Maelthra Magthere Des Dragons et de la Magie |
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| Espérance distillée [PV Merryn Ish Al Sizun] | |
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Engel Arya Cruz
Madame Raisin
Messages : 67 Date d'inscription : 12/02/2010 Race : Demi Enfant de la Lune Fonction : Infirmière assistante. Age du Personnage : Quelque chose comme 27 ans...
Carnet Draconique Nom du Dragon: Shiel Xeos
| Sujet: Espérance distillée [PV Merryn Ish Al Sizun] Mar 23 Fév - 0:02 | |
| Dimanche 26, 16 heure Une main pâle, frissonnante posée sur la surface rude et noire. Incertitude et peur, confiance et affection. Les immenses ailes se replièrent doucement, cachant aux regards les reflets lagunes en ornant la face interne, tandis que la tête magnifique, au ras du sol, posait son regard d'azur sur la jeune femme frêle contre sa joue. Arya ouvrit doucement les yeux.
- Peut-être qu'ici… peut-être.
Shiel eut un souffle profond et grave, comme un grand soupir: sa façon à lui d'approuver. Peut-être qu'ici, ça serait leur refuge. La métis se redressa. Ses cheveux de neige encadraient son visage délicat d'une multitude de mèches folles et légères, comme des plumes blanches qui bougeaient à chaque mouvements. La respiration de l'énorme dragon les faisait voltiger. Engel posa sa main sur les écailles plus tendres du museau de sa moitié d'âme. Tout se passerait bien. Légère et presque fantomatique, elle s'engagea sur la voie de dalles polies qui menaient au château de leurs espérances.
Engel avait déjà réfléchit pendant le long vol qui l'avait amenée jusqu'ici. Les possibilités étaient bien maigres: elle n'avait pas l'étoffe d'un professeur, et ne pouvait pas être élève. Ne serait-ce que parce que cette école recrutait des enfant ayant déjà reçu un minimum d'instruction, ce qui n'était pas son cas, et puis parce qu'elle était trop âgée. Ses capacités en cuisine affleuraient le zéro absolu, elle n'avait jamais tenu ni maison ni jardin. Elle n'avait pas la moindre notion d'intendance, et ici, il était très peu probable qu'on la recrute pour son chant. Alors au fond, que savait-elle faire? Soigner. Arya était très douée pour soigner coupures en tous genres, réduire fractures et chasser douleurs, et elle était très pointue en anatomie médicale et chirurgicale, ainsi qu'en virus et maladie de tous poils. Son don lui permettait d'agir tout aussi bien sur l'intérieur que sur l'extérieur d'un corps, avec une précision que n'atteindrait jamais un scalpel même manié par un maître. Dans une école comme celle-là, il devait certainement y avoir une infirmerie: Engel espérait qu'elle pourrait s'y rendre utile, et monnayer ses services contre le gite et le couvert. Ne restait plus qu'à espérer que son ignorance quasi-totale de la pharmacologie et de la botanique ne lui nuirait pas trop.
La jeune femme survola les environs du regard: l'endroit était immense. Elle s'approcha doucement d'un élève qui passait non loin et lui demanda son chemin jusqu'à l'infirmerie d'une voix presque inaudible. Elle ne voulait pas déchainer son pouvoir par erreur: son but n'était pas d'hypnotiser ce pauvre garçon. Lequel la détailla longuement avec une expression étrange avant de lui indiquer son but en quelques phrases concises. Engel le regarda s'éloigner avec surprise: était elle si étrange que ça? Elle observa brièvement sa mise: son vieux manteau de cuir trop grand pendait sur ses fines épaules, les mousquetons permettant de s'arrimer au harnais de vol cliquetait contre ses mollets. Elle les accrocha pensivement à sa ceinture. En dessous, l'enfant de la lune portait une tunique blanche d'une austère simplicité dévoilant ses bras fin et la ligne fragile de sa clavicule, simplement retenue à la taille par une ceinture noire, sertie d'un pantalon gris usé. Comme d'habitude, ses pieds délicats étaient nus. Bon, elle avait l'air un peu dépenaillée… mais rien de bien choquant, si?
De toute façon, elle ne pouvait plus rien y faire. Arya avait fuit précipitamment et se retrouvait extrêmement démunie, elle n'avait pas les moyens de se changer, de toute façon. Mettant le problème de côté, elle dirigea ses pas silencieux vers l'infirmerie, selon les instructions obtenues, sa silhouette gracieuse minuscule face à l'architecture grandiose. Les arches de pierres claires s'incurvait artistiquement, de solides contreforts paraissait compenser de leurs masses imposantes les passerelles arachnéennes et les gracieuses colonnades. Les dentelles des bas-reliefs végétaux semblaient s'étirer à l'infini et ça et là, la silhouette d'un dragon de pierre insufflait à la structure artistique un éclat mystique et merveilleux. Fascinée, Arya laissa courir ses doigt sur les reliefs de la pierre glacée. Comme ce lieu étrange était beau, comme il était différent de tout ce qu'elle avait connu jusqu'ici…
L'angoisse montait sourdement en elle, vagues insistantes d'une marée irrépressible. Engel referma ses doigts fins sur le cuir griffé par les ans. Elle ne saurait pas répondre aux questions les plus élémentaires sur son identité. Quelles raisons aurait-on de l'engager? Elle sortait de nulle part, dépenaillée, silencieuse, résolument étrange. Mais l'heure n'était plus aux questions ou aux angoisses.
