Engel Arya Cruz
Madame Raisin
Messages : 67 Date d'inscription : 12/02/2010 Race : Demi Enfant de la Lune Fonction : Infirmière assistante. Age du Personnage : Quelque chose comme 27 ans...
Carnet Draconique Nom du Dragon: Shiel Xeos
| Sujet: Engel Arya Cruz [Assistante de l'infirmier] Ven 12 Fév - 14:51 | |
| * Identité
Nom : Cruz Prénom : Engel (faux nom dont elle s'est affublée) Arya Raziel Karen Âge : Incertain, quelque chose comme 27 ans... Sexe : Féminin, à coup sûr. Race : Demi Enfant de la Lune. État civil : Célibataire Élément : Principal: Chair et vie (magie curative) Ascendant: Le son Poste souhaité : Assistante infirmière. Ancienneté : Récemment arrivée, on ne sait quasiment rien d'elle ou de son immense compagnon ailé. Elle a affirmé rechercher asile et protection.
* Je suis unique
Caractère : Fade. C'est la première idée que l'on pourrait se faire d'Arya, la douce, la silencieuse Arya qui semble passer comme un fantôme triste entre les autres personnages hauts en couleurs. Les yeux baissés, la plupart du temps, elle ne fait qu'errer comme une ombre, tant et si bien qu'on ne la remarquerait pas si son immense dragon ne la surplombait pas de son ombre menaçante. Elle est attentive, et rien ne semble échapper à ses immenses yeux violets, mais elle parle peu. Timide, elle semble raser les murs, faire en sorte de ne pas être vue. Mais si jamais vous vous risquez à parler à ce spectre discret, vous découvrirez quelqu'un d'attentif et doux, digne de confiance. Quoi que vous lui confiez, cela ne franchira jamais ses lèvres, et Engel proposera d'une voix hésitante des conseils souvent judicieux et avisés. En compagnie nombreuse, elle s'exprime peu, mais si elle vient à le faire, tout le monde s'arrêtera pour l'écouter. Outre la pertinence de ses avis prononcés du bout des lèvres, comme craintivement, sa voix envoutante a souvent l'effet d'une drogue pernicieuse. Ce doit être une des raison de son silence. Craintive et réservée, elle s'ouvre peu aux autres et s'appuie énormément sur le soutien de son compagnon ailé, dont l'assurance compense un peu la maladive discrétion de sa Liée.
Dévouée et loyale, elle ne ment jamais et elle n'abandonnera jamais celui ou celle qui aura su l'apprivoiser, mais il faut avouer que la jeune femme est de compagnie assez étrange. Elle semble imperméable à l'humour, comme si personne, jamais, ne lui avait fait de blague. Si vous vous y risquez, elle risque de vous fixer avec une surprise polie, et prendra probablement tout au sens propre. Protectrice et attentive, elle est tendre et d'une politesse exemplaire. Un peu décalée par rapport au monde qui l'entoure, elle sera tantôt très cultivée et renseignée sur un sujet pointu, tantôt aussi innocente qu'une enfant sur un sujet des plus banal. Converser longuement avec elle peut de fait s'avérer très fatiguant: il faut tantôt tout expliquer, tantôt c'est elle qui nous perd.
Arya semble haïr la violence et la douleur, et présente la fâcheuse tendance d'ignorer ses limites quand il s'agit de soigner quelqu'un ou de modérer ses souffrances. De même, elle fait souvent preuve d'une sensibilité à fleur de peau un peu exaspérante: personne ne sait jamais trop par quel bout la prendre de peu de la casser. Comme Shiel a tendance à se montrer agressif envers quiconque la peine, ça ne facilite rien. Elle porte sur le monde un regard affuté et tranchant, faisant preuve aux moments les plus inattendu d'un cynisme malvenu.
Mais sous ses dehors fragiles se cachent une volonté de fer et une froideur terrifiante. Elevée avec des valeurs morales très approximatives, si une extrémité la pousse au combat, elle se révèlera sans la moindre pitié, sans la moindre moralité. Comme si dans la violence s'éveillait une part d'elle-même qu'elle se refuse à admettre et qui ressemble à un démon de glace. Elle hait et craint ce désintéressement cruel qui s'empare d'elle en cas de crise, et pour mieux le repousser refuse la violence et la lutte. Brisée et stigmatisée par un passé trop lourd, elle a une tendance à la dépression assez poussée et ne semble accorder confiance et confidences qu'à son immense dragon noir.
Physique : Délicate, fragile. Une vrai statue de verre, si facile à briser. Tout, de la ligne de son poignet à la courbe de sa clavicule, jusqu'à ses gestes feutrés et ses pas légers, tout dégage une impression de fragilité. Son visage est de ceux que vous pourriez briser en le serrant trop fort, son teint est diaphane et ses cheveux courts eux-même sont plus blancs que neige. Jolie? Jolie. Ses yeux immenses révèlent quand on s'y plonge des flamboiement d'un violet irréel, une lagune pourpre hypnotisante et sans limites, aux clarté mystérieuses. Ses cheveux ont l'éclat du cristal et son corps délié se meut avec une grâce silencieuse et ondulante.
La courbe de ses lèvres fines, ses mains délicates, tout semble avoir été sculpté par un auteur de génie... mais cette exquise fragilité s'accompagne malheureusement d'une capacité de combattante affleurant le zéro absolu. Si elle est habile magicienne et que sa vitesse lui permet d'esquiver correctement, elle n'a pas la moindre force physique et se blesse très facilement. Ce n'est pas une guerrière, et Arya n'est pas faite pour le combat. Maladroite, elle se fait souvent mal toute seule en cuisinant... elle est d'une nullité incroyable en cuisine. Ses mains si fragiles sont souvent recouvertes de plaies: chutes, maladresse avec du feu ou un couteau... Elle n'est pas très douée et évoque une enfant par bien des côtés. Notamment son étrange capacité à s'émerveiller de tout qui donne à son visage un air innocent et pur, on lui donnerait le paradis sans confession.
Mais sa principale caractéristique physique reste sa voix incroyable. Ses chants sans paroles sont d'une inégalable beauté bien que peu puissent se vanter de l'avoir entendue. Sa magie s'entremêle doucement aux notes, venant poignarder en plein cœur celui qui vient à l'entendre de sa terrible mélancolie. Celui qui l'a entendue ne peut désirer qu'une chose, l'écouter à nouveau, se perdre à jamais dans la profondeur cristalline de ses accords étranges et doux... sans se douter que c'est le chant d'une sirène dont la sorcellerie redoutable a déjà agit sur lui.
