Maelthra Magthere Des Dragons et de la Magie |
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| Solitude nocturne [Libre] | |
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Idril Calafas
Amazone aux humeurs belliqueuses Princesse Banane
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Carnet Draconique Nom du Dragon: Aldor
| Sujet: Solitude nocturne [Libre] Jeu 31 Déc - 18:25 | |
| Mercredi 13 Septembre, Nuit, vers 23h40 Il était tard. Depuis de longues heures déjà, la lune avait remplacé son amant le soleil, irradiant de ses rayons opalescents le domaine de Maelthra Magthere. Tout était devenu calme au fil des heures, les occupants du château rentrant tour à tour au sein de l’école pour se mettre à l’abri de la fraîcheur du soir. Pourtant, encore quelques âmes erraient à l’extérieur de l’école, cherchant la quiétude que seule la nuit savait apporter. Idril était de ceux là. Ignorant l’heure du couvre feu, comme elle en avait l’habitude, elle était restée au dehors pour veiller sur l’étendue d’eau qui bordait le parc du domaine. Des battements d’ailes se faisaient parfois entendre au dessus de sa tête, mais la princesse ne levait plus les yeux au ciel pour en chercher l’origine, comme le faisaient les élèves fraîchement arrivés au château. Comme elle l’avait fait il y a une année de cela.
Elle était paisible, assise, les bras autour de ses jambes, observant tranquillement le lac silencieux, son épée posée à ses côtés. Tout autour d’elle inspirait le calme et la sérénité. Mais en son for intérieur grondait une soif de vengeance, une envie destructrice qu’elle parvenait difficilement à maitriser. Son apaisement apparent n’était pas le reflet de son état intérieur et dans son esprit se bousculaient des pensées aussi noires qu’agitées. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas reçu de nouvelles de son ami Morzan et le manque occasionné par cette absence avait eu raison de sa patience et de son calme. Elle ne cessait depuis quelques temps, lorsqu’elle se retrouvait seule avec elle-même, de ressasser ses souvenirs douloureux et de se questionner sur sa quête. Etait-ce vraiment le meilleur chemin à suivre ? L’Amazone poussa un soupir et posa son menton sur ses genoux. Elle entendit alors un bruit anormal, se redressa et regarda par-dessus son épaule pour chercher l’origine du son qui avait perturbé son introspection … | |
| | | Merryn Ish Al Sizun
Reptile venimeux
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Sam 2 Jan - 20:27 | |
| Il ne savait pas quelle heure il était mais ce n’était pas très important, il faisait nuit et à cette heure là tous les élèves étaient censés dormir, si l’un d’eux mourait pendant ce temps là à cause de ses escapades nocturnes il n’en était pas responsable. Après tout il avait consacré beaucoup de temps à soigner tous les malades et à s’assurer qu’ils ne reviendraient pas de sitôt, il avait bien le droit de sortir de ces murs qui finissaient pas l’étouffer. Il avait fini de réaliser une grande partie de son projet et malgré les nombreuses nuits qu’il y avait passé il n’avait pas encore trouvé le temps de sortir. Il aimait pourtant cet endroit, lieu dédié à la Nature et à ses enfants, lui-même se prenait pour l’un d’eux et c’était ce qui lui valait souvent la réputation d’avoir perdu la tête. Se considérer plus comme une plante que comme un homme était très important pour lui, ainsi il n’appartenait que peu à toutes ces civilisations et à ces personnes qu’il avait souvent en horreur.
Ici c’était chez lui et il s’y sentait mieux qu’à n’importe quel autre endroit dans le monde que ce soit une bibliothèque qui lui apporterait tout le savoir qu’il cherchait ou une ville remplie de gens comme lui c'est-à-dire intelligents et ambitieux. Non rien ne valait le refuge de la verdure à perte de vue, observer leur beauté pure et écouter leurs doux murmures jusqu’à la fin des temps.
Il marchait tranquillement n’ayant rien d’autre en tête que de profiter de cet instant sacré jusqu’à sa dernière seconde et de réaliser que le matin était déjà arrivé, trop tôt. Derrière lui il entendait glisser sur l’herbe avec sa grâce habituelle le reptile albinos qui avait choisi de lui vouer sa vie, une preuve d’amour à laquelle il ne croyait pas.
Il n’avait pas besoin de connaître les jardins de l’école pour savoir s’y repérer, chaque brin d’herbe présent lui suffisait, il n’y avait ici aucun mérite à accorder aux étoiles. Jamais il n’aurait dû être tel qu’il était, si son destin avait été d’être une plante parmi les plantes il aurait été heureux mais la Déesse en avait décidé autrement, elle lui avait donné une autre forme et un but à accomplir, sinon quelle autre raison pour l’avoir exilé dans un monde auquel il n’appartenait pas ? C’était sans doute pour ça qu’il n’avait jamais su comprendre les autres, les plantes étaient infiniment supérieures à tous ces autres peuples, elles savaient vivre en harmonie avec la nature et personne n’avait conscience de leur force.
A chaque fois qu’il marchait parmi ses sœurs il se sentait entrer en communion avec elles car c’était ainsi que fonctionnait la nature, comme un tout indissoluble. Etre elles la nuit était tout autre chose, en ne les voyant pas il les ressentait mieux et elles entraient en lui à part entière, calmant ses douleurs et effaçant ses peurs. Lui leur apportait bonheur et tendresse. Il s’agenouilla et posa ses mains et sa tête contre le sol, il se sentait coupable de les avoir quitté pendant si longtemps et se promit de revenir plus souvent, il dormirait ici, parmi elles, en elles.