Arya inspira et, le visage inexpressif, poussa la porte de l'infirmerie. L'odeur aigue et un peu acre de l'alcool vint aussitôt se loger au fond de sa gorge, suivi peu après par la saveur douceâtre et plus insistante de médicaments. La jeune femme ignora les effluves envahissants et se dirigea, de sa démarche légère et silencieuse, vers le fond de la pièce lumineuse. L'infinité violine de son regard accrocha, un bref instant, un œil unique d'un gris vif. Il appartenait à un homme à la chevelure striée d'argent. Certainement l'infirmier qu'on lui avait désigné. De crainte d'être impolie, Engel ne le détailla pas plus avant et baissa les yeux.
- Veuillez m'excuser de vous déranger. Je suis venue pour me proposer au poste d'assistante.
Elle avait fait attention à ne pas laisser suinter la moindre goutte de Pouvoir dans sa voix enchanteresse, et était assez fière du résultat, même s'il avait du prêter attention à ses paroles. Ne serait-ce que pour le culot de la chose. Après tout, elle se présentait à lui directement, comme ça, sans la moindre introduction. Elle-même était un peu estomaquée par tant d'audace de sa part: si Shiel ne l'avait pas poussée, elle n'aurait jamais osé. Engel releva son visage fragile vers son interlocuteur.
- Est-il… est-il toujours libre?
Elle se doutait, bien sûr qu'il n'allait pas lui dire "Bien sûr! Venez vous installer…" et que son comportement était un peu stupide, mais n'avait en même temps pas la moindre idée de la façon de se comporter dans ce genre de situation. Son éducation était vraiment lacunaire.
Dernière édition par Engel Arya Cruz le Jeu 25 Fév - 1:02, édité 1 fois | |
| | | Merryn Ish Al Sizun
Reptile venimeux
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| Sujet: Re: Espérance distillée [PV Merryn Ish Al Sizun] Mar 23 Fév - 2:20 | |
| Le temps de liberté s’était écoulé comme du sable entre ses mains. Il suffisait qu’il ferme les yeux et qu’il les rouvre pour que tout le temps qu’il s’était accordé se soit effacé. Il ne sortirait jamais de ce délicieux état si on ne l’avait pas enchaîné à ce monde écœurant. Ces chaînes elles-mêmes le dégoûtaient, ce monde n’était qu’un cachot sordide, une cave noire où seule l’ignorance et la médiocrité régnaient. Inutile de rêver d’un monde meilleur, cette terre ne serait rien d’autre, seuls le feu et le sang finiraient par la purifier. Dans combien de temps ? Il ne le saurait jamais, il devait partir d’ici là, tout finir, retourner à sa réalité et à son bonheur. S’il échouait la mort l’accueillerait, avec sa face asséchée et souriante mais un sourire hideux, ici la beauté était incapable d’exister, les hommes l’avaient exterminée.
Il n’avait pas de temps pour la mélancolie et le regret, elle l’avait forcé à accepter, elle l’avait exilé et s’il en bouillait de rage le moment n’était pas venu pour exprimer sa colère. Et pourtant il se sentait capable de jeter tout ce qui se trouvait devant lui, de détruire encore et encore jusqu’à ce que le calme revienne, qu’il continue sa longue et laborieuse tâche. Comme un lion dans sa cage il marchait de long en large, enragé. Siffrit dardait sur lui un regard moqueur, il savait que sa colère était inutile. Le petit homme se retourna brusquement et lança contre la créature toute l’énergie qu’il pouvait puiser. Evidemment cela ne fit pas grand-chose à l’animal et l’infirmier ne put que maugréer que le jour où il se débarrasserait de lui il serait libre. Le reptile n’eut pas l’air de s’en inquiéter, il se contenta de s’enrouler avec une tendresse excessive autour de ses jambes. Le compagnon complaisant d’un instant se transformait bien vite en un ennemi qui entravait sans cesse ses pas.
C’était sa petite malédiction, rien de plus, elle devenait simplement trop agaçante dans ses moments de faiblesse, quand il n’y avait plus personne d’autre contre qui il pourrait déchaîner sa méchanceté joviale. Ils formaient un curieux couple dont la relation trop subtile échappait à la plupart des gens.