Habitudes et préférences : Souvent vêtue de blanc ou de sombre, les couleurs vives ne s'accordent pas avec elle. Ce qu'elle porte parait souvent trop grand pour son corps gracile. Arya aime à se balader pieds nus en tous lieux, aussi étrange que cette manie puisse paraître. Elle aime également à s'assoir en hauteur, les jambes dans le vide, pour converser plus facilement avec son compagnon reptilien, ou bien à s'installer sur son dos, minuscule sur la noire immensité. Qui plus est, elle est claustrophobe.
Image(s) de votre personnage : - Spoiler:
oOo Signes particuliers : Son dos s'orne de longues marques de brûlures.
* Histoire
Biographie :
L'enfance: un âge qui devrait être bénit pour tous.
La ville sous la pluie était en deuil profond, et les fenêtres pleuraient leur peine sur les pavés froids et détrempés. La lune cette nuit ne brillait pas. Une seule lumière dans la petite rue tortueuse, la clarté jaunâtre émanant de l'auberge. Auberge! Un bien grand mot. Une taverne sale et malodorante, rendez-vous de tous les perdants de la ville. Les filles avaient l'œil et l'amour triste, et les hommes gueulaient trop fort. La musique et les chants vulgaires crachaient au ciel leurs mauvais accords, et deux trois catins avaient la jambe assez leste pour se tortiller au rythme rapide de la musique du faubourg. Et ça puait la sueur, et le mauvais alcool. De la paille moisie qui jonchait le sol s'élevaient des relent d'urine et de moisissure. Assise sur le bar, une enfant balançait ses pieds nus dans le vide, jetant de temps à autre un os presque sans viande aux deux chiens malingres couchés dans un coin. L'œil éteint et le poil rare, les deux animaux parasités étaient à l'image même du lieu. La petite fille soupira. Elle aussi était maigre, elle aussi était sale. Ses cheveux emmêlés tombaient dans son dos, et les fripes qu'elle portait dévoilaient ses genoux couronnés et les bleus sur ses mollets. Elle avait ce regard vide et dur de ces enfants qui ont grandit trop vite et qui ont vu trop de choses, et ses yeux perpétuellement baissés fuyaient la lumière éteinte des prunelles des autres.
- Arya! Bordel, mais qu'est-ce que tu fous? Les clients attendent!
Ils attendent rien, les clients. Les clients d'ici n'attendent plus rien de la vie. Tu ne le vois pas dans leurs yeux? Mais la petite métis ne répondit pas et obéit au tenancier. Rapide et silencieuse comme une ombre, elle glissait entre les tables et déposait la mauvaise bière un peu partout. Les habitués ne la voyaient même plus. Son histoire était bête et banale, comme beaucoup d'histoires tristes. Sa mère était d'un peuple beau et mystérieux, les Enfants de la Lune. C'était des gens qui fascinaient les hommes par leur charme étrange et délicat. Elle s'était laissée attrapée par les belles paroles d'un jeune homme trop charmant, et avait lié sa vie à la sienne dans cette ruelle insalubre. Il lui promettait la fortune, et chaque jour sans pain était un nouveau "demain". Elle mourut en accouchant, lui sombra dans l'alcool. Demain ne viendrai pas. Arya savait le fuir quand il sentait trop la bière, mais un soir il fut plus rapide qu'elle. Il beuglait des syllabes sans le moindre sens, et il tanguait alors qu'elle servait un client, un homme aussi désillusionné que tous les autres. Sa main, son énorme main la cueillit sous la pommette, et son corps trop fragile, après une chute brève, laissa sur le sol sale une trainée de bière brune. En silence, elle se releva alors qu'il approchait.
Les chants et les conversations s'étaient tues. La frêle enfant, dans un cercle de crasse et de paille détrempée, se redressait de toute sa hauteur et levait les yeux pour la première fois. Et ses yeux, ses larges yeux aux clartés éternelles clouaient la salle de leur profondeur violine alors qu'autour d'elle, en elle, pulsait le Pouvoir que nul ne voyaient mais que tous ressentaient, et l'aura frémissante et vaste de sa Volonté baignée de magie leur hérissa l'échine de frayeur. Inconscient du danger, l'aubergiste, son père, son ennemi, continuait à se rapprocher de sa démarche incertaine. Elle vissa son regard abyssal dans le sien et prononça un mot. Un seul.
- Souffrance.
Ce fut suffisant. Un tremblement agita l'énorme corps. Au premier battement de cœur, ses yeux se révulsaient déjà. Au second, il tombait lourdement. Au troisième, il se convulsait en s'arrachant les ongles sur le sol de pierre brute, incapable de hurler. Arya ne le quittait pas des yeux, rigoureusement inexpressive. Sans ciller, elle suivait les convulsions de son bourreau, sa famille. Soudain ses yeux s'écarquillèrent, elle porta sa main à sa bouche, eut un geste de recul. Le fil ténu de son contrôle sur l'homme bavant sa rage et sa douleur sur le sol se brisa par son éclat de doute. Elle frémit, recula encore, et partit en courant. La salle résonnait d'un assourdissant silence.
C'est trois jours plus tard qu'ils sont venus la chercher. Ils sont rentrés, trois, dans la salle miteuse. La gamine essuyait des verres sans parvenir à faire autre chose qu'à les noircir davantage, et mue par un pressentiment étrange, elle leva les yeux. Le premier, celui qui avait un manteau noir, s'avança jusqu'à elle. Il avait un visage en lame de couteau et une cicatrice sur le sourcil gauche. Mais ses yeux était d'une belle couleur acier. Ils ne dégageaient que froideur.
- Bonjour.
Arya le fixait en silence, puis baissa à nouveau les yeux sur son ouvrage.
- Nous avons eu vent de tes… exploits. Les rumeurs vont vite, tu sais. Tu vas venir avec nous. C'est une grande opportunité pour toi.
L'enfant leva à nouveau son petit visage grave, le regard voilé par la résignation et une lucidité amère qui n'était pas de son âge. Elle avait bien vu qu'ils étaient armé.
- Est-ce que j'ai le choix?
