Maelthra Magthere
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Maelthra Magthere

Des Dragons et de la Magie
 
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 Bal d'Intégration

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Brume
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Brume

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Brume


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MessageSujet: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeJeu 31 Déc - 13:14

Bal d'Intégration 09123091818

Vendredi 24 Septembre
Début de Soirée, 20h30

Il est 20h30. Jusqu'à ce soir, vous ignoriez peut être qu'il existait une salle de bal au sein de l'école, caché derrière le grand réfectoire où vous vous installez plusieurs fois par jour pour manger depuis votre arrivée à Maelthra Magthere. Il vous reste encore beaucoup de secrets à découvrir ... Timidement, vous poussez la porte où une grande banderole a été affichée. Vous avez longuement hésité à venir, vous demandant s'il s'agissait d'une mauvaise blague. Mais les écriteaux qui ont fleuri depuis deux semaines un peu partout vous ont convaincu de venir, n'est-ce pas ? La salle est vaste, mais moins que le réfectoire. Perplexe, vous regardez autour de vous et vous n'en croyez pas vos yeux. La décoration est spectaculaire ! Et vous n'avez pas encore remarqué l'orchestre qui se trouve à l'autre bout de la salle, prêt à vous faire danser une bonne partie de la nuit. Des tables ont été installées de chaque côté de la salle, pour ne pas entraver la piste de danse, et des petits fours chauds vous y attendent. Vous remarquez un groupe de seconde année, très élégants, qui semble diriger les opérations. Finalement, vous avez bien fait de mettre la tenue de soirée que vous aviez amené ou celle que vous avez été acheté précipitamment à Ellweraï ! Tiens, vous avez repéré vos amis et ils vous font signe de les rejoindre ...

Il est 21h30. La musique démarre ! Et que la fête commence !

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Årghann Mantel

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeSam 2 Jan - 10:42

20H30

L'Ombre se sentit soudain comme légèrement oppressé lorsqu'il franchit la grande porte au bras de la jeune fille avec laquelle il avait fait un petit peu d'exploration; la salle était tout simplement immense, et ils étaient loin d'être seuls. Tous ces regards toutes ces personnes qui ne semblaient n'avoir qu'une seule chose en tête: s'amuser, et qui parlaient et riaient entre elles... Non, décidément cette vie n'était, et ne serait jamais faite, pour l'élève Kiah'l qui prônait avant tout le calme, le silence même, et la solitude!.. Il se demanda comment certaines personnes pouvaient vivre cela presque quotidiennement, à croire que ce qui les intéressait n'était rien d'autre que des activité on-ne-peut- plus... superficielles de son point de vue à lui.
Il ferma les yeux un court l'instant, essayant de chasser le malaise qui s'était emparer de lui dès l'instant où il avait franchi cette porte. Mais pourquoi donc il était venu ici, parmi tous ces gens, alors que lui-même n'aimait pas cela!.. A croire que pour lui, paraître était finalement aussi important qu'etre... Cette dernière pensée eut raison de son humeur plutôt calme d'il y avait quelques minutes. Cependant il s'attela à ne rien en laisser paraître; pour une fois qu'il avait fait preuve de civilité... autant continuer jusqu'au bout!..
Je crois que je ne resterai pas très longtemps..., murmura-t-il, plus pour lui-même que pour un éventuel auditoire.
Sa patience semblait être arrivée à son terme, et il ne parvenait pas à savoir ce qui pouvait le retenir en ce lieu plus longtemps. Mais il savait également que s'il restait par ici, c'étai qu'il avait forcément une raison, quelle qu'elle fût; les personnes avaient toujours une raison de faire quelque chose, et même un mage fou dangereux avait une raison de tuer_ mais après la raison était valable ou non.
En ce qui le concernait, la raison n'avait rien de valable pour lui, mais elle était là; et tant qu'il ne l'aurait trouvée il rechignerait à partir.
Et je crois que je suis insensé..., songea-t-il, sa pensée faisant écho à son murmure précédent.
Quoiqu'il en était, Årghann devait bien reconnaître une chose: il ne s'était pas fait remarquer par l'absence de cavalière qui n'aurait pas manquer d'être s'il n'avait croisée sur sa route la jeune Perce-Neige, élève de première année et de sa maison. Il ne savait d'ailleurs que trop lui dire, et ignorait même ce que les convenances conseillaient dans pareilles situations. Pour ce que cela changeait, de toute façon...
Le regard de l'élève se promena alors partout, autre moyen pour lui de s'occuper l'esprit et peut-être plus intelligent que de l'occuper de réflexions stériles, et il aperçu l'orchestre, ainsi que le groupe des deuxièmes années organisateurs du bal. Il fit la moue, se demandant franchement quelle mouche avait pu les piquer pour organiser une telle chose...
La musique démarre à 21H0, n'est-ce pas?
C'était plus une affirmation qu'une question, mais c'était aussi un moyen comme un autre de lancer une conversation et, par-là même, de s'occuper l'esprit.
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Perce-Neige Snowdrop