Il oublia sa colère, la raison qui l’avait poussé à ne plus se contrôler. Etonné il ne comprenait pas pourquoi, il n’y avait qu’une seule personne capable de lui faire un tel effet et ce n’était pas Siffrit. Et si elle était là ?
Il chassa ses pensées, le moment n’était pas venu de penser à tout cela, il devait se concentrer sur ses objectifs. Il entra dans sa petite serre et en ressortit avec des pots qui contenaient des plantes d’espèces différentes. Il les posa sur son bureau, caressa affectueusement leurs feuilles, il avait retrouvé sa détermination et rien ni personne ne se mettrait en travers de son chemin. Ceux qui oseraient n’en sortiraient pas indemnes. Il retira son collier où était accrochée en guise de pendentif une petite clé. Il ouvrit son grimoire et remit le bijou autour de son cou. Puis il feuilleta rapidement les pages qui contenaient l’intégralité de ses recherches. Il était assez imposant pour regrouper des décennies de travaux et d’expériences, il délivrait un savoir connu de lui seul, ce qu’il avait publié n’était qu’une infime partie. Et pourtant la flore gardait encore jalousement ses secrets.
Il trempa une plume dans l’encre et se remit à son écriture, concentré, seul le bruit de la porte le tira de son occupation. Il leva la tête, jetant un œil glacial sur l’intrus avant de poursuivre son travail. C’était une femme. Et ses yeux ne pouvaient pas laisser indifférent.
Il l’écouta à demi, habitué à ne repérer dans une voix que les informations utiles, en général sur plusieurs phrases il n’y avait que trois à cinq mots dont il avait besoin pour comprendre ce qu’il avait à faire. Mais il y avait bien quelque chose qui avait le don de l’irriter.
« Si vous ne vouliez pas me déranger alors il ne fallait pas venir ici ! Inutile de vous excuser ! »
Sa voix avait atteint la température qui régnait dans les contrées les plus glaciales de ce monde. Exercé depuis bien longtemps il était passé maître dans l’art d’exprimer le moins de sympathie possible. Dans la fraction de seconde où leurs regards s’étaient croisés il ne s’était pas attendu au fait qu’elle pouvait savoir soigner. Cette femme était-elle censée savoir mieux l’aider que tous ces gamins réunis ? Il ne pouvait pas répondre à cette question.
Le petit homme daigna lever une nouvelle fois son œil de glace sur elle, il l’observa plus longuement cette fois, ne se souciant pas de la gêner ou de paraître impoli.
« Mon nom à lui seul suffirait à faire fuir la moitié des assistants compétents ou non. » Déclara-t-il d’un ton joyeux, soudainement amusé par la question qu’elle lui avait posé.
Il sourit, de ce sourire inqualifiable qui savait traduire son amusement, ses sarcasmes, sa cruauté, qui avait la réputation de faire trembler de peur tous ces misérables imbéciles. Aurait-elle assez de courage pour le supporter ?
« Vous avez un nom ? »
Il lui laissa le temps de répondre et ne fit qu’inscrire ce qu’elle lui déclara. Son regard se posa une nouvelle fois sur elle, exprimant la même chose que son sourire. Persuadé que les actes valaient bien plus que de longs discours il ne demanda rien d’autre, laissant le silence reprendre ses droits. Puis il prit un couteau posé sur son bureau, le planta dans ses côtes, brisant deux d’entre elles sous le choc. Il fit descendre la lame sans montrer la moindre souffrance. Son geste était contrôlé, évitant de toucher les organes vitaux et il finit par la retirer. Le sang coulait abondamment à travers ses vêtements.
Il la regarda droit dans les yeux, observant sa réaction. Sa vision se brouillait, il avait du mal à rester debout mais ne cilla pas.
« Soignez-moi. » Sa voix s’était faite indifférente cette fois.
Il finit par s’allonger, le sang rouge se répandit sur le sol. Le petit homme n’était pas fou, il pourrait se soigner à temps s’il était face à une incompétente. Il était curieux de voir comment elle s’y prendrait et si elle y arriverait. Siffrit l’observait lui aussi, sifflant d’un air moqueur, il s’approcha pour boire le délicieux sang de son maître qui avait coulé par terre. | |
| | | Engel Arya Cruz
Madame Raisin
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| Sujet: Re: Espérance distillée [PV Merryn Ish Al Sizun] Mar 23 Fév - 3:53 | |
| L'impassibilité était maître mot, mais ce n'était qu'un masque. Un masque parfait qui ne s'effritait plus que pour laisser filtrer une lueur légère dans ses grands yeux si expressifs. Et jamais je ne pleure, et jamais je ne ris. Ne montrer ni ses espoirs ni ses doutes, ni ses joies ni ses peines. Quelque part dehors, un regard bleu et reptilien luit sous ses paupières mi-closes. La jeune femme sentit la caresse de l'esprit de son Lié la pousser en avant, vers l'étrange personnage qui lui faisait face. L'irritation de l'infirmier était presque tangible. Il réagit immédiatement à ses propos, sa voix charriant des glaçons l'informant de l'absurdité de ses excuses. Arya hocha la tête, songeuse. C'était en effet une façon de voir les choses. Mais il valait mieux faire montre de politesse: elle saurait à l'avenir, si avenir il y avait, qu'il n'appréciait pas les excuses.