L'homme fixa l'enfant, puis posa ses yeux sur son père qui dormait derrière le bar, alors que les hommes derrière lui portaient la main à leurs épées. Arya soupira, descendit de son perchoir.
- Très bien. Mais payez le.
L'étranger posa une bourse pleine sur le comptoir puis se força à sourire. Le rendu était étrange. Il s'efforçait visiblement de gagner la confiance d'une enfant avec ce qu'il croyait savoir sur les enfants. Mais Arya était loin d'être stupide, elle savait ce qu'il voulait. C'est avec cette même expression d'amertume résignée que la petite fille, trop mure pour son âge, porteuse d'une sagesse que jamais, ô grand jamais, un enfant ne devrait avoir à supporter aussi tôt, soutint le regard ironique.
- Je m'appelle Altar. Et toi? - Engel.
Altar haussa les sourcils, ce n'était pas le nom qu'on lui avait donné. Mais qu'importait après tout…
- Très bien, Engel. Toi et moi allons faire équipe à présent. Tu seras… ma meilleure arme.
Chant II: Les Âges Sombres
Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l'Espérance, comme une chauve-souris, S'en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris...
La silhouette recroquevillée sur une chaise ne gémissait plus. Elle n'en avait même plus la force. Figé dans un océan de souffrance violette, il haletait, et sa respiration résonnait étrangement dans le pavillon illuminé par un maigre brasero. Arya cilla, rompant le lien avec le supplicié, et se détourna sans un mot. Altar sortit immédiatement de l'ombre. Sa voix doucereuse laissait suinter une sourde menace.
- Alors Engel, on éprouve de la compassion? Mais il ne faut pas, tu sais bien… sinon je serais obligé de sévir…
La jeune fille leva vers son détenteur un regard calme et un visage rigoureusement dénué d'expression.
- Cet homme est cardiaque. Si je ne m'arrête pas, son cœur va lâcher, et vous n'aurez pas vos réponses. - Soigne-le! - Il a besoin… d'une pause.
Le grand homme recula, la tête penchée, réfléchissant.
- Très bien. Quinze minutes.
Arya se détourna sans un regard derrière elle. Elle avait bien changé. Petite adolescente d'environ onze ans, ses longs cheveux d'argent coulaient dans son dos, selon une coupe droite et sévère: mais ils étaient propres, démêlés. Elle portait une tunique noire trop grande mais sans déchirure et sans reprises, et si elle était maigre, elle ne semblait plus affamée. Mais toute humanité avait déserté son regard. Devant elle, les grands hommes à la solde d'Altar s'écartaient, terrorisés. Ils la haïssaient, ils la craignaient. L'enfant était une ombre qui suivait leur maître partout, son âme damnée. Tous savaient que s'ils déplaisaient à l'ambitieux seigneur, la punition serait de croiser son regard magnifique et terrifiant et de sombrer dans un abîme de souffrance. Il n'y avait pas de parade possible: son don avait pour unique faiblesse de s'attaquer à une seule personne à la fois, et de la laisser démunie face à un éventuel second adversaire. En bref: une fois trainés devant elle, ils n'avaient aucune chance. Engel hantait leur cauchemars de son visage grave et inexpressif. Mais si elle était un moyen d'intimidation sans égal, là n'était pas sa principale fonction. En un mot comme en cent, elle était le bourreau personnel du mage. Et nul n'avait son talent pour extraire les plus grands secrets du cœur des gens. Paradoxalement, Altar s'arrangeait pour qu'elle ne soit jamais au courant de rien. Elle se doutait vaguement servir un groupuscule illégal et pourtant fortuné cherchant à prendre le pouvoir, mais elle ne savait, ni où, ni qui, ni pourquoi. Dénuée d'instruction, Engel ne savait lire que parce que son maître avait jugé utile de lui inculquer de solides notions d'anatomie. Ainsi, elle avait appris à soigner en même temps que de détruire, et soulageait les maux de l'homme pour mieux les réveiller ensuite.
La jeune fille sortit de la tente, dans le camps bruyant et sale. On s'écartait devant elle. Le vent mettait ses cheveux en désordre alors que ses pieds nus et pâles se maculaient peu à peu de la boue jaunâtre du petit fortin.
Un grand bruit la sortit de sa rêverie, et elle leva les yeux pour y rencontrer une ombre. Une ombre titanesque et sans limites. Arya écarquilla les yeux. Un animal immense, énorme, à l'envergure défiant l'imagination, envahissait l'horizon du camps et se dirigeait vers elle d'une démarche presque féline. Hypnotisée, l'enfant se figea. Sa ligne n'avait rien de lourde, il était beau et terrifiant à la fois comme seuls savent l'être les prédateurs mortels. Sa tête fine et superbe était relevée avec orgueil et l'opalescence magnifique des motifs bleus sur l'obsidienne de ses écailles éclairait l'obscurité de reflet couleur lagon. Un pan de nuit descendu sur terre. Un légende mortellement réelle.
Dragon.
Un homme était poussé par deux autres devant le fabuleux reptile, une lame sur la gorge. Un homme pâle et défait, qui boitillait avec peine, dont le manteau de cuir était recouvert de sang séché, mais un homme qui gardait un port noble et une fierté qu'Engel n'avait jamais vue nulle part. Il croisa son regard et lui adressa un pauvre sourire. Sans trop savoir pourquoi, l'enfant y répondit.
Altar surgit de la tente dans une envolée de cape. Il semblait jubiler avec une intensité inquiétante. Il se rapprocha du prisonnier en trois longues enjambées, posa ses yeux acier sur l'immense dragon.
- C'est bien, reptile, tu semble avoir compris que si tu bouge ne serait-ce qu'une écaille, ton ami est mort.
Engel écarquilla les yeux. Voilà comment ils avaient contrôlé le superbe saurien: la menace pesant sur le captif était un lien plus solide que des millier de chaines. Son maître se tourna vers elle et lui ordonna sèchement de soigner son prisonnier. Elle hocha la tête et suivit les gardes qui l'entrainaient dans la tente. Une fois à l'intérieur, l'homme sourit à nouveau. Voilà qui était totalement illogique pour la métis.
- Bonsoir. Mon nom est Lawrence. Et toi?