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeSam 2 Jan - 13:18

20h30. Entrée dans la salle de bal.
La jeune fille ignorait qu'il y en avait une. Les salles de bal avaient leur place dans les châteaux, les palais et les grands manoirs; mais dans les écoles... Bah, ce n'était qu'une bizarrerie de plus dans ce monde étrange. Passer la porte lui fit cligner des yeux; trop de lumière. S'agrippant au bras de son cavalier, Perce-Neige grogna intérieurement : pourquoi avoir une nuit si c'était pour l'éclairer autant que le jour ? Heureusement, ses yeux eurent le temps de s'habituer à l'éclairage aux chandelles car son cavalier marqua une courte pause en entrant. Elle ne savait pourquoi, mais se laissa faire, tentant elle-même de comprendre quelque chose à ce qui se passait.

« Je crois que je ne resterai pas très longtemps... » Murmura-t-il, pas forcément pour elle; mais la jeune fille avait sûrement l'ouïe la plus exercée de la salle, et l'entendit. Elle fut étonnée de cette remarque; ce pouvait-il qu'il se sentait mal dans cette foule, tout comme elle se sentait mal dans la lumière ?
La seule réponse qu'elle trouva dans l'instant fut de lui répondre, à peine plus fort pour qu'elle soit sûre qu'il l'entende : « Ne vous inquiètez pas, Årghann – tout va bien se passer. »

L'attitude de l'Ombre, fusse-t-elle due à sa réponse ou à une quelconque autre chose, finit par changer. Elle pouvait sentir la tension légèrement redescendre dans le bras sur lequel elle avait posé sa main et elle-même se détendit, ses prunelles mauves arrivant maintenant plus ou moins à distinguer la scène.

« - La musique démarre à 21H0, n'est-ce pas?
- 21h30. Nous avons le temps de manger un morceau, venez. »

Ses pieds la dirigèrent vers une des tables du fond, qui ne bénéficiaient pas d'autant de luminosité que le reste de la salle. Elle avait tenté de ne pas montrer son trouble et espérait que personne ne l'avait remarqué, et encore moins Årghann – ça n'aurait pas été très poli envers lui. Elle était tout de même ambassadrice de son peuple en Extérieur; il ne fallait surtout pas qu'elle fasse mauvaise impression. C'était, entre autre, ce qu'il l'avait poussée à venir; et maintenant qu'elle avait réussi à y être, elle comptait bien y rester – et, bien qu'elle ne l'aurait pas avoué, y briller..
Elle s'assit à une table à deux sièges, leur épargnant ainsi le trouble de devoir converser avec d'autres. Ses doigts saisirent un petit four et elle s'attaqua à diner, observant les somptueux décors et la foule qui se pressait dans la salle, se saluant, riant et s'amusant déjà. Elle reconnut quelques têtes, mais n'étant pas véritablement acoquinée avec qui que ce soit, elle se contenta de sourire poliment à ceux qui la regardait ou la saluait, sans ressentir le besoin de se lever et d'aller leur parler. Elle allait encore s'ennuyer, non ? C'était à ça que les bals servaient : elle dansait avec les amis de son père ou avec ses cousins, elle souriait, faisait vaguement la discution aux ministres qui le désiraient et comptait les heures jusqu'à la fin de la soirée. La seule différence, c'est qu'ici, il n'y aurait pas de ministres, pas de cousins; mais l'Ombre de sa maison qu'il faudrait tenter de divertir – et que tout aurait attrait à l'Extérieur. N'empêche, un « bal d'intégration »... Elle se demanda ce que cela signifiait.