Un sifflement brutal interrompit sa tranquillité et il se redressa rapidement. Il se rendit compte qu’il était presque arrivé au lac, Siffrit l’avait devancé et un tel avertissement en un tel lieu ne signifiait qu’une chose : il y avait quelqu’un. Il valait mieux pour cette personne qu’il se dépêche car voir le serpent seul n’était jamais un bon présage. Il arriva rapidement et ne vit tout d’abord rien puis sans même regarder sut qu’il y avait une jeune fille assise par terre, son épée posée sur le sol. La menace n’était pas bien grande pour lui qui était dans son milieu surtout face à une élève inexpérimenté. Il s’avança.
« Vous ne devriez pas être là. »
Sa voix ni froide ni gentille ne pouvait apporter d’indications à quelqu’un qui n’en connaissait pas le son, seul le sifflement pouvait être significatif mais il ignorait tout à fait s’il l’avait déjà rencontré ou non, pourquoi s’en serait-il souvenu ? Il resta immobile dans la nuit, s’assurant seulement que le serpent était derrière lui. | |
| | | Idril Calafas
Amazone aux humeurs belliqueuses Princesse Banane
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Mar 5 Jan - 18:50 | |
| Un serpent aussi blanc que l’astre lunaire qui surveillait les habitants du château s’était dressé en une position intimidante, sifflant nerveusement. L’Amazone ne cilla pas et observa le reptile, par-dessus son épaule, avec un intérêt relatif. Il n’y avait pas grand-chose à craindre : il était sûrement plus effrayé qu’elle ne le serait jamais ; ce qui n’empêcha pas la jeune femme de pivoter d’un quart de tour, histoire de ne pas se retrouver en difficulté si jamais l’idée saugrenue de l’attaquer traversait l’esprit du serpent. Ainsi installée, elle pouvait l’observer du coin de l’œil. Elle n’eut pas besoin de davantage de précautions, entendant finalement le bruit d’un pas précipité. Certainement le propriétaire du reptile. A Maelthra Magthere, il n’était pas rare de rencontrer des gens qui s’acoquinaient avec de curieuses bestioles. Au son qu’il produisait, il s’agissait d’une personne relativement petite et Idril estima que cela devait être un élève de première année, insouciant, qui avait perdu le contrôle de son domestique. Elle reposa sa tête sur ses genoux et détourna le regard vers le lac. Ne pouvait-elle donc pas être un peu tranquille dans cette école ?
Le bruit, de plus en plus net au fur et à mesure des secondes, s’arrêta quand l’élève Kiah’l jugea que la personne avait dépassé le « fauve blanc ». Une voix froide, plus désagréable qu’intimidante, interrompit le silence. La remarque ne plut pas à Idril, mais la gravité des sons produits l’informa qu’elle n’avait pas affaire à un élève, comme elle l’avait pensé. Lentement, elle tourna la tête comme si elle concédait à accorder attention à un parasite qui l’avait dérangé dans son sommeil et jaugea celui qui l’importunait. Elle ne le connaissait pas, mais cela n’avait rien d’étonnant. Même après une année passée au sein du château, elle ne pouvait pas connaître tous les membres du personnel. Il y avait quelque chose de dérangeant dans l’allure de ce petit homme – et petit était un mot faible. Idril devait bien faire trois tête de plus que lui. Elle n’aurait su dire pourquoi, mais elle comprit qu’il serait peu judicieux de mépriser son interlocuteur. La pénombre n’aidant cependant pas à se faire une idée précise, elle estima que la prudence était de mise. Elle ignorait qui il était. Peut être était-ce un professeur de première année ou d’une matière optionnelle. Au regard de son « casier judiciaire », mieux valait qu’elle se tienne à carreaux. Ses fréquentes disputes avec Thomas ou ses absences répétées au cours de combat n’avaient pas donné à l’administration une bonne opinion d’elle, bien que certains s’accordaient à louer ses mérites. Comme la feu Carthana, sans doute. D’une voix molle et lasse, elle gratifia d’une réponse presque monosyllabique celui qui l’avait apostrophée :
« Sûrement.
Si la lumière du jour avait éclairé la scène, le petit homme aurait certainement pu apprécier l’éclat de ses pupilles vertes. De là où il était, il ne devait que deviner ses contours. Tout comme elle ne parvenait pas à le cerner distinctement. Avec une petite lueur de défi dans le regard, elle poursuivit :
- Et après ? »
Elle détestait qu’on lui donne des ordres. Et elle reconnaissait volontiers qu’elle avait été habituée à la situation inverse et qu’elle n’avait pas l’intention de changer de comportement. C’était ancré dans ses gênes, dans sa culture, dans son statut. Jamais elle ne se soumettrait, dans aucunes circonstances. Jamais.
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| | | Merryn Ish Al Sizun
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Mer 6 Jan - 22:41 | |
| Il faisait trop nuit pour qu’il ait pu observer celle qu’il venait d’aborder et même si la plupart de ses ancêtres étaient de races différentes cela ne lui avait donné aucun avantage visuel. Contrairement à la plupart des gens il ne se fiait pas trop à ce qu’il voyait et tirait la plupart de ses informations d’une autre manière, particulièrement de son instinct et de son expérience qui malgré le flou dont elle s’entourait se montrait toujours véridique. Il aurait pu obtenir des plantes une multitude d’informations mais il ne s’intéressait pas aux autres, ici rien ne pouvait le mettre en danger, la présence de la flore lui donnait une immunité que beaucoup de gens ne pourraient jamais connaître avec leur élément. Il ne savait d’ailleurs pas pourquoi il avait parlé, il était sorti dans l’unique intention de se retrouver avec lui-même, loin des autres, loin de ce monde qui n’avait rien à lui offrir. Pourtant il avait parlé, disant la seule chose qu’il avait à dire, n’ayant pas l’habitude de saluer les gens avant d’entamer une discussion. Sans doute qu’il ne tirerait rien de cela mais maintenant qu’il avait commencé autant continuer.