L'enfant leva ses yeux inexpressifs vers le visage défait mais aimable. Cet homme était incompréhensible. Pourquoi se comportait-il ainsi? C'était absurde. Stupide. Dérisoire. C'était la première personne à se comporter ainsi. Le petite vissa son regard dans celui de Lawrence et libéra son Vouloir. Sa puissance pulsait doucement et elle plongea avec la délicatesse mentale qui la caractérisait dans le corps de sa future victime. Son pouvoir, comme milliers de doigts légers, ne faisaient qu'effleurer avec douceur, s'attardant sur les blessures, ressoudant chairs et ligaments sans un bruit. Cela lui prit un certain temps, presque une heure entière, mais son pouvoir reflua peu à peu et son esprit réintégra son corps. Pendant une heure, Lawrence fut captif de l'infinité violine de son regard. Elle lâcha son nom dans un souffle, et Lawrence sourit de plus belle.
- Très bien, Arya.
Elle ne savait même pas pourquoi elle lui avait offert son véritable nom. Plus tard, on entraina l'étrange duo dépareillé dans la petite pièce où l'enfant officiait habituellement. Altar les y attendait, un rictus tordu agrafé sur la face.
- Très bien, Engel. A présent, nous avons besoin de réponses à quelques questions… oh, rien de bien original, par exemple la teneur du message que tu transportait…
Lawrence se redressa fièrement. Toute son attitude semblait indiquer qu'il ne parlerait pas. L'homme vêtu de sombre sourit et posa sa main sur l'épaule fragile d'Arya. Les yeux du captif s'écarquillèrent d'horreur.
- Faites ce que vous voulez de moi, mais ne le laissez pas voir à l'enfant!
Arya eut l'impression de recevoir un choc en pleine poitrine, alors qu'un méandre de sentiments auquel elle n'était pas habituée s'emparaient d'elle avec une désagréable violence. Tout d'abord, l'irritation. Qui était-il pour se préoccuper d'elle, pourquoi agissait-il ainsi? N'avait-il pas assez à s'occuper avec lui-même? Puis la vague reflua, laissant la place à une sensation douce et triste à la fois. Il se préoccupait d'elle. Quelqu'un s'occupait d'elle. Altar eut un éclat de rire strident et désagréable.
- Mon pauvre ami, tu n'as rien compris. C'est elle qui va…
Sa voix mourut en un hoquet de surprise et de douleur. Engel avait pivoté lentement, rivé son regard infini dans l'acier de ses prunelles, et avait prononcé le mot fatidique. Souffrance. Et alors seulement il comprit le véritable sens de ce mot.
Arya fut violemment rejetée en arrière, et on l'agrippa par les cheveux. Le contrôle qu'elle exerçait sur Altar se rompit. Pour sauver son maître, le garde avait bondit sur elle et violemment frappée dans l'estomac. Sa bouche s'emplit de goût métallique du sang, mais avant qu'elle n'ait vraiment eut le temps de réaliser la situation, une nouvelle silhouette se jeta dans la mêlée. Et tout n'était que coups et douleurs, noirceur et agitation. Engel tomba rudement au sol, on avait coupé ses cheveux d'un coup de lame pour la libérer, et ils tombaient en désordre autour de son visage fragile. Lawrence s'interposait entre elle et le garde. Mais la rixe n'eut pas le temps de continuer qu'un rugissement terrible résonnait avec fureur, et que la tente était arrachée d'un coup de patte. L'évadé passa un bras autour de la taille de l'enfant et bondit dans la main tendue du titanesque dragon. Arya hoqueta en voyant les griffes noires et polies, longues comme un bras d'homme et tranchantes d'un côté qui se refermaient au-dessus de sa tête, mais déjà le saurien ailé les soulevait et les plaçait sur son immense dos. Lawrence se sangla au harnais de cuir tout en tenant solidement la petite fille contre lui, et un battement d'aile les propulsa au-dessus du camp qui s'agitait comme une fourmilière. La violence du décollage coupa le souffle d'Arya, qui avait vaguement l'impression d'avoir heurté un mur de plein fouet. Ses oreilles la lançait à cause du changement de pression, l'air était glacial et elle avait du mal à trouver de l'air. En plus de ça, elle était franchement terrorisée. Mais Lawrence referma son manteau de cuir autour d'elle en un geste d'une prévenance qu'elle n'avait jamais connu.
Et Engel ferma les yeux alors que les lambeaux de son ancienne vie disparaissait dans le fracas terrifiant du Vent Céleste.
Chant III: Les Années d'Errance
Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
Pendant trois jours et trois nuits, Arya avait veillé Lawrence. Elle avait sans répit étendu sur lui son don et son Vouloir, le maintenant en vie par la force de son pouvoir. Mais la blessure était mortelle et le cœur était touché: elle s'y était prise trop tard et ne faisait qu'étirer son agonie. Comment avait-elle fait pour ne pas comprendre que lors du combat avant leur fuite, un coup d'épée l'avait soustrait à ses capacités? Si, lors du vol sur Xeos, elle avait fais preuve d'un peu plus de discernement, elle aurait pu le sauver. L'enfant sentit dans son dos le souffle froid de l'immense dragon. Il avait étiré son cou au maximum dans la petite grotte et veillait sur son ami de ses prunelles inquiètes. Engel s'appuya sur la joue rugueuse du saurien, lui murmurant des mensonges pour le rassurer. Il la poussa du bout du nez: il comprenait. L'enfant de la lune revint auprès de l'homme allongé, qui trouva la force de lui sourire. Quel exaspérant sourire, livré en toutes situations.
- Ne fais pas cette tête. Tu as froid? Tiens.
Il attrapa tant bien que mal son manteau usé mais épais et elle l'enfila.
- Je suis désolé, je voulais te sortir de là et t'emmener chez moi mais…
Une quinte de toux l'interrompit. Arya le soutint tant bien que mal et commença à faire agir son pouvoir mais il la repoussa d'un geste.
- Non, arrête. C'est fini. Me maintenir en vie davantage ne fera qu'allonger mes souffrance. Xeos?
Le dragon étira encore le coup et Lawrence posa la main sur les écailles plus sensibles de son museau.
- Je te la confie. Veille sur elle, d'accord? Elle sera la moitié que je n'ai pas été. Arya, tu devra lui donner un nouveau nom. - Quoi? Pourquoi? - C'est une tradition. Ainsi, il vivra à nouveau. - Je ne peux…
L'enfant hésita, se tourna vers le bleu céleste des pupille de son nouveau compagnon.