Bon, il fallait divertir son cavalier, maintenant. De quoi pouvaient-ils bien parler ? Elle ne voulait pas revenir sur leurs aventures du début de la semaine; mais quelques détails l'avaient marqué qu'elle souhaitait éclaircir...
« J'ai cru comprendre que vous maitrisiez les pouvoirs du Temps... » Les gens aimaient qu'on parle de leur point fort, non ? « En quoi cela consiste, exactement ? »

Quinze ans de vie de château la rendait prête à tenir n'importe quelle conversation jusqu'au début de la musique.
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Merryn Ish Al Sizun

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeSam 2 Jan - 22:19

Un bal, c’était vraiment la dernière stupidité de ces maudits élèves. Encore il aurait pu être tranquille mais le pire c’était qu’il devait venir au cas où il y aurait un problème. Tout ce qu’il espérait c’était qu’il passe vite ou bien qu’un incendie brûle vif tous les habitants de l’école, ainsi il serait en paix pour un bon moment. Etrangement tous les souhaits qu’il avait de ce genre là ne s’étaient jamais réalisés.

Avant de partir pour contrôler que le bal se passe bien et être présent s’il y avait le moindre blessé il fit quand même l’effort de se changer pour revêtir des habits un peu plus appropriés. C’était un costume de soie noire qu’il n’avait jamais mis mais qu’on avait dû lui donner il y avait des siècles, il ne savait même pas pourquoi il l’avait gardé, en tout cas il lui serait utile ce soir.
Il veilla à ce que le serpent soit bien enfermé dans son cabinet et pria pour qu’il ne trouve pas le moyen de s’échapper. Ce ne serait peut être pas une mauvaise chose, il semblait être le seul à être capable de lui donner quelque chose d’intéressant à soigner.

Il marchait lentement, suivant de loin la foule qui le guidait jusqu’à la salle de bal qu’il n’avait encore jamais vue, il n’aurait même pas su la situer et avait espéré passer la soirée à faire mine de la chercher ; mais il s’était trompé dans ses calculs, les élèves étaient bien plus nombreux qu’il ne l’avait cru, ayant habilement évité la cérémonie de bienvenue il n’avait jamais pu réellement évaluer leur nombre.
L’école lui parut soudain très grande, il n’avait jamais visité l’ensemble de l’établissement et ne connaissait que les salles qui lui étaient utiles, entre autre la bibliothèque et l’infirmerie.

Il mit moins de temps qu’il ne le pensait à arriver à destination, la salle se trouvait derrière le réfectoire qu’il n’avait jamais vu non plus et rien que de voir la taille des tables il eut froid dans le dos. Ce n’était pas qu’il détestait la foule mais un tel nombre augmentait très fortement les probabilités qu’il y ait au moins un blessé et donc qu’il ne puisse pas s’éclipser lorsqu’il aurait perdu patience.

Il entra avec tous les autres dans la salle qu’il évalua un peu plus petite que le réfectoire, la luminosité virtuelle lui agressa les yeux puis il remarqua la décoration que tous admiraient : un étalage de choses colorées et superficielles dont le seul but était d’embellir la salle qui n’avait pas besoin de cela. Il aurait préféré que la salle soit laissée naturelle ou alors que l’architecture soit décorée somptueusement à la manière des palais plutôt qu’artisanalement par n’importe quel élève qui se pensait capable de faire quelque chose de joli. Pour son regard perfectionniste tout ça ne pouvait pas être plus imparfait.
A son grand désespoir il réalisa qu’un bal était resté un bal : un repas et de la danse. Il ne doutait pas que la nourriture exposée sur les grandes tables devait être délicieuse mais il s’était interdit un tel plaisir depuis toujours et s’en passait bien. La piste de danse ne lui faisait pas plus envie que le reste, il ne se rappelait pas avoir dansé un jour et était persuadé que cette activité se faisait à deux, n’ayant jamais eu de cavalière comment aurait-il pu apprendre ?

En traversant la foule à l’entrée nombreux étaient ceux qui le laissèrent passer, sa réputation était déjà bien marquée et pas grand monde n’avait envie de se frotter à lui. Petit mais imposant.
Il ignorait et n’écoutait pas ce qu’on disait sur lui mais c’était sans doute les mêmes choses : remèdes horribles, soins miraculeux.
Il eut l’impression de revivre quelque chose, peut être était-ce déjà arrivé.
Il s’amusa à jeter des regards glacials sur plusieurs élèves qui détournèrent rapidement les yeux, un sourire narquois se dessina sur ses lèvres.