L'infirmier leva à nouveau son regard froid et clair sur elle, la détaillant lentement. Engel ne cilla pas, rigoureusement immobile et indifférente, et laissa courir l'orbe violette de ses prunelles jusqu'au serpent immaculé qui restait proche de son maître. Le reptile était beau. Ses écailles pâles s'enroulaient avec langueur et frottaient les unes contre les autres dans un chuintement poussiéreux lorsqu'il dénouait ses anneaux. Son regard coula sur le bureau. Un livre épais, une plume, de l'encre, un poignard, quelques plantes une odeur de bois, de terre et de parchemin. Elle remonta doucement: il semblait avoir fini, et s'exprima d'un ton plus joyeux. La métis cligna des yeux, surprise non pas tant par la phrase que par l'amusement que sa tonalité transpirait. N'était-il pas en colère, un instant plus tôt? Non pas qu'elle se formalisa de cette brusque volte face, mais surtout qu'elle manquait d'habitude. Quand à son nom… elle réfléchit un instant. Ish Al Sizun, si l'élève qui l'avait renseigné avait été exact. Rien de bien horrible. Bien entendu, l'humour et le second degré échappèrent totalement à la jeune femme. Ce sont des choses qui nécessitent une certaine expérience… expérience qu'elle n'avait pas.
Les lèvres de son vis-à-vis s'étirèrent en un sourire sardonique. Arya soutint le regard métallique, patiemment. Il y avait comme une menace dans son sourire. Quelque chose de sourd, de profond, et tranchant à la fois. C'était un homme dangereux. Elle murmura du bout des lèvres, soulagée que ce soit la seule information qu'il demanda:
- Engel Cruz.
Protéger et se protéger, garder pour soi le plus précieux. Son nom de famille était celui d'un père ivrogne et fou, son nom de scène la marque d'un bourreau. Elle pouvait les offrir à n'importe qui. Ne restait que son prénom, Arya. Il lui appartenait. L'œil unique revint vers elle à nouveau, une lueur ironique et cruelle dans l'iris couleur de glace. Pour la première fois, elle cilla devant son regard polaire. Puis se reprit.
La main de l'infirmier s'empara d'un poignard, les doigts serrés sur la garde. Et il se planta froidement la lame miroitante entre les côtes. Pendant une fraction de seconde, les yeux parme exprimèrent une vive surprise avant de revenir à leur calme coutumier. Elle s'attendait à ce qu'il s'entaille le bras, peut-être, pour une démonstration, mais pas à de tels excès. Calmement, avec une lenteur calculée, Ish Al Sizun fit descendre le tranchant alors qu'une corolle écarlate se déployait sur son torse. Son visage ne trahissait rien: il faisait montre d'un sang-froid remarquable, qu'elle avait peu rencontré. Et Arya regardait le sang, tout ce sang, alors que l'odeur de rouille et de sel la prenait à la gorge, douceâtre et écœurante. Il vacilla à peine, parfaitement stoïque.
Soignez-moi.
Et alors seulement il céda et s'écroula sur le dallage de pierre. Elle s'agenouilla à côté de lui sans accorder un regard au serpent blanc et posa sa main fraiche sur son torse, inspectant brièvement les dégâts. Engel marqua cependant une hésitation avant de plonger l'abime de son regard dans la prunelle grise. Combien d'hommes avait frémit devant ses yeux porteurs d'une infinité de tourments?
- Je ne vais pas vous faire mal.
Et ça semblait important pour elle, qu'il n'ait pas mal. Tout du moins, pas par ses yeux. Alors, et alors seulement, les clartés éternelles de ses prunelles plongèrent l'infirmier dans le bienheureux oubli de leur infini violine. Son Pouvoir se concentra dans son regard, avant d'irradier de tout son être. Arya perdit doucement la conscience de son corps et plongea sa volonté, son âme et son esprit, comme un million de mains glacées, dans le corps meurtri. Son don courut le long des terminaisons nerveuses, apaisant la souffrance comme on apaise un chat, avec une voix caressante et douce. La douleur plia peu à peu, soumise, avant de s'évaporer. Le cœur ralentit peu à peu, l'hémorragie diminua. Alors, les flux brulants et bouillonnants n'entravant plus sa claire vision des choses, son pouvoir put se concentrer sans risque sur la blessure en elle-même.