- Shiel. Tu t'appelleras Shiel. - Très bien. Alors adieu, Xeos, mon ami, mon frère… et bonjour à toi, Shiel.
Il mourut quelques heures plus tard.
o0o
Shiel bascula brutalement à la verticale, et dans un bruit incongru de soie froissée, ramena ses ailes immenses contre con corps effilé, et fendit l'air à toute vitesse dans un sifflement. Arya eut tout juste le temps de se plaquer contre les écailles rugueuses dans l'espoir d'offrir moins de résistance à l'eau. La force de l'impact avec la masse liquide glacée et tourbillonnante lui fit cracher tout l'air soigneusement emmagasiné. Par miracle, ses doigt restèrent serré aux lanières de cuir solide du harnais de son compagnon, même si elle lui cisaillèrent les articulations. Son cri fut emporté par l'onde. Elle tenta d'ouvrir les yeux, les referma. Tout ce qu'elle voyait, c'était les bulles et une immense tache noire: Shiel. Le sel la brulait. La jeune fille hoqueta: l'air commençait à lui manquer et ses paupières closes s'ornaient d'un milliers de points colorés. La pression était douloureuse, sa tête allait éclater. A quelle profondeur l'avait-il amenée? Un puissant battement d'ailes leur fit percer à nouveau le miroir gris de la surface, alors que Shiel, ruisselant et superbe, jaillissait des eaux, un énorme poisson entre les pattes. Un marsouin? Non, plus gros… Le souffle de ses mouvements faisait se coucher l'herbe de la plaine, en haut de la falaise, quand il se posa lourdement. Arya chut de son dos plus qu'elle n'en descendit, toussant tant et si bien qu'elle cru qu'elle allait finir par cracher ses poumons.
- Tu es malade?!? Tu aurais pu me prévenir! Tu as failli me tuer! Je croyais que les dragons étaient sages et raisonnés!!!
Devant la petite chose maigre, trempée et tremblante qui lui faisait face, les poings furieusement vissés sur sa taille fragile, l'énorme saurien réussit l'exploit de paraître quelque peu penaud. Aussi terrifiante qu'un chaton mouillé avec ses cheveux courts plaqués sur son visage, Engel le dévisageait avec colère, les narines frémissantes.
- … on recommence?
Une vibration grave agita le poitrail noir tandis que Shiel levait la gueule vers le ciel. Arya comprit qu'il riait.
o0o
Le manteau de cuir claquant dans le vent, Engel se plaqua un peu plus contre le dos sombre, alors que le duo fendait les cieux à toute vitesse. Un bref regard en bas, et elle tapota l'épaule irisée: un court, un long, un court. Traduction: remonte au dessus de la couverture nuageuse. Quand le vent emporte les paroles, c'était le meilleur moyen de communiquer. Sans battre des ailes, Shiel incurva son corps superbe et fendit la masse cotonneuse. Trempée et glacée, la jeune fille regardait, émerveillée, le paysage féérique qui se déployait devant eux, ses doigts crispés sur le cuirs humide se tétanisant peu à peu.
Le soir venu, ils se posèrent loin de toute civilisation, dans une clairière assez immense pour accueillir Shiel. Le dragon noir s'enroula autour de sa Liée, installée dans le creux de sa patte avant.
- Tu ne crois pas en avoir fait un petit peu trop? On a du fuir assez précipitamment, là.
Shiel leva les yeux aux ciel.
- Bon, je sais, il n'aimait pas les dragons, et faire appel à la garde de la ville était assez exagéré, mais quand même.
Le saurien rit tout bas.
- Je veux dire, tu aurais pu éviter de lui manger toutes ses vaches!
o0o
Arya soupira: ils n'y arriveraient pas ainsi. Elle était appuyé contre le flanc froid du grand reptile et observait, la danse hypnotique des flammes. Ça faisait plusieurs années qu'ils fuyaient tous deux, elle ne savait ni où elle était, ni quel âge elle avait. Emmitouflée dans le vieux manteau de cuir, elle utilisait depuis longtemps ce qui était conservé dans les fontes du harnais de son compagnon. Harnais qui séchait présentement près du feu. Mais les vêtements étaient usés depuis fort longtemps, la pierre de son briquet allait rendre l'âme, sa couverture ne couvrait plus grand-chose. Elle enfouit ses pieds nus dans le sable tiède de la plage où ils avaient trouvé refuge aujourd'hui.
- Comment on va faire? Tu manges trop. On ne peux pas continuer comme ça, de bétail volé à paysans furieux, de fuites éperdues en cachettes glacées.
Shiel haussa les épaules. Ils n'avait pas le choix.
- Si, on peut choisir. A la prochaine ville, j'essaierai de trouver du travail. Tu restera loin, je viendrai te retrouver, le soir.
Un grondement sourd s'échappa du torse profond de l'immense dragon qui l'entoura de ses pattes dans un geste possessif et protecteur. Il ne voulait pas qu'elle s'éloigne de sa surveillance.
- Arrête, Shiel! Il faut bien que je te nourrisse, et que je m'occupe de moi. C'est la meilleure solution.
Le dragon gémit doucement.
Chant IV: Le Temps des Souffrances
L'hirondelle s'enfuit à l'approche de l'ombre, Et l'on voit voleter la chauve-souris sombre. Tout bruit s'apaise autour. A peine un vague son Dit que la ville est là qui chante sa chanson, Qui lèche ses tyrans et qui mord ses victimes; Et c'est l'aube des vols, des amours et des crimes.
Engel était perdue. La petite ville ressemblait à toutes les cités fortifiées de faible importance, mais tout lui paraissait nouveau, insolite. Au pont-levis, les gardes avait laissé passer, surpris, cette jeune femme étrange qui allait pieds nus et qui ouvrait de grands yeux étonnés. Ils étaient peut-être un peu subjugués par sa beauté et la sensualité qu'elle dégageait sans en avoir conscience, par ses pas légers et gracieux, ou bien peut-être par ses yeux d'un violet unique et absolu, inhumain, à la pupille un ton plus claire que la prunelle. Des yeux qui ne tenaient ni de l'humain, ni de l'enfant de la lune, superbes et hypnotiques. Et dans la rue, beaucoup s'étaient retournés à son passage: avec surprise, avec envie ou avec désapprobation. Elle avait utilisé la bourse de Lawrence pour s'acheter des vêtements et des dagues, avec un soupçon de culpabilité: cet argent n'était pas à elle, mais elle en avait vraiment besoin. Maintenant, si ses pieds toujours nus caressaient les pavés froids, Arya portait une robe blanche toute simple s'arrêtant aux genoux, serrée sous la poitrine et qui lui donnait l'allure d'une fleur de lys renversée. Instinctivement, elle s'était dirigée vers les quartiers populaires et misérables, où elle avait passé les premières années de sa vie, quand aux coins d'une rue, un écho la stoppa net. Une musique légère et un peu aigrelette s'élevait, les accords d'un violon et d'une flute s'entremêlant à ceux, plus graves, d'un luth. C'est inconsciemment qu'elle s'approcha du groupe de musiciens dépenaillés. L'homme au violon, halé et ridé comme une vieille pomme, lui fit un clin d'œil en la voyant figée ainsi devant leur musique.