Il arriva près d’un mur qu’il longea jusqu’à trouver un endroit où s’adosser, il espérait qu’on ne lui parle pas mais connaissant sa chance il y aurait bien un imbécile capable de venir le voir. Sans doute qu’il y en aurait plusieurs qui se blesseraient aussi. Il était content d’avoir emporté des remèdes sur lui, ici il n’y avait pas la moindre plante.
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Heldan Illalëe

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMer 6 Jan - 18:42

Les élèves ne manquaient pas vraiment d'imagination dans cette école!.. En tout cas, ils ne manquaient pas de vie, c'était certain, et faisaient tout pour rendre l'ambiance du château moins morose que l'extérieur le faisait paraître. C'était d'ailleurs une excellente chose pour elle qui n'avait jamais vraiment aimé les endroits trop déprimants tels que les hôpitaux de fortune, certaines maisons où elle avait enseigné des élèves trop peu soucieux de connaître la mythologie de ce monde, où des parents sans scrupules se montraient presque cruels envers leurs propres enfants. Ce n'était pas le monde tel qu'elle voulait le voir, et pourtant elle l'avait vu, et ne pouvait pas l'effacer de sa mémoire juste parce qu'elle le voulait.
Elle avait vu également la misère la plus profonde, la haine la plus noire. Avait rencontré des gens si peu fréquentables et détestables avec tous et toutes que le meilleur qu'elle avait pu leur souhaiter était de mourir le plus rapidement possible.
Elle avait vu tout cela grâce à son voyage quelque peu forcé, se rendant compte à quel point les êtres pouvaient être cruels avec leurs propres frères.
Mais ce n'était pas ce qu'elle avait retenu. Ou du moins, ce n'était pas ce qui faisait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Non, ce qui l'avait marquée profondément, c'était toutes les petites attentions qu'une femme pouvait avoir envers un mendient, le sourire d'un enfant; c'était l'entraide, la joie et toutes ces choses, pourtant insignifiantes mais qui prenaient finalement tant d'ampleur dans un coeur... C'était grâce à tout cela qu'un être pouvait réellement s'épanouir et s'accomplir.
Un peu comme présentement, où les élèves de secondes années avaient vraiment fait un travail de chef en mettant au point ce bal pour intégrer les premières années. Tout dans la salle respirait la joie et la gaieté, à part peut-être quelques personnes, comme ce petit homme collé au mur, renfrogné et visiblement muré dans un silence impressionnant.
Illalëe se dit que cet homme n'avait pas du avoir une existence très heureuse pour en être arrivé là... ou alors il avait tout simplement eu une mauvaise journée. Quelle que fût la réponse, la dame du désert décida de ne pas se prendre la tête avec cela et de profiter pleinement de l'ambiance festive qui, d'une manière ou d'une autre, lui rappelait avec une certaine force les célébrations de son clan d'antan; les gens faisaient la fête toute la nuit, chantaient et dansaient; ils portaient tous des vêtements très colorés, les corps étaient peints, la musique venait du coeur. C'était ce qui, peut-être, lui manquait vraiment depuis qu'elle était partie suite à un gros litige avec son père.
Mais si la dame avait perdu une famille, elle avait trouvé un autre foyer, où à-aussi les personnes ne manquaient jamais une occasion de s'amuser et de profiter de la vie, comme le prouvait ce bal.
D'ailleurs pour cette occasion la jeune femme avait revêtu ses plus beaux atours, provenant tout droit du désert et contrastant violemment avec sa peau très sombre, et avait mis quelques uns de ses plus beaux bijoux.
