce que mes yeux ne sont pas habitués à la lumière du jour, vu que mon peuple vit dans des cités souterraines. Or, les cours de cette école sont principalement le jour et j'aimerais bénéficier d'un sort, d'un cataplasme ou de n'importe quoi d'autre qui puisse au moins soulager la douleur. » La jeune fille avait parlé tranquillement, poliment – comme si on ne venait pas de l'envoyer s'assommer contre une porte pour calmer son mal de crâne. Elle avait trouvé ça drôle, d'ailleurs. Un frisson lui parcourut l'arrière de l'échine : elle ne remarquait que maintenant, mais la pièce était pleine de … plantes... qui étaient elles-même entourées de … Terre... Elle n'avait pas utilisé son pouvoir depuis plusieurs jours et celui-ci la démangea brusquement. Elle se demanda comment Ish Al Sizun réagirait si ses petites protégées se retrouvaient brusquement sans engrais; mais ça n'était vraiment pas le moment de vérifier. | |
| | | Merryn Ish Al Sizun
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| Sujet: Re: Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] Dim 3 Jan - 15:38 | |
| Il venait de trouver ce qu’il cherchait dans son grimoire et qui ne lui revenait pas mais la voix de l’élève détourna son attention. Sa colère disparut aussi rapidement qu’elle était apparue, il sourit et releva brusquement la tête. Une attitude qui n’était pas étrange à qui pouvait le connaître, d’abord son lunatisme pouvait le rendre presque aimable comme sarcastique à souhait mais surtout parce que c’était sans doute le cas le plus intéressant qu’il avait dû croiser depuis son arrivée. En d’autres temps il aurait sûrement désespéré d’avoir à soigner pareille chose mais il fallait faire avec ce qu’il trouvait.
Si son cas avait été le même que tous les autres il lui aurait volontiers répondu avec toute l’ironie du monde que si elle était désolée de le déranger elle n’avait qu’à pas venir mais il laissa pour un temps sa méchanceté et prit le temps de l’observer. D’habitude un seul coup d’œil lui permettait de savoir à qui il avait affaire, si sa mémoire lui faisait défaut elle revenait toujours avec exactitude quand il en avait besoin. Ici il ne cherchait qu’à voir s’il n’y avait que sa nature qui était l’origine du mal mais même avec tout l’espoir du monde il sut bien vite qu’il n’y avait rien de rare à l’affaire. Dommage elle s’en serait souvenue si ça avait été le cas.
« Evidemment les derviches n’ont jamais été fait pour vivre en plein jour ! C’est étonnant de voir que… votre altesse ait eu l’étrange idée de sortir de sa caverne. »
Sa voix exprimait un mélange inimitable de gaieté, ironie et sérieux. Il ferma son grimoire et se leva pour se rapprocher de l’élève.
« Je peux facilement effacer votre douleur. Je peux aussi vous donner une meilleure vue mais pour ça…. »
Il se tut, pas qu’il ait la prétention de ménager le suspense mais tout simplement parce qu’il cherchait les différents moyens pour réaliser ce qu’il disait et les éventuelles conséquences.
« Vous donner une vue diurne n’est pas plus difficile à faire en fait mais vous devez savoir qu’on ne peut voir très bien le jour et dans l’obscurité. Votre peuple a évolué et s’est débarrassé d’une vue de jour car elle lui était inutile, c’est ici un handicap pour vous mais perdre une des facultés qui vous fait appartenir à votre peuple n’est pas la meilleure des choses. Ce n’est pas le choix que je ferais à votre place. »
Il donnait rarement son avis et se fichait pas mal qu’on le connaisse, il n’avait surtout pas l’intention de donner une telle vue à l’élève, pourquoi le ferait-il ? Il s’accommodait très bien de son unique vue droite et cela n’avait jamais été un handicap pour lui.