- Ben alors ma p'tite dame, z'avez jamais vu de violon? Vous voulez vos joindre à nous, peut-être? - Je… peux? - Pour sûr, on va pas vous manger. Il nous manquait justement une voix d'jolie fille.
Intimidée, Arya fit quelque pas, ferma les yeux. Et chanta. Sa voix s'éleva avec la flute avec une légèreté incroyable, prenant son envol sans le moindre effort, embellissant et sublimant la mélodie banale. Les musiciens semblaient estomaqués, mais ils reprirent rapidement leurs esprits et jouèrent comme jamais ils n'avaient joués. Et ce n'était pas une, mais tout un chœur de voix qu'il s'élevait avec la musique de faubourg, dans un chant sans paroles mais d'une beauté et d'une mélancolie poignante. Et la magie douce et trompeuse se mêla aux notes. Les passants s'arrêtèrent, subjugués et hagards, le regard vide. La foule s'amoncelait autour de la jeune chanteuse, se brisant comme la mer furieuse à quelques pas d'Arya, n'osant avancer et toujours essayant. Et le riche allait coude à coude avec le pauvre, le criminel avec le justicier, hommes de lois et de peu de foi, et tous se fondaient dans le même creuset, oubliant leur distance et leurs inimités propre, unis par un seul but, un seul désir irrépressible: l'entendre encore, l'écouter toujours.
Arya ouvrit les yeux sous une pluie de pièces jonchant le pavé sale de leur éclat doré.
o0o Engel sortit du bar où elle travaillait avec un soupir de soulagement. Encore une fois, le matin pointait déjà, mais ce n'était pas grave. Les pourboires des clients avaient étés généreux pour sa chanson, et comme elle faisait en sorte que les gueules de bois ne se fassent pas trop sentir (béni soit son don) le patron la portait aux nues. La jeune femme, frileuse, enfonça son nez dans l'écharpe épaisse qui lui ceignait le cou, et prit tranquillement la route des abattoirs. Elle avait assez pour offrir un repas décent à Shiel, il n'aurait pas à voler des kilomètres pour se nourrir cette semaine. Le reptile pesant bien ses trente tonnes, ce n'était pas toujours facile de le satisfaire.
Une main sévère se posa brusquement sur son épaule, la faisant pivoter avec violence. Arya eut un geste de recul que la poigne de l'inconnu stoppa.
- Engel Cruz? - Arrêtez… vous me faites mal… - Vous êtes soupçonnée d'être liée avec l'énorme dragon noir qui a été entraperçu et qui menace notre ville. Niez-vous? - Quoi, Shiel? Mais… - C'est donc bien cela. C'est une dragonnière!
Presque dégouté, l'homme en armure la lâcha brusquement, et elle se retrouva encadrée par une escouade menaçante. Une onde violente de terreur et de colère afflua brusquement en elle. Loin de là, elle sentit son dragon décoller et battre furieusement des ailes. Elle sentit le vent siffler et sa vitesse, mais elle sut également qu'il n'arriverait jamais à temps. Arya ouvrit des yeux terrifiés. Elle pouvait utiliser son pouvoir sur un de ces hommes, mais… ils étaient trop nombreux! Si elle en arrêtait un, les autres bondiraient aussitôt. Les gardes firent un pas en avant, et une vague d'horreur fit frissonner son Vouloir. Elle hurla.
- STOP!
Et l'air sembla se déformer devant elle. Son cri, plus force que son, déforma brièvement l'espace autour d'elle, plaquant à terre tous les occupants de la rue dans un gémissement abominable. Le cœur de l'enfant de la lune battait la chamade, le souffle vint à lui manquer. Sa conscience l'abandonna, et le monde vacilla sur son axe alors qu'elle tombait. Mais elle fut recueillie avec douceur dans une main noire, énorme et griffue. Avec une délicatesse presque attendrissante, l'énorme prédateur ramena contre son corps la cage protectrice de ses serres alors que son torse se gonflait. Lorsqu'il fut presque distendu, une dizaine de piquiers déjà tentait de l'assaillir… mais trop tard. De sa gueule jaillit un rugissement énorme, terrifiant, une onde de choc terrible, à limage de la colère du dragon. Devant lui, les pavés sautèrent à l'impact de cette force sonore terrifiante, jaillissant de leur socle pour voler à travers la rue, projectiles mortel. Dans un craquement horrible, les toit des maison cédèrent et s'effondrèrent, alors que les os des gardes cassaient comme des cordes de violon distendues. Le saurien mythique leva sa tête splendide au dessus de la cité, ses yeux à la ligne cruelle emplis de rage et de mépris, puis déploya ses ailes dans ce bruit incongru de soie froissée. L'air qu'il déplaça plaqua au sol les quelques survivants alors qu'il s'élevait gracieusement au dessus des nuages.
o0o Arya ouvrit doucement les yeux. Elle était allongée dans la paume rassurante de son compagnon ailé, et sous elle, le paysage défilait tranquillement. Elle dirigea ses pensées vers son ami et seule famille:
- Où me conduis-tu?
Shiel resta silencieux, tout son corps tendu dans l'effort continu du vol, captant le courant avec subtilité pour se laisser porter, et ne battre des ailes quasiment qu'une fois par heure. Au bout d'un moment, une pensée envahit l'esprit de la jeune femme. La vision d'un château, et le sentiment d'un abri paisible. Un nom.
Maelthra Magthere.
Exitus Es?