« Oh rien. »
Il se rapprocha d’elle, les yeux perdus dans le lac. L’eau source de vie était d’un calme plat cette nuit là, plongée dans un sommeil tranquille, bercée par la lune. Soudain il vit l’eau déchainée, l’eau balayant tout sur son passage, furie indomptable. Une tempête confondant ciel et terre. Un bateau en mer. Ce n’était rien qu’un souvenir.
L’obscurité l’avait plongé dans une léthargie qui ne lui donnait aucun goût pour l’action, pour une fois il avait toute la nuit pour goûter au bonheur fugitif du présent. C’étant sans doute la seule chose qu’il aurait fait si elle n’avait pas croisé son chemin hasardeux, il n’aurait su dire ce qui était le mieux, seul l’avenir connaissait la réponse.
« Je ne vais pas vous dénoncer pour un couvre feu ridicule. S’il vous arrive quelqu’un chose ce n’est pas mon problème. »
La fin de sa phrase faisait écho avec le ton complètement impassible du petit homme, de son détachement il n’y avait ni cruauté ni aucun autre sentiment comme s’il avait prononcé ces paroles sans réellement leur donner plus de sens. Il avait à peine perçu dans les paroles de l’élève la provocation, il ne ressentait rien, ne pensait à rien, se contentait tout simplement d’être physiquement là comme si en l’espace de quelques heures on lui avait retiré son mépris, son sarcasme et son travail, les trois choses qui le définissaient presque complètement.
Il ne savait pas s’il voulait d’une compagnie autre que celle du serpent blanc, enroulé sur lui-même à quelques mètres d’ici, endormi. Loin du dynamisme dont il faisait preuve la journée, de son empressement, de sa quête vaine il restait là, profitant de la quiétude du lieu et de la fraicheur qu’apportait l’étendue d’eau devant lui. La fille à côté de lui semblait plus active, il sentait émaner d’elle impétuosité et faroucherie, comme si ces deux traits étaient si forts qu’il n’y avait pas besoin de la connaître ni même de la voir mais seulement d’être en sa présence pour s’en rendre compte. La folle jeunesse. Lui avait obtenu pour une raison obscure une jeunesse intemporelle mais il était vieux dans son esprit comme s’il avait traversé les siècles et le chaos, tout cela le fatiguait, en étant trop loin de ce monde il ne le comprenait plus. C’était comme s’il venait d’autre part ou que son oubli lui avait fait perdre les codes nécessaires pour vivre dans ce monde.
« C’est une belle nuit »
Finit-il par dire comme pour combler le silence qui pourtant ne s’était fait ni trop léger ni trop pesant. Seul son instinct lui permettait de savoir qu’il était à côté d’elle sinon il ne l’aurait même plus remarquée. Il s’assit en tailleur au bord du lac tout en gardant de la distance avec elle et trempa ses doigts dans l’eau. Elle était glacée et il sentait ses doigts s’engourdir peu à peu. Un léger bruissement s’était répandu dans l’air comme les ondes dans l’eau. Il ferma les yeux, faisant semblant de se plonger dans ses pensées mais rien ne lui venait en tête mis à part les nombreux murmures inaudibles tout autour de lui. | |
| | | Idril Calafas
Amazone aux humeurs belliqueuses Princesse Banane
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Ven 8 Jan - 18:32 | |
| L’importun ne répondit pas à la remarque de l’Amazone et celle-ci apprécia la placidité avec laquelle le petit homme prenait les choses. Il n’y avait eu dans ses propos que la volonté de constater un fait, et non d’énoncer une menace ou un conseil. Du moins, c’est comme ça que la jeune femme justifia la nonchalance de son interlocuteur qui l’avait dépassée sans un regard, obnubilé par les profondeurs du lac. Pourtant, malgré l’apparent désintérêt qu’il éprouvait pour elle, le petit homme continua de s’exprimer à l’encontre de la princesse. Celle-ci fronça les sourcils, lui accordant un regard suspicieux, qu’elle relâcha rapidement. Après tout, s’il était un membre du personnel, il devait sûrement avoir l’obligation de veiller sur les élèves, ce qui légitimait sa remarque. Mais pas son comportement. Bon nombre de personnes auraient tôt fait de renvoyer l’Amazone à son dortoir. Lui semblait se fichait éperdument de cela. Avec une fougue moindre, Idril le gratifia d’une réponse peu reconnaissante, estimant qu’il n’y avait là aucune grâce accordée par l’employé du château :
« Effectivement. Ce serait uniquement le mien.