Il n'y a plus qu'à attendre les musiciens...
Tout en songeant à cela elle alla près du banquet et goûta l'un des petits fours exposés là, et le trouva tout simplement délicieux.
Les élèves ne manquaient pas vraiment d'imagination dans cette école!.. En tout cas, ils ne manquaient pas de vie, c'était certain, et faisaient tout pour rendre l'ambiance du château moins morose que l'extérieur le faisait paraître. C'était d'ailleurs une excellente chose pour elle qui n'avait jamais vraiment aimé les endroits trop déprimants tels que les hôpitaux de fortune, certaines maisons où elle avait enseigné des élèves trop peu soucieux de connaître la mythologie de ce monde, où des parents sans scrupules se montraient presque cruels envers leurs propres enfants. Ce n'était pas le monde tel qu'elle voulait le voir, et pourtant elle l'avait vu, et ne pouvait pas l'effacer de sa mémoire juste parce qu'elle le voulait.
Elle avait vu également la misère la plus profonde, la haine la plus noire. Avait rencontré des gens si peu fréquentables et détestables avec tous et toutes que le meilleur qu'elle avait pu leur souhaiter était de mourir le plus rapidement possible.
Elle avait vu tout cela grâce à son voyage quelque peu forcé, se rendant compte à quel point les êtres pouvaient être cruels avec leurs propres frères.
Mais ce n'était pas ce qu'elle avait retenu. Ou du moins, ce n'était pas ce qui faisait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Non, ce qui l'avait marquée profondément, c'était toutes les petites attentions qu'une femme pouvait avoir envers un mendient, le sourire d'un enfant; c'était l'entraide, la joie et toutes ces choses, pourtant insignifiantes mais qui prenaient finalement tant d'ampleur dans un coeur... C'était grâce à tout cela qu'un être pouvait réellement s'épanouir et s'accomplir.
Un peu comme présentement, où les élèves de secondes années avaient vraiment fait un travail de chef en mettant au point ce bal pour intégrer les premières années. Tout dans la salle respirait la joie et la gaieté, à part peut-être quelques personnes, comme ce petit homme collé au mur, renfrogné et visiblement muré dans un silence impressionnant.
Illalëe se dit que cet homme n'avait pas du avoir une existence très heureuse pour en être arrivé là... ou alors il avait tout simplement eu une mauvaise journée. Quelle que fût la réponse, la dame du désert décida de ne pas se prendre la tête avec cela et de profiter pleinement de l'ambiance festive qui, d'une manière ou d'une autre, lui rappelait avec une certaine force les célébrations de son clan d'antan; les gens faisaient la fête toute la nuit, chantaient et dansaient; ils portaient tous des vêtements très colorés, les corps étaient peints, la musique venait du coeur. C'était ce qui, peut-être, lui manquait vraiment depuis qu'elle était partie suite à un gros litige avec son père.
Mais si la dame avait perdu une famille, elle avait trouvé un autre foyer, où à-aussi les personnes ne manquaient jamais une occasion de s'amuser et de profiter de la vie, comme le prouvait ce bal.
D'ailleurs pour cette occasion la jeune femme avait revêtu ses plus beaux atours, provenant tout droit du désert et contrastant violemment avec sa peau très sombre, et avait mis quelques uns de ses plus beaux bijoux.
Cette école a vraiment tout pour plaire... ce qui n'est pas plus mal, je l'avoue.
Elle s'assit finalement à proximité d'une des tables et attendit patiemment le commencement de la musique ou même que quelqu'un vînt la voir pour lui faire la conversation.
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Svendira Kozlov