Famille : Elle n’a plus personne en dehors de Shiel qui mérite désormais cette appellation. Liens : /
* Suppléments
Les pouvoirs de son élément : Arya se révèle être une bonne mage blanche et excelle tout particulièrement dans ce qui touche au corps humain. La chair, la vie lui obéit. Soigner coupures, fractures, brûlure, et toutes sortes de blessures ou même de maladies sont son quotidien et elle l'assume avec un rare degré d'efficacité, même si les cas les plus grave requièrent une grande dose de son énergie et la mettent parfois en danger. Sa technique exige une grande concentration, où elle "sort" de son corps pour investir celui de l'autre de son pouvoir, laissant le sien sans défense et souvent épuisé.
Au-delà de ses dons curatifs, sa magie fut utilisée autrefois à des fins moins avouables. La jeune femme faisant montre d'une grade finesse dans son usage de la magie, et se révèle capable de manipuler la douleur avec un brio inégalable et ce sans dégrader le moins du monde le corps de son adversaire. Une lueur violine dans l'abysse de son regard vous plongera dans des abîmes de souffrances inextinguibles dont aucune miséricordieuse perte de connaissance ne vous délivrera, car cette passion n'aura pas de causes physiques. La jeune femme peut pousser l'absolu de la souffrance à un tel point qu'elle fait perdre la raison à ses malheureuses victimes. Autrefois utilisée en temps que bourreau, Arya hait ce don tout autant qu'elle le craint. Bien sûr, utiliser la douleur ou soigner a les mêmes conséquences sur elle: elle est hors de son corps, immobile, incapable de réagir et sans défenses. Étrangement, elle ne peut utiliser son pouvoir de guérison sur elle même.
Outre les maux du corps, Engel se révèle également capable de panser les plaies de l'âme, par l'étrange couple que forme son pouvoir sur le corps et son don sur le son offert par son dragon. En effet, de manière étonnante, la jeune femme ne prononce jamais un mot lorsqu'elle utilise la magie, et pour cause: le son de sa voix mélodieuse couplé à son énergie offre parfois des effets inattendus... Cependant, une certaine maîtrise de ce don étrange lui permet de moduler des chants pouvant rendre les gens heureux, ou nostalgiques, soulagés ou fous de chagrins. Un simple berceuse de sa part peu plonger l'être le plus affligé dans un sommeil réparateur et agir pour altérer leur douleur et instiller en eux un doux bien-être. Attention toutefois à l'attrait du chant de cette sirène, sa beauté sans égale et ses effets secondaires ont tendance à provoquer une dépendance chez celui qui en aura fait les frais. De la même manière, sa voix est porteuse à l'insu de sa volonté de cette magie insidieuse, et vous aurez toujours tendance à l'écouter et à prendre en compte ses paroles plus que vous ne le voudriez... si elle le désire, sa voix a force de loi. Malheureusement, ça exige une telle quantité de pouvoir qu'elle est bien incapable de la fournir assez longtemps pour faire autre chose que de la suggestion.
Faisant ce qu’elle désire du son, elle peut également répliquer exactement n’importe quel bruit, n’importe quelle voix, n’importe quel cri. C’est une facette amusante et peu coûteuse de son don et celle qu’elle utilise le plus. De même, sa perception de tous les bruits est accrue et relève plus d'un sixième sens que d'une véritable ouïe.
Enfin, elle maîtrise les ondes sonores, pouvant à loisir amplifier l'impact de n'importe quel son. La puissance d'une attaque sonore peut être dévastatrice, malheureusement elle est aussi très coûteuse en énergie. Le seul usage qu'elle en fait est pour parer les attaques d'autrui: la plupart des magies et des armes se disloquent en entrant en contact avec des ondes infrasonores de grande amplitude, et elle peut s'auréoler d'une sphère ondoyante renvoyant une grande majorité des attaques. Cela ne dure malheureusement qu'un court laps de temps, même si c'est très efficace. Peu endurante, Engel s'épuise très vite en ce qui concerne la magie de combat: si cela s'éternise, elle risque d'avoir très vite le dessous. Elle n'a pas assez de pouvoir pour attaquer, et se contente souvent de parer.
Objets en sa possession : Deux dagues de bonne facture sur ses hanches plus pour l'intimidation que pour le combat car elle ne sait pas s'en servir, ainsi que quelques vêtements, souvent blancs. Elle porte pour voler le vieux et épais manteau de cuir hérité de Lawrence, il lui est bien trop grand et lui donne une allure particulièrement frêle. Il présente l'avantage de pouvoir se sangler au harnais de son dragon, grâce à plusieurs mousquetons, lui assurant une certaine sécurité. Sinon, elle est vraiment démunie. Animaux de compagnie : Son don sur le son lui permet de bien s'entendre avec la plupart des oiseaux et particulièrement les rapaces. Une buse augure lui est particulièrement attachée et Raziel la nourrit parfois. Mais elle n'a jamais contracté de réel attachement en dehors de celui qu'elle porte à son immense dragon. Autre :/
* Présentation du Dragon Nom : Shiel Xeos Age : 64 ans. Sexe : Masculin
Physique : Shiel est très loin d‘être un petit gabarit. Mais alors, très loin. Cet immense dragon avoisinant les soixante-dix mètres de long (grâce, il faut l’avouer à un membre caudal particulièrement développé et d’une longueur tout à fais remarquable) et pesant facilement ses trente tonnes ne passe certainement pas inaperçu. Il a une envergure agréablement proportionnée d’une fois et demi sa longueur, lui permettant à la fois une grande endurance malgré son poids et une agilité aérienne non négligeable. Lorsqu’elles sont repliées, ses ailes retombent gracieusement le long de son corps en un manteau impérial.
Cependant, cet immense saurien n’a rien de pataud ou même de lourd dans ses lignes. Il a plus les proportions d’un lévrier. Longues pattes, abdomen très creusé en harmonie avec la ligne de son arrière main, encolure gracile et attaches fines, port aristocratique. Il paraitra donc beaucoup moins impressionnant d’un dragon de la même taille mais d’une corpulence plus normale. Ses pattes avants sont articulées avec cinq doigts comme les animaux à pouces, il en obtient donc une grande précision, à l’échelle bien entendu de sa taille. En effet, quand on a des griffes de la taille d’avant-bras humains, on évite de se lancer dans la broderie. Il n’est cependant pas mauvais en sculpture (gros modèle) quand l’envie lui en prend.