Mais il n’y avait rien à craindre dans l’enceinte même du château. Du moins, pas assez pour que la jeune femme daigne faire attention à elle d’une manière ostentatoire. Et puis, Glyrin était là pour l’avertir d’un éventuel danger et pour l’heure, la lame était aussi terne que l’aura du petit homme. Elle l’observa avec une curiosité relative tandis qu’il semblait se perdre dans les limbes de son propre esprit, presqu’inconscient de sa présence à ses côtés. Elle se demanda quelle fonction il occupait et ne réussit pas à déterminer une quelconque hypothèse tangible. Si elle ne connaissait pas les autres professeurs, en vertu de son allure sombre, elle aurait supposé qu’il statuait comme enseignant de nécromancie ou de techniques vaudou. Mais cela n’était sûrement pas le cas. Peut être était-il un Failariëls ? Idril reposa son menton sur ses genoux et écouta le silence de la nuit, seulement troublé par le léger clapotis des eaux du lac. Son esprit vagabonda à son tour, pour revenir sur ses préoccupations intérieures. Le temps passa et si la tranquillité des lieux n’avait pas à nouveau été perturbée par la voix froide du petit homme, Idril aurait sûrement continué de l’ignorer. Elle n’aimait pas les paroles qui comblaient un silence trouvé trop pesant. Mais en reportant son attention sur l’employé, elle eut l’impression que ça n’avait pas été son intention. Comme s’il avait uniquement prononcé à haute voix ses pensées ou un fait qu’il voulait constater. Intriguée, Idril l’observa tandis qu’il s’installait au bord du lac, plongeant ses doigts dans les eaux noires. Elle le détailla longuement, se permettant un examen minutieux puisqu’il ne semblait à nouveau plus lui accorder l’ombre d’un regard.
- Vous êtes différent. »
Une simple constatation. Une pensée prononcée à haute voix. Idril leva les yeux au ciel et observa les étoiles qui brillaient au dessus de leur tête. La nuit était belle, oui.
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| | | Merryn Ish Al Sizun
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Ven 8 Jan - 23:58 | |
| Sans avoir réellement besoin de la regarder il nota que son caractère était si marqué qu’il lui était facile de le percevoir tout simplement au ton de sa voix, à sa manière d’exprimer les choses. Il lui semblait avoir rarement vu ce type de comportement, généralement propre aux dirigeants ou autres gens de haute naissance qui supportaient rarement d’autre autorité que la leur. Il n’aurait pu dire qui elle était exactement, il ne savait pas d’où elle venait. Il lui répondit sur le même ton qu’il avait prit pour chacun de ses mots dont il faisait presque l’économie.
« Vous avez l’impétuosité d’une reine guerrière. »
S’il percevait avec force son caractère il y avait une frontière qui les séparait, ne leur permettant pas d’échanger correctement. Au contraire, son absence progressive du monde physique le rendait complètement ignorant de l’intérêt qu’elle lui portait. C’était un fait relativement fréquent : malgré une fierté exacerbée il ne remarquait que lorsqu’il s’y intéressait l’attention qu’on pouvait avoir pour lui, le regard insignifiant des autres glissait sur sa peau sans qu’il ne le remarque. Il se sentait toujours assez important pour qu’on sache qui il était et ne prenait jamais la peine de se présenter, prenant comme une insulte qu’on lui demande son nom. Après tout dans son domaine il était l’un des piliers les plus solides et avait permis une avancée spectaculaire dans les recherches bien qu’il n’en ait pas partagé la majorité.
Prit par des pensées trop fugitives pour qu’elles restent dans sa mémoire une fois l’instant passé il glissait machinalement sa main dans l’eau pour la faire parler avec toute sa douceur. Son regard était perdu dans les ondes qui s’éloignaient peu à peu de sa main pour s’estomper dans l’obscurité avant d’avoir fini leur course. Il finit par la retirer et la poser sur la peau froide de son visage pour le rafraîchir un peu plus puis l’enfouit dans l’herbe fraîche.
Il entendit sa remarque à retardement, à tel point qu’il n’était même pas sûr qu’elle l’ait prononcée. Il tourna la tête avec la même nonchalance qui l’habitait depuis qu’il s’était aventuré dans les jardins. Il l’observa longuement sans toutefois mettre de l’insistance ni de l’impertinence dans son regard unique. Elle ne le regardait pas mais il ne cherchait pas vraiment son attention, il n’était pas intrigué par ce qu’elle venait de dire, il s’agissait simplement de la conclusion d’une série d’observations.
« Je ne suis pas un être humain comme vous tous qui habitez les mondes. »
Le mystère qui se dégageait de ses paroles n’était pas voulu, il n’était jamais loquace lorsqu’il s’agissait de son identité ou de toute chose qui était de près ou de loin en rapport avec sa vie personnelle. Très souvent il éludait les questions ou se livrait à ses habituels mensonges mais l’influence de cette nuit particulière gratifia la fille d’un semblant de réponse ou du moins d’un début. Chose inhabituelle qu’elle ne remarquerait sûrement pas, ignorant tout du petit homme, lui-même le constata simplement sans chercher à comprendre ou à tirer d’éventuelles conclusions, quel intérêt de toute manière ?
Il coupa un brin d’herbe dont l’énergie d’un vert lumineux sortit pour tourner une dizaine de secondes au dessus de sa paume avant de retomber au sol dans une sorte de petite pluie. Il jouait avec son élément sans vraiment s’en apercevoir, habitué à l’utiliser constamment.