« Il y a une autre solution. Je peux adapter votre vue pour un temps au plein jour mais cela ne sera pas très agréable. »
Il réfléchissait à ce qu’il pourrait faire pour ne pas la voir revenir, il devait trouver en elle ce qui la dégoûterait le plus et l’inspiration ne lui était pas encore venue. S’il voulait en finir rapidement avec elle il savait qu’il avait encore le temps d’y réfléchir et que cela se ferait en fonction de ce qu’elle choisirait. De toute manière il ne pourrait rien faire d’autre ce matin, l’heure était déjà trop avancée. Il repensa à ce qui l’attendait l’après midi et espérait d’un côté ne voir personne et de l’autre trouver quelqu’un pour qui il n’ait pas trop de mépris… Ce n’était sans doute pas possible, il savait d’avance qu’il ne serait jamais satisfait du travail des autres. Personne n’était capable de travailler aussi bien que lui dans son domaine ni autant de temps, ce n’était sans doute pas possible pour tous ces peuples.
Il arrêta là ses réflexions, il venait de penser à une chose qui l’avait interpellée.
« Au fait je ne toucherais pas à la terre à votre place, les plantes sont très susceptibles quand on nuit à leur environnement. Le spectacle ne serait pas beau à voir pour vous. »
Un sourire narquois vint s’ajouter à son ton railleur et ironique, des mots qui n’auraient pas fait plaisir à n’importe quel prétentieux, mais il fallait toujours se méfier d’un potentiel adversaire tant qu’on ne connaissait pas parfaitement ses capacités, nombreux, trop arrogants, l’ignoraient. | |
| | | Perce-Neige Snowdrop
Princesse sous la Montagne
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| Sujet: Re: Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] Dim 10 Jan - 0:07 | |
| [ Wah~ Désolée du retard, je n'ai pas vu les jours passer. ]
Décidément, le petit homme avait le don de parler à Perce-Neige avec un mépris affiché qui contrebalancerait presque avec toute la déférence à laquelle elle avait eu droit le reste de sa courte vie. C'était intriguant. Bon, elle n'avait pas ici tous les pouvoirs qu'elle pouvait invoquer en son Palais – comme la garde, par exemple – mais tout de même, comment ce digne représentant du Petit Peuple faisait-il pour outrepasser le respect naturel du à son rang ? Les gens de l'Extérieur étaient décidément bien étranges, elle n'avait cesse de se le répéter.
Ignorant les réparties inutiles de l'infirmier, elle se concentra sur les solutions qu'il proposait. Bien sûr qu'elle était consciente de voir à la fois le jour et la nuit était impossible, bien sûr qu'elle savait qu'il serait stupide de perdre l'avantage naturel de son peuple... Quel idiot ! Avait-elle demandé à faire disparaitre sa nyctalopie ? Elle avait bien parler de faire cesser la douleur, non ? Ne pouvait-il pas se compter de faire les choses rapidement et sainement, en se contentant de satisfaire sa demande ? Quel désagréable petit homme, à vouloir assoir sa supériorité sur elle et à s'assurer de sa... déférence ? De son respect ? Mais que cherchait-il à obtenir, en la traitant de la sorte ? C'était improductif et ridicule. A croire qu'il ne l'avait juste pas écoutée ! Dire qu'elle avait besoin de subir son discours lénifiant pour savoir si oui ou non il pouvait lui fournir la solution à son problème... N'était-elle pas entrain de perdre son temps ?
Petite Princesse bien élevée, elle ne montra rien de ses réflexions et attendit que son interlocuteur ait fini de s'exprimer pour prendre la parole. « Je ne veux pas adapter ma vue, ni perdre ma vision nocturne; ce serait ridicule de ma part. Je me fiche de ne pas bien voir durant la journée : on m'avait prévenue avant que je ne parte. Je veux juste, comme je vous l'ai déjà signalé, faire cesser la douleur, car elle m'empêche de mener à bien mes études. »
La jeune derviche espérait que la mention de ses études rappellerait à l'infirmier qu'il était tout de même payé par l'école pour les soigner et les tenir en bonne santé. Ce qui incluait, quelque part, devoir les supporter – voire les aider. La remarque finale la laissa de glace. Oui, son pouvoir la démangeait; surtout qu'il l'énervait, à ne pas la prendre au sérieux et à la laisser dans l'inconfort devant lui. Mais il serait bien ridicule de se lancer dans un duel dans cet état-là et contre un adversaire qu'elle devinait bien plus redoutable qu'il ne devait le laisser voir.