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeVen 8 Jan - 14:55

« Ici, vous n’êtes pas dans un salon de thé ! Alors SILENCE !!! »

C’était la quatrième fois de la journée que Svendira devait rappeler à l’ordre un petit groupe d’élèves qui s’était réuni dans une allée de la bibliothèque pour parler de cette fameuse soirée, le bal d’intégration. Les invitations avaient plu toutes la semaine et des affiches avaient été placardées un peu partout… bref, on ne parlait que de ça. Tous les élèves étaient véritablement surexcités. Néanmoins, cette excitation avait don de faire enrager notre bibliothécaire au sang-froid. D’ailleurs, cela se reflétait sur sa panthère, Aziela. Son poil était terne et sa démarche nerveuse. Et si les règles de l’école n’étaient pas là pour l’interdire, elle aurait bien dévoré quelques élèves !

Depuis quelques jours, la venue des élèves au sein de la bibliothèque avait quelques peu diminué. Tous semblaient bien trop affairés à se préparer pour le bal, évènement annoncé comme majeur au sein de l’année scolaire. Svendira retrouvait tout de même quelques habitués comprenant des nouveaux mais aussi ceux des années précédentes. Bien qu’elle n’éprouvait aucune sympathie pour eux, cela la réconfortait intérieurement de savoir qu’il existait encore des êtres sensibles au royaume des Mots et des Belles Lettres. Peut-être que parmi eux se trouvait son successeur ? Des gloussements la sortit de cette douce rêverie. Au pas de charge, elle repartit à l’autre bout de la bibliothèque accompagnée d’Aziela qui trottinait sur ses talons. Arrivée à la source des gloussements, Svendira se stoppa à quelques rangées de livres et écouta la conversation des deux jeunes filles qui gloussaient de bon cœur. Il semblait qu’elles étaient en première année. Cela convenait parfaitement à Svendira qui comptait mettre en application une petite vengeance personnelle…

Cachée derrière sa rangée de livre, la Vampire inspira profondément et lança un souffle de frayeur en direction des deux jeunes filles. Aussitôt, les deux demoiselles devinrent pâles et frissonnèrent de tout leur corps. Toutes deux comprirent qu’un phénomène étrange venait de se passer. Angoissées, elles restèrent pétrifiées sur place. Ce fut à ce moment que Svendira choisit d’intervenir. Faisant sursauter les deux élèves, elle ricana cyniquement.

« Nous espérons que cette décharge d’angoisse vous aura plu mesdemoiselles. La prochaine fois, évitez de vous frottez à la bibliothécaire avec vos gloussements stupides ! Filez d’ici immédiatement. Et passez par l’infirmerie, vous êtes bien pâles. Peut-être couvez-vous quelques choses ! »

La vampire ricana de plus belle avant de regagner son bureau. L’heure de fermeture approchait. Elle termina les derniers dossiers qui lui restaient à consulter et pria les élèves de sortir. Tous s’exécutèrent sans discuter. En effet, la plupart connaissait le châtiment attendu s’ils osaient contester la parole de la jeune femme. Une fois toutes les lumières éteintes, Svendira sortit une petite clé en or de sa poche qu’elle glissa dans la serrure de l’immense porte en chêne. Après un léger cliquetis, elle rangea la clé et se dirigea vers ses appartements avec Aziela. A présent, elle devait se préparer pour le Bal. Bien que cette réception ne lui plaisait guère, cela lui permettrait de rencontrer le nouveau personnel qu’elle n’avait pu aborder à la cérémonie d’ouverture. Et puis en même temps, peut-être glisserait-elle quelques mots à propos du comportement des premières années aux Fondateurs.

Habillée d’une robe toute noire moulant sa svelte silhouette et surmontée d’un corset sombre et brodé de fleur gothique, la Vampire recouvrit ses épaules d’une étoffe légère et vaporeuse verte anis, faisant ainsi ressortir ses yeux pâles. Dans ses cheveux, relevés en une espèce de chignon, elle ajouta des plumes sombres. Elle termina par peindre légèrement ses lèvres en rouge bordeaux puis remit son habituel collier. Aziela, quant à elle, se parait comme toujours de son collier vert émeraude. Toutes deux prêtes, elles descendirent à la salle secrète qui se situait derrière le réfectoire.

Les tables étaient placées le long des murs et un orchestre était installé. Elégante et envoûtante, Svendira traversa la salle de bal bondée de monde avec panache. Elle aimait être regardée et sentait Aziela vrombir de plaisir. C’est alors qu’elle remarqua cet étrange individu adossé contre un mur. Autant son apparence que l’aura qu’il dégageait faisaient de lui un être différent de tous ceux qui était dans la salle. Et la Vampire adorait entretenir la conversation avec des personnalités qui ressortaient de la foule. Se dirigeant vers lui, Aziela à ses côtés, elle le fixa sans s’interrompre une seconde. Arrivée à sa hauteur, elle se pencha en lui tendant le dos de sa main droite. Aziela, la mine intriguée, observait son âme-sœur toujours avec délice.