Son regard s’était à nouveau perdu au loin comme si inlassablement il refaisait les mêmes gestes, retombant dans les mêmes vagues pensées qui n’avaient pas plus d’importance que le reste. Mais ainsi il se sentait tranquille, le temps défilait avec une extrême lenteur, il ne voulait pas que l’aube arrive signant le retour à ses habitudes, à sa vie machinale, perturbée par les arrivées fréquentes de ces maudits élèves qui pleuraient pour une égratignure. | |
| | | Idril Calafas
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Mar 12 Jan - 23:48 | |
| La remarque de l’inconnu suscita un rire étouffé de la part de la jeune femme qui observait avec intérêt les étoiles brillant avec intensité, peut être pour concurrencer l’éclat de l’astre lunaire. Avait-il seulement conscience qu’il était si proche de la vérité ? Se pouvait-il qu’elle soit si transparente, si prévisible ? Toujours penchée vers le ciel, elle ne remarqua pas que son étrange interlocuteur s’était tourné pour la jauger à son tour. Tout ce qu’elle était transparaissait aisément, et elle ne cachait pas sa véritable nature. Au contraire. Elle aimait montrer la vraie valeur de ses origines, considérant sa noble naissance comme un cadeau des dieux et sa culture comme un héritage des plus honorables. Elle était fière de ce qu’elle était. Princesse et Amazone. Au fond, la remarque du petit homme n’en était que flatteuse, bien que complimenter la jeune fille ne fût sûrement pas son intention.
Lorsqu’Idril reporta son attention vers celui qui venait de parler, il ne la regardait déjà plus. Tout leur échange semblait basé sur un refus de l’autre, une volonté d’isolement et de tranquillité, sans pour autant parvenir à se détacher de l’emprise exercée par autrui. Le petit homme jouait avec un brin d’herbe, sans doute inconscient d’utiliser son pouvoir pour ce faire. Il semblait être à des lieux de là, son regard perdu au loin, comme s’il s’était perdu dans un souvenir ou une pensée. Le mystère qui entourait cet individu intriguait la princesse nordique, sans qu’elle se sente pour autant attachée à l’importance de le percer. Il émanait de ce petit homme un mélange inexplicable de frustration, de colère et d’apaisement qui déroutait l’élève Kiah’l. Aussi, le plus placidement possible, alors que ses prunelles d’émeraude s’étaient à nouveau détournées vers le lac, et au-delà, elle posa une question qui aurait eu sa place plus tôt dans la conversation :
« Que faîtes-vous là ? Parmi ceux qui vous sont dissemblables ? »
Ce n’était pas une question anodine. Ou peut être que si, en réalité. Idril n’était même pas certaine de vouloir entendre la réponse, d’être intéressée par ce que pouvait bien vouloir raconter le petit homme. Il n’était pas du genre bavard et il ne répondrait sûrement pas. Mais la nuit déliait parfois les langues et l’entière conversation semblait improbable. Alors pourquoi pas ? Idril poussa un soupir inaudible avant de reposer son menton sur ses genoux et de reporter son regard sur son étrange interlocuteur. Pour la première fois, elle voulait l’observer quand il donnerait sa réponse.
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| | | Merryn Ish Al Sizun
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Jeu 14 Jan - 18:18 | |
| Il ne réalisait pas l’étrangeté de la situation, il n’était pas un homme ordinaire et ce qui aurait pu étonner d’autres lui paraissait parfois de la plus grande banalité. C’était pour ça qu’on ne le comprenait pas mais peu importait il n’était pas un témoin venu ici pour parler de l’Autre monde. Il avait toujours menti sur ses origines pour étouffer les interrogations allant jusqu’à inventer une vie assez impressionnante pour faire taire les curieux. C’était comme ça que les rumeurs naissaient, tant pis. Du moment qu’on ne trouvait pas la vérité…
L’élève avec qui il parlait à demi-mots sans vraiment discuter étouffa un rire suite à sa remarque mais il ne pensa pas à chercher l’origine de son amusement. Il ne la regardait même pas, il ne sentait pas toujours sa présence comme s’ils s’éloignaient un instant avant de se rapprocher à nouveau, alors l’un parlait et au moment d’après l’autre lui répondait. Le regard toujours absorbé par le lointain, vague étendue noire parsemée de quelques points lumineux, il se sentait presque amorphe, incapable de faire le moindre mouvement et pourtant aspiré par cette chose étrange qu’était l’obscurité des profondeurs. Il aimait la nuit parce qu’elle mettait un voile sur toutes les choses, les rendant complètement différentes de leur nature diurne, faisant naître en elles une ambiguïté qu’on n’aurait pas soupçonnée de jour.
Il ne perçut pas le fragile intérêt qui naissait chez la jeune femme, absorbé par le néant de l’au-delà. Lorsqu’il était absent il ne sentait pas les regards qu’on pouvait porter sur lui et puis il avait l’habitude qu’on le regarde, il n’était pas le genre d’homme qui passait inaperçu même dans une foule, même s’il était très petit comparé aux autres.
Ses mots se propagèrent dans l’air sans le moindre écho, ils étaient presque passé à travers lui sans qu’il ne s’en rende compte mais ces mots qui ne l’importaient pas, rassemblés ensembles ramenèrent son attention à leur vague discussion. Dans ce jeu là chacun s’était contenté d’émettre des constats, des faits qui détachés de la réalité n’avaient pas la moindre importance, maintenant elle lui posait une question de taille. Il pouvait mentir, inventer une histoire abracadabrante ou quelque chose de plus réaliste, elle n’avait pas à savoir, il n’avait pas à révéler certaines choses. La nuit ne rendait pas les choses différentes, tout ce qui le concernait de trop prêt le faisait réfléchir méticuleusement mais pour cela il n’avait pas besoin de solliciter son imagination et ses connaissances de ce monde.
« La Déesse en a décidé ainsi. »
Il lâcha les mots calmement, le visage neutre, le regard toujours dans le vague. Il avait plus qu’éludé la question, il avait répondu sans lui donner de quoi satisfaire son éventuelle curiosité. Ici chacun avait ses croyances et il devait exister un nombre infini de déesses et puis il lui suffisait de ne pas avoir de religion pour qu’elle puisse ne rien tirer de ses paroles. Pourtant en y réfléchissant bien il était aisé de trouver la déesse que vénérait le petit homme.