S'insinuant en douceur entre les débris d'os, Engel se coula le long de la déchirure, ressoudant la chair derrière elle, reliant entre eux vaisseaux sanguins et capillaires, se concentrant un peu plus sur la difficulté d'une veine, réajustant parfois ses corrections. Le réseau sanguin était reconstitué, et le principal danger était à présent écarté. Arya s'autorisa à ralentir, à s'appliquer davantage maintenant que l'homme ne risquait plus de mourir exsangue. Son don se concentra plus sur la structure délicate des muscles. Fort heureusement la coupure était nette, il avait tranché proprement, sinon, ça aurait été plus long. Les os furent vite expédiés.
Son Vouloir s'insinua plus profondément, brume fraiche et inquisitrice, vérifiant qu'aucun risque plus grave ou aucun autre dégât subalterne n'avait été écarté. Elle caressa la colonne vertébrale et la moelle épinière, frôla foie, poumon et myocarde sans rien déceler. Ish al Sizun avait évité les organes vitaux. Il devait également avoir prévu une porte de sortie, pour le cas où elle s'avèrerait incapable d'agir. Le don d'Arya glissa brièvement sur l'ensemble du corps, le mémorisant, sans rien déceler qu'un peu de fatigue et surtout un manque évident d'hématie. Elle s'arrêta un instant sur son œil manquant puis se détourna. Ce n'était pas son affaire.
La jeune femme rappela à elle sa magie, la laissa refluer lentement, inexorablement, abandonnant le corps de son patient. Et elle cligna des yeux, une fois, libérant l'homme du joug de ses iris parme. Alors qu'il reprenait ses esprits, elle regarda brièvement le soleil par les grandes baies vitrées. Environ vingt minutes s'étaient écoulées. L'enfant de la lune recula doucement et sa main quitta le torse guérit. La peau ne présentait pas de cicatrice, par contre elle était blême.
- Vous devriez vous assoir un moment. Et peut-être manger quelque chose.
Elle le regarda une brève seconde, agenouillée à côté de lui, puis lui sourit et se releva et s'éloigna un peu. La jeune femme était quelque peu essoufflée. Elle s'assit gracieusement sur un escabeau près d'un lit, dans un de ces geste silencieux et fantomatiques qui la caractérisaient. Le silence les enveloppa doucement. Engel ne ressentit pas le besoin de le briser. C'était son compagnon depuis très longtemps et il lui offrait une sorte d'apaisement, une compensation en quelque sorte de son pouvoir si violemment sonore. Calmement, les chevilles croisées, elle attendait que son interlocuteur se remette et lui fasse part de son verdict. Arya ne montrait rien de son angoisse, son visage impassible était l'image même de la patience. Même s'il l'avait vraiment surprise.
Dernière édition par Engel Arya Cruz le Jeu 25 Fév - 1:02, édité 1 fois | |
| | | Merryn Ish Al Sizun
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| Sujet: Re: Espérance distillée [PV Merryn Ish Al Sizun] Mar 23 Fév - 19:28 | |
| Elle ressemblait à une petite violette, fragile, insignifiante, fade mais détentrice de ce doux et léger parfum. Une fleur timide qui pouvait dévoiler bien des choses. Une violette ne poussait rarement seule, où était la terre à laquelle on l’avait arrachée ? Son regard sans chaleur ne trahissait pas ses pensées alors qu’il l’observait longuement, si elle n’avait pas été de ce monde il aurait juré qu’elle était une violette, une de ces minuscules fleurs fragiles.
Elle n’osait pas croiser son regard, préférant observer les alentours. Il ne cherchait pas à en savoir plus sur elle, seulement à l’intimider. Elle n’avait répondu à aucune de ses remarques, comme tant d’autres elle avait deviné qu’il valait mieux se taire ou simplement n’avait pas osé l’affronter. Il aimait le silence, c’était ce qui l’avait poussé à intimider les autres, à les humilier pour qu’ils se taisent, qu’ils ne remplissent plus l’espace de leur bruit insupportable. Il ne parlait que rarement lorsqu’il était seulement accompagné du serpent. La femme faisait preuve de maîtrise, impassible il parvenait à peine à la déstabiliser et elle se reprenait bien vite.
Il nota son nom et l’oublia aussitôt, il était rare qu’il prononce le nom de quelqu’un, c’était pour lui une information parfaitement inutile. Mais il savait que l’administration en aurait besoin, que les autres hommes voudraient le connaître, il devait le noter pour ne pas le lui demander à chaque fois. Les noms étaient comme les visages, quelque chose dont il se souciait rarement, il n’avait besoin de reconnaître que les siens et se rappelait parfaitement d’eux. Il ne voulait pas mémoriser les choses de ce monde dont il n’aurait plus besoin, ce serait plus facile après, pour lui pardonner.