« Je ne comptais faire de mal à personne. » Répondit-elle simplement, sa voix ne portant que son indifférence habituelle. « Alors, pouvez-vous faire quelque chose pour mon cas, s'il-vous-plait ? » S'il ne pouvait qu'essayer de la dissuader, qu'il le lui dise : elle aussi avait autre chose à faire de sa fin de semaine que de servir de souffre-douleurs aux nerfs d'un sieur aigri. | |
| | | Merryn Ish Al Sizun
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| Sujet: Re: Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] Dim 10 Jan - 16:28 | |
| Princesse, si elle ne le montrait pas – grâce à sa royalissime éducation – devait être bien choquée de son manque de respect. Et plus leur conversation avançait plus il s’amusait en la voyant tenter de garder un contrôle propre à son rang. Les sarcasmes étaient souvent le seul moyen de contrer sa mauvaise humeur, en rabaissant les autres et en les remettant à leur place de misérables imbéciles il s’amusait joyeusement. Au moins celle-là avait-elle l’intelligence de ne pas répondre à ses railleries, heureusement pour elle car tous ceux qui s’y étaient essayés s’étaient vainement enfoncés dans leur mal être et dans leur honte ne savant plus trop à la fin quoi répliquer. Mais il avait l’avantage : des décennies entières d’entraînement lui permettaient de trouver toujours un point sensible où enfoncer ses piques. Heureusement pour lui, sa très bonne maîtrise de son élément lui avait gardé la vie sauve bon nombre de fois contre les grosses brutes un peu trop susceptibles.
Personne ne le forcerait à respecter quelqu’un, s’il le faisait parfois c’était uniquement parce que ça lui serait utile par la suite. Mais il se fichait des derviches, cette gamine pouvait bien aller pleurer dans les jupes de son père il avait fini ce qu’il avait eu à faire là bas depuis trop longtemps pour qu’il s’en souvienne encore. Et le royaume n’irait pas lancer ses troupes à ses trousses, autant chercher une aiguille dans une botte de foin et puis mieux valait ne pas se risquer dans une quelconque forêt.
Il admira le calme et la maîtrise de la princesse un quart de seconde avant de repartir dans sa folle gaieté, elle ne savait pas encore ce qui l’attendait. Qu’allait-elle préférait supporter, la douleur ou son insupportable présence ? Il était parfaitement conscient d’être un homme invivable pour 99% des pauvres habitants de ce monde mais il était aussi extrêmement doué et on ne le virerait pas de l’école comme ça, on ne pouvait pas dire que les soigneurs couraient les rues, surtout ceux qui savaient soigner n’importe quoi.
« Oh mais je n’ai jamais dit que vous passeriez à l’attaque ni que vous arriveriez à faire le moindre mal à quelqu’un. C’est vous qui interprétez mes paroles, je ne faisais que constater un fait indéniable. »
Son ton mielleux avait de quoi mettre ses nerfs à rude épreuve mais non elle ne ferait rien parce que c’était sans doute la pire chose à faire. Il savourait pleinement sa supériorité et ne faisait absolument rien pour le cacher. Il lui fallut quand même reprendre son sérieux, le travail et l’ironie étaient deux choses bien différentes qu’il n’avait jamais choisi de concilier.
« Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis pas de ces incapables qui conçoivent des remèdes en s’en remettant au hasard. Je suis peut être détestable mais personne ne niera mon efficacité. Et puis soigner une douleur est sans doute la chose la plus simple au monde, même vous devriez en être capable. »
De son ton froid ressortait une pointe de mépris et d’ironie, réveillés par le retour brutal de sa mauvaise humeur.