Comment marchait ce nouveau dialogue ? Devait-il poser à son tour une question ou en ne disant rien les ramener à leur série de constatations ? Il ne lui venait rien en tête, il ne s’était jamais intéressé aux autres, cela n’aurait servi à rien, il pouvait lui demander pourquoi cela l’intéressait mais sa question n’aurait mené à rien. De toute manière toute cette conversation ne menait à rien du tout ou peut être que la Déesse l’avait guidé jusqu’à cette fille impétueuse pour quelque chose…
« Vous êtes une amazone mais d’une nature sensiblement différente, n’est-ce pas ? »
Il avait posé cette question sans vouloir obtenir la réponse, il se fichait bien de connaître son peuple ou de l’avoir déjà croisé, quoi qu’il se passe il aurait tout oublié demain, il n’avait même pas son grimoire pour noter de futiles informations et il lui semblait qu’il ne l’avait jamais croisée auparavant, elle n’était pas du même genre que ces stupides qui se blessaient sans arrêt. Ou peut être que si. | |
| | | Idril Calafas
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Jeu 28 Jan - 12:03 | |
| Comme plongée dans une léthargie mentale, annihilant ses sens et sa capacité de réflexion, Idril n’avait alors jusque là pas pris conscience de la bizarrerie de la conversation et de l’étrangeté de son interlocuteur. Mais en l’observant, dans l’attente d’une réaction suite à sa question, elle remarqua qu’il dégageait une aura sombre, un quelque chose qui la dérangea subitement. Son calme apparent et sa nonchalance exacerbée intriguèrent la jeune fille qui sentait son esprit se réveiller, comme après un long sommeil. Elle fronça les sourcils lorsque les mots s’échappèrent des lèvres du petit homme, qui remuèrent à peine. Son regard était toujours perdu dans le vague. Evidemment, il n’avait pris la peine que d’énoncer une réponse évasive, que n’importe qui aurait pu donner, croyant ou non. Néanmoins, il sembla à la princesse nordique qu’une certaine précision existait dans ses propos. Il avait mentionné « La Déesse ». Or, un non-croyant ou un menteur aurait évoqué « les dieux », voire « Dieu » puisque certaines religions étaient monothéistes, pas « La Déesse ». Du moins, c’est ce raisonnement qui conduisit Idril à penser que son interlocuteur avait évoqué une partie de la réalité. Perdue dans ses pensées, elle ne prit conscience du temps qui passait que lorsque l’individu reprit la parole, pour poser une question ouverte à son tour. Il n’avait pas l’air intéressé par la réponse qu’aurait pu lui fournir la jeune femme et celle-ci empoigna l’arme qui était à ses côtés, avant de se redresser et de quitter le sol pour se camper droite et fière sur ses longues jambes. Elle rengaina Glyrin, tout en veillant à répondre à l’homme qui l’avait interrogé :
« Effectivement, Freyja en a décidé ainsi. »
La réplique aurait pu être moqueuse, voire cynique, mais le ton employé laissait peu de doute quant à la nature de la réponse. Froid et désintéressé. La princesse du Nord n’avait pas l’intention de poursuivre la conversation, car le petit homme ne lui apprendrait rien. Et elle non plus. Elle n’était pas du genre à parler d’elle, et la méfiance la poussait à éviter ce genre de conversation. En apprendre sur les autres était parfois intéressant, rarement le contraire. Moins les gens savaient qui elle était vraiment, moins ils auraient l’opportunité, la possibilité d’utiliser les informations possédées contre elle. Il était temps pour elle de rompre l’échange et de rentrer au dortoir. Elle croisa les bras sous sa poitrine et fixa l’étrange petit homme. Plus prompte à se servir de sa langue, elle expliqua avec raideur :
« Ni vous, ni moi n’aimons les confidences. Mettons donc plutôt un terme à cette pseudo-discussion. La nuit est belle, profitez-en à loisir. »
Elle pivota légèrement, prête à décamper. | |
| | | Merryn Ish Al Sizun
Reptile venimeux
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Dim 31 Jan - 19:42 | |
| Le temps s’était arrêté donnant à leur rencontre ce caractère si particulier, ces moments là étaient rares, loin de la frénésie de ce monde étouffant, loin de ce qu’il était habituellement. Et à chaque fois il se raccrochait désespérément à ces moments de communion, seul les siens savaient lui procurer ce bonheur immense. Elle aussi y avait goûté, un temps. Comme tant d’autres elle ne pouvait pas comprendre, il fallait qu’elle retourne à ce monde charnel, ce qu’elle connaissait était plus rassurant, plus familier, c’était le sort réservé à tous les hommes.
La Déesse les y avait attachés, pour leurs fautes, on l’y avait envoyé à son tour. Et il devait faire semblant, comme s’il était l’un d’eux, comme s’il n’était pas différent. Cela faisait partie des conséquences, il fallait qu’il s’y accommode sans perdre son essence, un compromis où à chaque sacrifice il lui semblait qu’on lui arrache un peu de son âme.
Il aurait voulu qu’elle ne parle pas, que le silence demeure, beau, merveilleux, éternel. Il avait besoin de retrouver son monde, que peu à peu le chant des siens se répande en lui, l’enivrant, l’emportant loin d’ici, il n’y avait pas de mots pour décrire cette sensation divine. Il y avait goûté, rien qu’un instant, rien qu’une seconde et tout s’était effacé comme dans un songe. Les hommes étaient là pour l’arracher à sa réalité, ils étaient là pour le ramener parmi eux et l’enchaîner jusqu’à ce qu’il termine la tâche qu’on lui avait confiée.