Son petit suicide improvisé surprit la femme, bien sûr personne ne pouvait s’attendre à ce qu’il fasse une chose pareille. Il savait comment déceler un bon soigneur et ses méthodes étaient souvent radicales. Il sourit un instant, amusé alors qu’il s’allongeait lourdement. Il se concentra sur ses sensations tactiles, son regard se perdit dans le vide comme s’il s’était évanoui, il n’avait pas besoin de voir mais seulement de sentir comment elle s’y prendrait. Il sentit sa main sur son corps avant que son regard ne soit inexorablement attiré vers le sien.
« Violettes. » Prononça-t-il dans un étrange sourire.
Elle entrait en lui, elle utilisait son élément pour le soigner. Il sentait qu’elle le manipulait et prudent il bloqua l’accès à son esprit. Tranquillement elle s’occupait de ce qui était le plus urgent, d’une manière différente de la sienne elle réparait morceau par morceau son corps. La sensation était très agréable mais si elle savait soigner de cette manière il était presque certain qu’elle devait être capable de faire le travail inverse. Tout pouvoir avait ses contre parties, lui aussi savait tuer, torturer à l’aide des plantes, il savait transformer une herbe aux vertus bénéfiques en son exact opposé. Elle était précise et connaissait bien l’anatomie pour s’y prendre de cette manière, elle avait bien évalué l’ordre des priorités et il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu’elle avait un potentiel et de l’entrainement.
Le travail continua pendant un long moment, il suivait avec elle chacune de ses actions, la laissant parcourir à sa guise son corps. Elle devait vérifier qu’il n’y avait plus aucun problème, son travail était fait avec précision et elle ne laissait aucune chance au hasard. Lui savait qu’elle avait déjà tout réparé, il sourit quand elle s’attarda sur son œil, elle ne le ferait pas vivre.
Il sentit sa présence se retirer de son corps, il était à nouveau le seul maître de lui-même. Etrange sensation, intéressante et dangereuse à la fois. Sa main parcouru lentement son torse, il n’y avait aucune cicatrice, pas la moindre trace d’une éventuelle blessure. Il s’assit en tailleur, baignant toujours dans le sang qui avait coulé. Il dirigea à nouveau son regard de marbre sur elle, son étrange sourire était toujours présent sur ses lèvres.
Puis il leva une main, une énergie d’un vert sombre se détacha de plusieurs plantes présentes dans la pièce pour se rassembler autour de son corps. La couleur s’éclaircit, devint beaucoup plus lumineuse, fascinante avant de pénétrer dans sa peau. Elle devint lumineuse avant de retrouver sa couleur normale. Le petit homme se releva souplement, en pleine forme. Il utilisa le même procédé, avec des plantes différentes et sans que l’énergie change de couleur pour nettoyer le sol. La brume verte se contenta simplement de se poser sur le sol et de le traverser pour que tout disparaisse.
« Bien. »
Sans prononcer un mot de plus il partit dans sa serre et en ressortit quelques minutes plus tard avec des habits propres et en bon état. Il s’amusait à la faire patienter, étant le maître des lieux elle ne pouvait que se plier à ses caprices. Entre ses mains se trouvaient plusieurs plantes et flacons contenant des médicaments dont il ne se servirait sans doute jamais. Il posa le tout sur son bureau, alignant les pots et les flacons avec une précision qui relevait de la maniaquerie. Il releva enfin la tête.
« Vous avez de bonnes capacités mais vous êtes trop lente. Sans quelqu’un pour vous protéger vous ne vivrez pas longtemps. Il vous faudra aussi apprendre à ressourcer vos patients. »
Ironique et méchant il souriait en plongeant son regard dans le sien. Son visage ne bougeait que lorsqu’elle ouvrait la bouche et il avait rapidement compris que seuls ses yeux exprimaient une quelconque émotion.