« Ne vous frottez pas trop à Siffrit »
Déclara-t-il avant de se diriger vers son cabinet, il laissa la porte ouverte pour entendre son éventuelle réponse. Peut être qu’elle lui fournirait matière à se moquer encore plus d’elle, au moins pouvait-elle afficher librement son indignation, a priori il ne pourrait rien en voir. | |
| | | Perce-Neige Snowdrop
Princesse sous la Montagne
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| Sujet: Re: Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] Mer 13 Jan - 1:58 | |
| Bon. Le sieur Ish Al Izun était petit, argneux, bouffi d'orgueil, supérieur, pédant, ridiculement nerveux et profondément désagréable. Ca, c'était le constat. Le ressenti de Perce-Neige était bien moins affirmé; après tout, la demoiselle avait elle aussi une lourde carapace de sang royal et d'hérédité pour ne pas se sentir offensée, attristée voire irritée de tout ce charabia qu'il lui assénait. (Quelle triste vie devait être la sienne, à croire que tout le monde lui en voulait...) Non, ce qui froissait légérement notre petite princesse, c'était qu'il mettait un temps fou à lui fournir ce que lui-même appelait « la chose la plus simple au monde ». Si par chance elle se trouvait un jour en bons termes avec un membre haut placé de l'administration, elle ne manquerait pas de lui toucher un mot sur l'incompétence notoire de l'infirmier scolaire qui, s'il avait voulu la voir rapidement détaler, aurait peut-être du commencer par satisfaire sa demande, non ?
Quel imbécile. Si Perce-Neige avait été en charge de ce poste, elle aurait préparé en avance une série de potion générique anti-douleur et une série de placebo de plusieurs couleurs, mélangeant les uns et les autres au gré de la tête de l'élève les réclamant – ne réservant ses forces que pour les cas véritablement graves. Malheureusement pour elle, le petit homme ne semblait pas avoir les capacités organisationnelles d'une enfant de quinze ans. Il ne méritait donc pas qu'elle lui transmette son excellente idée anti-élèves. Il la laissa seule dans son infirmerie, avec le serpent et d'autres remarques plus ou moins inspirées. N'ayant pas été invitée à le suivre, la jeune fille ne bougea pas. Son visage n'exprima aucune émotion; à peine peut-être certains traits du visage se relâchèrent, comme ceux de n'importe qui qui se retrouverait seul dans une certaine pièce, se sachant non observé.
Tout était calme... Le temps sembla s'étirer, les secondes devenant des minutes et les minutes des quarts d'heure. Au-dehors, on entendait le vent et les rumeurs bruyantes des camarades de Perce-Neige. Elle avait envie de rentrer au dortoir... Il était évident qu'Ish Al Izun n'allait pas vraiment l'aider; ou en tout cas pas l'aider de manière agréable pour sa personne. Il serait stupide de calmer sa douleur aux yeux si les effets secondaires étaient pires, n'est-ce pas ? Elle hésita vraiment à partir, mais la politesse la retint. On le disait vraiment doué, non ? Donc il allait être au moins professionnel et ne pas vouloir ternir sa réputation en lui fournissant ce qu'elle avait demander. Une partie de l'horreur qu'était Ish Al Izun tenait au fait qu'on ne savait jamais quand est-ce qu'il allait enfin se plier au minimum requis des normes de la bienséance. D'un autre côté, pour quelqu'un d'aussi soit-disant génialissime et soit-disant supérieur, infirmier scolaire ne devait pas être une place de premier choix. Perce-Neige se confortait dans l'idée que le Petit Homme n'avait surement pas eu d'autres alternatives que de s'appliquer à ce travail; et que s'il n'avait trouvé mieux, c'était que quoi qu'il en dise, il n'était pas si bon que ça. Cette idée en tête, les sarcasmes du sire ne seraient même plus remarqués par son Altesse. Elle fut contente de l'avoir trouvé et attendit patiemment le retour du maitre des lieux. | |
| | | Merryn Ish Al Sizun
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| Sujet: Re: Occultisme occulaire [ Merryn - Libre ] Jeu 14 Jan - 21:13 | |
| Le cabinet était une pièce de taille normale mais d’apparence petite, encombrée par les innombrables plantes que le petit homme cultivait. Elles lui prenaient une bonne partie de son temps mais il n’aurait pas sacrifié ses sœurs même devant la plus génialissime des révélations. Ici il n’y avait pas l’odeur de désinfectant que l’infirmier avait volontairement répandu en se servant de sa magie pour qu’elle stagne constamment dans les airs et se borne à certaines limites des lieux. Il n’avait pas raison de vivre dans cette odeur même s’il ne s’en rendait presque jamais compte, trop habitué depuis le temps à ce genre de médecine qu’il ne pratiquait pas.