Ce qui est donné est toujours repris.
Elle était revenue à ses instincts premiers, à sa fougue. Elle était presque farouche et quelque chose lui avait fait peur. Comme tous les autres, même les plus courageux elle n’avait pas osé aller plus loin, le voyage se terminait ici pour elle.
« Vous ne comprenez pas »
Ses mots étaient doux, à l’opposé de ses paroles habituelles. Dans la nuit il s’était dépouillé de ce qui faisait de lui un humain. Il lui semblait qu’elle l’avait suivi alors que les siens l’appelaient, l’entraînaient. Peut être que c’étaient eux qui l’avaient empêchée d’aller plus loin. Ses yeux restaient perdus dans le lointain, il devait s’éloigner encore, se perdre dans son bonheur fou, il n’avait pas la force de revenir dans ce monde de chair et de sang. La Déesse elle-même voulait qu’il revienne, le temps d’une nuit, mais là bas le temps n’avait pas de valeur, il n’existait pas.
Là où elle allait qu’y avait-il pour lui ? Il n’y avait rien pour elle là où on l’emmenait.
« Si seulement vous les aviez écouté vous ne diriez pas cela. »
La nuit était claire, la lune et les étoiles veillaient à garder l’atmosphère paisible et tranquille. Le silence n’était interrompu que par leurs mots brutaux et doux. Le sang qui coulait en lui n’était plus que de la sève, son énergie était uniquement végétale. Il ferma les yeux, posant ses mains à plat sur l’herbe fraîche, son énergie et celle des fragiles végétaux ne faisaient plus qu’une. Un lien fort entre eux se formait et il l’emmenait au-delà des choses.
Il ouvrit les yeux une dernière fois et tourna la tête dans sa direction pour voir si elle lui répondrait ou si tout simplement elle s’était évanouie dans les ombres lointaines qui traçaient le sentier menant à l’école. | |
| | | Idril Calafas
Amazone aux humeurs belliqueuses Princesse Banane
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Mer 3 Fév - 10:51 | |
| La situation devenait des plus étranges, et la tournure que prenaient les évènements devenait presque intéressante aux yeux de la guerrière. Presque. Ses sourcils se froncèrent, signe habituel de son étonnement ou de sa perplexité. Elle s’était extirpée de la léthargie qui l’avait enchaînée à cette discussion surprenante, irréelle et maintenant qu’elle était décidée à partir, il la retenait par des énigmes. Que voulait-il vraiment ? Sa venue ne paraissait plus seulement incongrue, mais aussi voulue et déterminée. Peut être pas par lui, mais quelque chose les avait poussé à se rencontrer. Idril en avait l’intime conviction. Elle pivota à nouveau, dans le sens contraire du quart de tour effectué précédemment et reprit sa position initiale, campée sur ses longues jambes, bras croisés sous la poitrine. Et son pressentiment prit tout son sens en cet instant : il était différent. Un instinct primitif l’animait, quelque chose d’enfoui en lui et dont lui seul avait conscience. Il n’était pas normal. Mais qu’était-il vraiment ? La princesse nordique l’observa tandis qu’il entrait peu à peu en transe, en communion avec son environnement, inconscient de la présence qui se tenait près de lui. Puis, il rouvrit les yeux et se tourna vers son emplacement, pour découvrir qu’elle était toujours là, le fixant de son regard d’émeraude, sévère et implacable, sans ciller. Sa force et sa détermination s’exprimaient toujours par ses prunelles, jamais ses émotions ne transparaissaient par ses traits. Ses lèvres remuèrent, impatientes et bornées.
« Qu’y a-t-il à comprendre ? Je vous ai écouté et vos demi-mots m’ont éclairé sur certains points. Jamais vos confessions ne me permettront d’aller au-delà, alors pourquoi continuer?
Ses yeux se plissèrent comme si elle voulait détailler davantage son interlocuteur. Elle prit alors conscience d’un éventuel sous-entendu et réalisa que le petit homme parlait sans doute d’autre chose, sans en mentionner le nom. Que fallait-il écouter ? A quoi devait-elle prêter l’oreille ? La jeune fille se pencha et prit appui sur sa jambe droite. Sans cesser de regarder l’individu, elle demanda :
- Ou peut être y-a-t-il autre chose à écouter que vos paroles ? »
Curieuse, elle attendit la réponse, certaine qu’il ne répondrait encore une fois que par énigmes.
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| | | Merryn Ish Al Sizun
Reptile venimeux
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Dim 7 Fév - 21:29 | |
| Cela faisait si mal. Il fallait qu’il se détache du lien éternel, dernier et unique contact qu’il avait pu garder avec les siens en allant ici. Il ne se souvenait plus de ce qui l’avait poussé à accepter, quels avaient été ces mots fatals ? Ça n’avait plus d’importance maintenant, il ne pouvait garder ces souvenirs là, tout comme ceux qui auraient pu le relier aux autres. C’était nécessaire. Il aurait dû se taire et l’oublier sans même la regarder partir mais l’idée que personne ne comprenne quoi que ce soit était difficilement acceptable dans ces moments là. Et ses paroles ésotériques avaient éveillé en elle une curiosité assez forte pour qu’elle souhaite demeurer un peu plus longtemps à ses côtés. Le petit homme tourna la tête pour fixer à nouveau le lointain, il ne cherchait pas à croiser son regard ni à savoir ce qu’elle pouvait penser, il ne s’y prenait jamais de cette manière. Le regard c’était simplement pour déstabiliser. Nul doute qu’ici ce serait inutile.