« Sauriez-vous composer remèdes, poisons ou quoi que ce soit avec ce que j’ai apporté ? Avez-vous des connaissances théoriques ou autre chose qui relève du domaine des soins ? Des questions ? »
Il attendit qu’elle réponde même s’il en savait assez et que c’était suffisant pour soigner les petites égratignures des gamins de cette école. Mais il voulait savoir jusqu’où ses compétences allaient, s’il lui épargnerait de temps à autre son mépris ou s’il la reléguerait au même rang que tous les autres. Après tout s’ils devaient travailler et presque vivre ensemble il ne lui restait plus qu’à lui montrer ce qu’il lui ferait endurer, il n’avait pas l’intention d’embaucher un courant d’air. | |
| | | Engel Arya Cruz
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| Sujet: Re: Espérance distillée [PV Merryn Ish Al Sizun] Mar 23 Fév - 23:19 | |
| Cet homme était un vivant mystère. Ses humeurs semblaient virevolter en fonction de paramètres qui lui échappaient complètement. Tantôt il était mesquin, tantôt joyeux, tantôt méfiant, et tantôt bizarrement confiant. Arya n'avait des rapports humains qu'une maigre expérience, et les siens n'avaient jamais été roses, mais elle pressentait que toute l'affabilité du monde n'aurait raison de cet homme-là. Ses pensées et ses actes lui étaient étrangers. Quand elle s'était penchée sur lui, son sourire avait changé, non pas qu'il soit devenu plus compréhensible, mais il était étrange différemment. Et du bout des lèvres, l'infirmier avait articulé le mot "violettes". Engel en était restée quelque peu désarçonnée: ses yeux étaient violets, certes. Du moins, c'était ce dont elle croyait se souvenir, ayant très rarement croisé son reflet. Mais pourquoi un féminin? Inquiète tout d'abord, elle s'était demandé si elle n'avait pas un peu trop appuyé son contrôle sur le corps qu'il lui avait livré. Mais en apparence elle avait été aussi délicate qu'à son habitude. Peut-être tout simplement qu'on ne pouvait attendre d'un homme ayant perdu tant de sang une quelconque cohérence, toutefois cela semblait en opposition avec le sang-froid affiché par Isl Al Sizun. Une énigme totalement insoluble, qui l'intriguait.
Ses yeux graves suivirent des yeux son geste lorsqu'il s'assit en tailleur, après avoir brièvement inspecté son torse de la main. Le regard de glace revint sur elle, insondable, et il affichait toujours son drôle de sourire sans joie, ironique et dur, tranchant comme une lame. Sa main se redressa et son Pouvoir agit. Les iris parme dévoilèrent une légère surprise et une certaine fascination. L'énergie d'un vert changeant sembla pénétrer dans le corps remit: Engel n'avait pas besoin de son don pour sentir qu'il reprenait de l'énergie. Hypnotisée, elle observa la valse des clartés boisées, qui s'assombrirent peu à peu. Etrange. Elle tenta d'analyser le changement de lueur, mais la magie de l'infirmier lui était impénétrable. De toute façon il se redressait déjà, et la sombre lueur se chargea du sol ensanglanté. Les sourcils neigeux se redressèrent d'un millimètre. La maîtrise que cet homme avait de l'énergie végétale était impressionnante. Arya ignorait qu'on pouvait l'utiliser ainsi. Il lâcha un mot, un seul, avait de quitter la pièce.
Bien? Simple ponctuation ou réel commentaire de son travail? L'enfant de la lune soupira, se releva gracieusement et posa son manteau sur une patère. La pièce était chauffée. La brève absence de son interlocuteur permit à la jeune femme de reprendre son souffle discrètement. Les muscles de son dos étaient noués, mais elle parvenait à ne pas trembler. Elle avait passé la journée en vol, à résister à la pression de l'air et à assister Shiel du mieux qu'elle le pouvait. Peut-être aurait-elle du faire une pause, davantage d'énergie lui aurait permit de tenter de renouveler les globules rouges de l'étrange médecin. L'opération était risquée, car elle impliquait la création de nouvelles cellules en puisant dans sa propre énergie: c'était délicat, long et complexe. Elle sentit la douce pression de l'esprit de son Lié se manifester au fond d'elle. Elle le repoussa d'une chiquenaude mentale: la métis avait besoin de toute sa concentration. Elle lui ferait un résumé plus tard. Le dragon n'insista pas.
Distraite par ce bref interlude, elle n'avait pas perçu immédiatement le retour de son vis-à-vis, vêtu de frais et chargé de flacons et de plantes qu'il disposa lentement sur son bureau dans un ordre précis, selon une classification qui échappait à la jeune femme aux cheveux d'argent. Le regard de glace se vissa dans le sien, insistant. Les grands yeux violets ne cillèrent pas.
- Vous avez de bonnes capacités mais vous êtes trop lente. Sans quelqu’un pour vous protéger vous ne vivrez pas longtemps. Il vous faudra aussi apprendre à ressourcer vos patients.
Une lueur étrange traversa les prunelles violines. Comme un reflet de… regret? Elle hocha la tête: il avait raison. La jeune femme avait parfaitement conscience que si elle avait été plus rapide, Lawrence serait vivant. Elle savait que si elle pouvait se concentrer sur plusieurs personnes en même temps ou ne pas être aussi impuissante lorsqu'elle soignait, elle serait moins démunie. Ish Al Sizun avait rapidement mis le doigt sur ses défaillances. Ne lui en restait qu'une à découvrir sur son don: le fait qu'elle soit incapable de se soigner elle-même. Décidément, Arya n'était pas faite pour le combat. Elle ne se formalisa pas du ton quelque peu acerbe, cela lui était égal. Il n'était ni vulgaire ni grossier, même dans ses piques, ce qui la changeait agréablement de ses fréquentations habituelles.