Il ne mit pas longtemps à chercher ce qu’il voulait, les plantes aux propriétés antalgiques n’étaient jamais cachées bien loin puisque c’était celles dont il se servait le plus souvent. S’il avait tenu des statistiques, les chiffres auraient été désespérants.
Il prit les feuilles de plusieurs antalgiques complémentaires qu’il jeta dans une tasse remplie d’eau chaude puis, connaissant parfaitement quelles plantes il devait utiliser il tendit le bras parmi la touffe de végétation et cueillit plusieurs fleurs d’euphraise en jetant à peine un coup d’œil à ce qu’il faisait. De l’autre main il attira jusqu’à lui une dizaine de myrtilles qui se trouvaient un peu trop loin de lui, immédiatement elles se déposèrent tranquillement sur sa paume. Utilisant toujours sa magie les fruits planèrent au dessus de la tisane et se liquéfièrent, ne laissant que la peau qu’il mit de côté sur sa table de travail. Le pollen des fleurs vola à côté des peaux et il arracha les pétales un à un, les jetant à leur tour dans la tasse. Pendant que le tout s’infusait lentement il broya la peau des myrtilles qui se mélangea au pollen et sa main se leva en un geste assuré. Aussitôt la pâte se sublima en une lueur d’un bleu violet et d’un nouveau geste de la main elle se plongea dans la tisane qui ne forma plus qu’un mélange homogène. Il ressemblait à un cuisinier, qui perfectionné depuis des années faisait les choses machinalement mais avec toujours la même précision. Le remède qu’il composait n’était pas des plus simples mais le petit homme se refusait à uniquement soigner les élèves, s’ils n’étaient que de faibles imbéciles cela ne l’empêchait pas de les faire repartir avec certes un mauvais goût dans la bouche ou une légère douleur quelque part mais aussi un corps était sain, il apaisait plus que la douleur et faisait plus que cicatriser les blessures. Et c’était ça qui faisait de lui un soigneur efficace, réputé et convoité mais comme il ne dévoilait pas ses secrets de fabrication personne ne l’avait dépassé, pourtant il y avait toujours quelque chose à rajouter dans le remède même le plus simple.
Il retourna à ses plantes et cueillit une multitude de feuilles d’espèces différentes dont les noms étaient si complexes et si longs qu’il valait mieux s’abstenir de les citer.
Il les fit voler derrière lui, se saisit de la tasse qui contenait un liquide légèrement violet à l’aspect douteux et sortit de son cabinet. L’opération n’avait duré que quelques minutes. Il n’avait rajouté qu’une faible dose d’herbes à la saveur infecte dans son infusion, il savait que de toute manière elle devrait prendre plusieurs fois ce remède alors la dissuader de revenir n’aurait servi à rien. L’infirmier l’avait aussi assez provoqué pour qu’elle le déteste parfaitement et qu’elle n’ait aucun enthousiasme à revenir de son propre gré, ce serait donc bien suffisant. En fait il avait surtout dégoûté tellement d’élèves dans la matinée qu’il s’en était lassé pour la journée, quelle bénédiction pour les suivants !
Il s’était dirigé silencieusement mais avec un peu plus d’empressement que tout à l’heure vers l’élève qui attendait toujours et faisait preuve d’une patience ô combien merveilleuse !
« Buvez, ça devrait calmer une bonne partie de votre douleur et il me faut un point d’ancrage pour l’étape suivante. »
Il souriait avec toute l’impertinence du monde bien que ses propos soient restés sérieux et sans ironie, c’était fou ce qu’il aimait provoquer ce genre de petites princesses, de petits gens de haute naissance qui se croyaient supérieurs uniquement parce que leurs parents ou leurs ancêtres avaient invoqué un quelconque pouvoir crédibilisé par un dieu qui ne devait même pas exister. Comment les gens pouvaient croire à une divinité sans être persuadés de leur présence ? Une stupidité sans doute propre aux habitants de cette terre.
Le petit homme tendait la tasse à son altesse tout en la fixant de son œil à l’auréole glaciale, il semblait s’impatienter, avec lui il fallait aller lentement quand il prenait le temps et vite quand il le décidait. Au-dessus de sa paume droite s’étaient rassemblées de manière désordonné bon nombre de petites feuilles vertes. | |
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