D’un noir d’obsidienne sans mélange du bout du museau à l’extrémité de sa queue, sa couleur est d’une intensité rare. Son échine est hérissée de pointes reliées entre elles par une membrane sombre plus bleue que noire, et ses cornes nombreuses couronnent son front d’une auréole de ténèbres digne d’un roi. De part et d’autre de sa tête s’articulent de nouvelles épines reliées entre elles à nouveau, qu’il peut mouvoir comme il le désire. Cette gracieuse collerette est du plus bel effet, et lui offre une très grande expressivité. En effet, quand il est par exemple en colère, elle se redresse de façon menaçante, un peu à la façon d’un cobra, ou bien s’aplatit de mépris ou de dégout.
Sa tête est longue et fine, un peu à la façon orientale, aux traits à la fois durs et graciles, emplis d’une ancestrale sagesse. Ses yeux d’un bleu unique sont fendus, long, à la ligne presque cruelle. Au dessus de sa mâchoire, deux longues moustaches soulignent son port impérial et ajoutent à son charisme, de même que les anneaux sertis de pierreries autour de ses cornes, ses fourreaux de griffes argentés ou encore l’aigue-marine titanesque qui orne son poitrail musclé.
Quand il déploie ses ailes à l’envergure défiant l’imagination, il révèle sur la membrane interne des motifs d’un bleu lagune, semblables à des flammes luisante ou aux yeux de la queue d’un paon. Le sublime baroque de ses motifs va au-delà même d’un tableau de maître, leur beauté soulignée par la discrète luminescence les rendant opalescent.
Caractère : Shiel est un dragon élégant et silencieux, attaché à l'image qu'il projette. Orgueilleux, il tente de rester digne en toutes circonstances, et traite souvent les autres êtres vivants, qu'ils soient dragons ou non, par le mépris et l'indifférence. Pompeux et sur de lui, il est persuadé d'être l'image de la dignité et de la noblesse draconienne, et il a une tendance exaspérante à poser. Cependant le pendant de ses penchants aristocratiques est un sens du devoir extrêmement développé et la plupart du temps, excessif. Il ne supporte pas, par exemple, de ne pas savoir où se trouve Engel et passe son temps à la suivre des yeux. C'est à dire que la fente d'un bleu vif de ses prunelles est toujours braquée sur la jeune femme. Et s'il semble somnoler à demi, comme un chat démesuré, sa possessivité excessive le fera bondir au moindre signe qu'il interprètera comme menaçant.
D'un autre côté, à l'opposé de sa rigor presque mortis vis à vis de ses principes et de son image, Shiel est d'une paresse inimaginable. Si vous le voyez autrement qu'allongé, c'est qu'il y a un problème majeur. Il semble passer sa vie les yeux mi-clos et ne vole qu'en cas de danger mortel. Ou d'un ordre de sa chère Liée. Pantouflard, il est exigeant vis à vis de son confort, il aime le luxe et les joyaux. D'ailleurs il passe son temps entourés de colifichets de prix: fourreaux de griffes en métaux précieux, anneaux autour de ses cornes noires, chaine de platine... C'est un de ces reptiles à trésors fascinés par tout ce qui brille et qui a de la valeur, au grand dam de sa jeune maîtresse. D'un autre côté, il est plutôt pusillanime malgré sa taille imposante. Il déteste se battre et s'il est blessé, il gémira pendant de longues semaines histoire de profiter au maximum de sa situation de grand malade. Mais après le combat, bien sûr. S'il lutte, il ira jusqu'au bout.
Il entretient par ailleurs des idées bien à lui sur la hiérarchie de leur petit duo. Shiel se considère comme responsable d'Engel, comme une sorte de tuteur écailleux, même si elle ne l'entends pas de cette oreille. Ayant ses propres idées sur les devoirs d'un saurien tel que lui, il ne se laisse approcher et encore moins monter par nul autre qu'elle. En bref, une personnalité charmante et pas du tout capricieuse... même s'il a de bons côtés. Confident de la jeune femme, il se montre à son égard d'une tendresse et d'une prévenance touchante, même s'il n'apprécie pas d'être démonstratif en public. Il compense un peu la timidité maladive d'Engel par son tempérament entier et suffisant, comme s'ils étaient deux moitiés d'un tout...
Signes Particuliers : Outre sa taille exceptionnelle, Shiel possède une capacité offensive quasiment unique. Loin de cracher du feu, de la lumière, de l’acide ou de la glace, ce dragon peut générer un rugissement dévastateur, tenant plus de la force que du son, une onde de choc ravageuse appelée Vent Céleste. C’est un don qu’il a grâce à sa morphologie unique en plus de sa magie inhérente: sa cage thoracique démesurée offre seule une telle possibilité de résonance. Les effet, moins impressionnant peut-être qu’un jet de flamme, en sont toutefois cataclysmiques.
Les os se brisent comme des cordes de violon, les crânes résonnent, les oreilles saignent. L’oreille interne en est gravement affecté, provoquant étourdissements, douleurs, troubles de l’équilibre et même de la vision. Le bois sec, certaines pierres ou métaux sont également très sensibles au Vent Céleste mais c’est sur la mer qu’il révèle sa vrai puissance: dirigée correctement, cette capacité peut déclencher tempêtes et tsunamis… malheureusement, c’est un don plus lent que la plupart des autres, complexe à générer au combat et coûteux.
Shiel est capable de l’utiliser à pleine puissance au prix de beaucoup d’énergie et d‘une grande fatigue, mais il en use plus régulièrement à moindre coût, que ce soit pour briser des branches ou pour effrayer un adversaire avec la sonorité effrayante et terrible du Vent Céleste. Utilisée à fond, cette capacité est aussi dangereuse pour lui que pour la cible: rendue possible par l'immense cavité de ses poumons, elle ne va pas sans causer des dégâts internes dangereux...
Images : - Spoiler:
* Derrière le miroir Un mot sur vous ? ; Je suis une fille, et on m’appelle Ereb. Ce n’est pas mon vrai nom bien sûr, mais il est plus usité que le vrai… aussi étrange que cela paraisse. Co*de ; Athear19098 Disponibilités : Hum… moyennes, voire limités en fonction de mon travail scolaire, cependant, je ferais au mieux pour venir régulièrement. D'où connaissez Vous le forum? De Wyrda Alagaësia.
Dernière édition par Engel Arya Cruz le Lun 22 Fév - 0:30, édité 18 fois | |
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