L'infirmier la sonda un moment avant de s'exprimer à nouveau. Il désirait visiblement savoir jusqu'où s'étiraient ses capacités, toucher du doigt ses limites. Arya garda le silence quelques secondes, afin de formuler une réponse aussi claire et concise que précise. Il ne lui vint même pas à l'idée de se mettre un peu en valeur, elle était toujours froidement et parfaitement honnête.
- Je n'ai aucune connaissance en botanique, ou en pharmacologie, seulement sur les réactions internes au corps humain et quelques bases sur la façon de les influer. Je suis impuissante sur les végétaux. Je sais toutefois extraire un poison ou un corps étranger vivant d'un patient, et inverser la plupart du temps les processus enclenchés, en fonction du stade d'évolution, ou annuler les effets d'un fluide ayant une quelconque influence, comme l'alcool. J'ai également la possibilité de remédier à différents problèmes d'ordre psychologique ou psychosomatique, comme crise de nerf ou de rage, même s'il y a parfois des… effets secondaires. Je peux renforcer quelqu'un et le pousser au-delà de ce que lui permettrait normalement son corps ou l'anesthésier complètement. Je suis capable de garder quelqu'un dans un état stable et forcer son cœur à battre pendant plusieurs semaines. C'est tout, je crois.
Elle ne savait pas trop si cette dernière information serait utile. Qui sait, peut-être aurait-elle besoin de maintenir quelqu'un en vie si la recherche d'un antidote s'avérait longue et complexe, par exemple. Cette capacité lui avait surtout été utile à des fins moins avouables. Arya passa en revue son petit résumé qui lui paraissait exact. Elle ne tenta pas de se chercher d'excuses sur son éducation lacunaire et ne fit preuve d'aucune indulgence à son propre égard: si elle était très pointue en chirurgie, le soin par les plantes était un territoire vierge. Elle n'en avait par ailleurs jamais eu besoin, mais avait conscience du vide que cela créait dans son champs d'action. Engel ne souhaitait pas flouer Ish Al Sizun, même si elle ne précisa pas que sa capacité à influer les émotions humaines passait par la maîtrise du son. Elle ne détourna pas son regard grave de l'œil aux éclats presque métalliques de l'infirmier, guettant ses réactions.
L'enfant de la lune apprenait vite toutefois, et espérait acquérir rapidement quelques connaissances supplémentaires. Elle ne le signala pas, cependant. Elle ne désirait pas se vendre, juste proposer ses services. Il pouvait tout à fait les juger insuffisants sans qu'elle ai rien à y redire.
- Quand à la théorie, mes connaissances se composent pour l'essentiel de l'étude de traités de chirurgie et de magie curative appliquée, même si ce que je sais, je le sais surtout d'expérience.
Son éducation avait été plus que succincte: on ne lui avait laissé apprendre que le strict nécessaire même si dans son errance, elle avait réussi à se procurer quelques livres plus généralistes. Malheureusement, elle avait tout laissé derrière elle. Arya sentit qu'il la jaugeait sans indulgence. Quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, sa décision était déjà prise, mais il semblait s'amuser à la laisser patienter. Cet homme était étrange et insaisissable, dangereux. La jeune femme restait rigoureusement immobile. Sa maîtrise de soi et sa placidité lui avait plusieurs fois permit de passer inaperçue, de s'effacer de l'esprit de ses interlocuteurs jusqu'à ce qu'ils la considèrent comme quantité négligeable et l'ignorent, tout simplement. Mais rien ne semblait échapper au regard polaire. Elle pressentait qu'il décortiquait habilement ses faits et gestes, et n'était pas vraiment habituée à ce qu'on lui prête attention. Même dans les moments d'indifférence affectée de l'infirmier, il y avait un calcul, une volonté de l'éprouver. Il l'évaluait tout comme l'enfant de la lune l'observait, lui, avec une attention aiguisée et sérieuse.
Dans cette situation, Engel était impuissante et ne pouvait qu'attendre le bon vouloir du lunatique et déstabilisant médecin. Elle s'assit à nouveau, croisant et décroisant tranquillement les chevilles, son visage délicat tourné vers le maître des plantes. Savait-il seulement à quel point il tenait son avenir dans le creux de sa main? Dans une impulsion subite, peut-être due à la pression que le regard pâle lui imposait, elle demanda du bout de ses lèvres fines, dans un murmure presque inaudible:
- Pourquoi "violettes"?
Au fond, il y avait peut-être quelque chose qui émoussait l'inexpressivité absolue et la placidité de la fragile petite femme, quelque chose que son esprit cartésien supportait mal. L'incompréhension.
[pas terrible, désolée] | |
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