Sur le lac miroitait la trainée fade et frigide de l’astre blafard, pas la moindre brise ne venait perturber l’atmosphère calme et tiède d’une fin d’été ni même froisser l’étendue d’eau qui se trouvait en face de lui. Ce liquide nécessaire à tout être vivant, celui qui donnait et reprenait la vie. Cette indifférente et cruelle nature inspirait les hommes autant qu’elle les effrayait. Il avait lu les poèmes de ceux qui auraient pu comprendre, ils avaient fini par les tuer. Triste monde que celui-ci. La chaleur incessante des journées avait asséché les brins d’herbes et la végétation autour de lui, l’été ne leur accordait pas non plus la fraîcheur d’une nuit. Bientôt l’hiver glacial ne fera de ce paysage vert qu’une longue étendue blanche sans aucun ton où l’on ne distinguera plus que les traces de pas des élèves. Le temps suivait son court dans sa longue et insensible litanie, n’accordant aucune chance aux plus faibles et à ceux dont l’heure était venue.
Ses derniers mots le tirèrent de ses sombres pensées, il sentit qu’elle n’avait pas cessé de l’observer depuis un bon moment, elle attendait sans aucune patience qu’il lui réponde. L’Appel retentit une nouvelle fois dans l’air, tout son corps le ressentait dans cette ultime seconde.
« Personne ici n’a jamais assez écouté pour entendre, même ces imbéciles aux longues oreilles. »
Il parla sans s’en rendre compte, distrait, parti complètement ailleurs, loin d’ici. Là bas tout était lumineux et grand, exigu et froid. Comme l’hiver, son sang s’était glacé, les yeux fermés il voguait, enveloppé dans une douce chrysalide, enfoui dans quelque chose de chaud et humide, un suave cocon. Elles étaient là pour lui frayer le chemin, plus rien d’autre n’existait, elles avaient effacé tous les bruits extérieurs, toutes les présences, tout ce qui ne leur appartenait pas. Leur parfum flottait dans les airs, l’éclatante beauté de leurs couleurs. Le bonheur éternel était intense, rien d’autre ne pouvait qualifier… Il ouvrit les yeux.
Il serra dans sa main les brins d’herbes, la leva jusqu’à la hauteur de son visage, les faibles végétaux devinrent d’un vert translucide et s’envolèrent dans les airs pour s’y évanouir en une triste et pâle trainée. Il avait oublié que le temps existait ici. Il fallait prier.
« Ecoutez, écoutez toujours et un jour vous comprendrez de quoi je parle. »
Qui aurait cru voir un jour l’acariâtre infirmier, toujours affairé et sûr de lui, brutal et sarcastique devenir le temps d’une nuit rêveur et absent ? Peut être qu’elle était déjà partie, n’ayant pas eu la patience d’attendre qu’il revienne. Il ne tourna pas la tête pour savoir si ses mots s’étaient simplement envolés dans les airs, seule sa voix pourrait lui confirmer sa présence. Il avait baissé la tête, perdu dans la contemplation de l’herbe qui avait poussée au bord du lac endormi. | |
| | | Idril Calafas
Amazone aux humeurs belliqueuses Princesse Banane
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| Sujet: Re: Solitude nocturne [Libre] Ven 12 Fév - 20:29 | |
| Lassée d’attendre ce qui ne venait pas, Idril comprit que cette conversation n’avait pas lieu d’être. D’ailleurs, elle n’avait même pas eu lieu. Les participants n’avaient rien échangé, si ce n’était que des propos décousus, des pensées qui filaient au gré des secondes, rien de plus que des mots qui n’avaient de sens que pour leurs auteurs respectifs. Puis la princesse s’était levée, réveillée et avait pris conscience de la situation. Elle avait cherché à transformer la situation en discussion, posant une question. Peut être une de trop, car elle était sortie du carcan de l’hypnose qu’exerçait ce moment nocturne, cet appel à la solitude, alors que son compagnon était resté dans l’au-delà, dans le monde des rêves. Sa bulle. Il n’y avait rien à comprendre, et les énigmes du petit homme resteraient en suspens encore cette nuit. Elle n’était pas d’humeur à jouer aux devinettes, elle qui était si pragmatique, si terre-à-terre. Surtout si le jeu n’en valait pas la chandelle. Le petit homme ne s’ouvrirait pas davantage, et ne livrerait pas la clé de ses mystères. Aussi, elle balaya d’un revers de la main l’air, comme pour chasser une situation trop inconfortable et pivota comme elle l’avait fait initialement, après les premières paroles de l’étranger. Au fond, elle ne savait pas qui il était, ce qu’il faisait à Maelthra Magthere , mais ce n’était pas gênant. C’était comme si la discussion n’avait pas eu lieu, trop irréelle pour avoir existé. Lorsqu’elle fut éloignée de quelques pas, elle entendit à nouveau la voix de l’homme, mais ne saisit pas l’intégralité de ses propos. Sans cesser de marcher, elle jeta un rapide coup d’œil par-dessus son épaule et put voir le petit homme plongé dans ses pensées, le regard perdu dans le vague. Peu importe qu’elle n’ait pas comprit son dernier message, car elle était en définitive persuadée que pendant tout ce temps, l’étranger n’avait parlé qu’à lui-même… {RP Terminé} | |
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