« Nous n’avons pas été présentés. Nous sommes Dame Kozlov, de mon prénom Svendira, et voici Aziela, mon âme-sœur. Enchantées. »
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Merryn Ish Al Sizun

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeSam 9 Jan - 1:03

La seule chose qu’il avait trouvé à faire c’était de regarder ces imbéciles d’élèves se pavaner dans leurs costumes de mauvais goût et leurs robes constituées majoritairement de fioritures excessives, il aurait presque cru être à Noël et que les pauvres sapins couverts de plus de guirlandes que d’aiguilles s’étaient littéralement animés sous ses yeux. Décidément pour lui ce bal frisait le ridicule, les élèves dans leur pédantisme semblaient avoir définitivement perdu leur modestie, qualité pourtant indispensable pour le statut d’ignorants qu’ils avaient.

Hésitant entre le désespoir et le mépris il n’avait pas le courage de rester ne serait-ce qu’une heure de plus. Heure à laquelle d’après ce qu’il avait entendu la musique commencerait et il se demandait si regarder ces mêmes gamins danser au lieu de s’afficher et de roucouler serait plus supportable. Il n’était pas de nature pessimiste mais dans ce cas là avait plutôt tendance à présager le pire, à compter qu’il puisse trouver pire que la scène qui se déroulait sous son regard consterné.

Il n’eut même pas le temps de s’ennuyer qu’en jetant un coup d’œil près de l’entrée il remarqua l’attention un peu trop marquée d’une femme. Il ne la connaissait pas, elle avait cet air particulier que seuls les vampires et les êtres du même genre possédaient. Elle semblait avoir mis en avant tous ses atouts, il n’avait jamais cherché à comprendre ce genre de femmes, c’était sans doute pour ça qu’il ne ressentait pas l’admiration que tout autre homme aurait dû avoir. Mais il n’était pas vraiment un homme.
A côté d’elle marchait avec souplesse une panthère noire au poil brillant et aux yeux d’un vert qui se rapprochait de celui de l’émeraude, à tel point qu’on aurait presque cru qu’il s’agissait des célèbres pierres. Quelque chose en elle lui faisait penser à son reptile mais il ne parvenait pas à trouver le mot juste pour qualifier son impression.

Il saisit avec délicatesse la main qu’elle lui offrait et y déposa un léger baiser sans pour autant éprouver la moindre émotion.

« Bonsoir dames Kozlov et Aziela, je me nomme Ish Al Sizun. Je suis de même enchanté de faire votre connaissance. »

Elle était de celles à qui il aurait été grossier de manquer aux règles de bienséance et qui s’en serait profondément offusquée. Elle lui proposait aussi une distraction peu commune dont il n’avait pas pour le moment l’intention de se défaire.
Il était étonné de la relation qui unissait la femme à la panthère, peu familiarisé aux sentiments d’amour et même d’amitié il avait depuis très longtemps contesté l’existence de telles choses, il semblait que certains y croient quand même.

Se sentant obligé d’engager la conversation après qu’elle soit venue se présenter il chercha rapidement un sujet puis déclara avec une certaine douceur dans sa voix :

« Je n’ai pas encore eu l’occasion de pénétrer dans votre bibliothèque et ce n’est pas le manque d’envie qui m’en a empêché. Comment trouvez-vous le bal que nos chers élèves ont organisé ? »

Il se retint profondément d’ajouter du sarcasme à ses propos, certain que ce n’était pas la meilleure manière de commencer une discussion. Sa réputation déjà célèbre parmi les élèves ne semblait pas l’avoir devancée et lors de cette soirée qu’il avait commencée avec une mauvaise humeur particulièrement prononcée il valait mieux connaître sa nature et être muni d’un certain courage pour écouter le mépris qui lui piquait la langue et qu’il savait préférable de garder pour lui. Il se livrait moins fréquemment à sa traditionnelle malveillance en présence d’adultes qui lui paraissaient un peu plus raisonnés et intelligents que la normale.
Il lui semblait avoir entendu que la bibliothécaire était une érudite, il avait l’opportunité de vérifier et jugeait leur conversation à venir potentiellement intéressante. Peut être finirait-il par trouver quelqu’un ici avec qui échanger intelligemment bien qu’il soit toujours resté sceptique à cette idée. Il paraissait impossible au petit homme de trouver ce genre de personne, dans tous les cas il ne gardait pas d’espoir chimérique.
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Elora de Gründwar

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Elora de Gründwar


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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMar 12 Jan - 21:57



Neuf heure.

Elora poussa la porte du hall et entra dans l'enceinte du domaine, heureuse de constater qu'il n'y avait personne. Depuis son arrivée, tous les passants n'avaient de cesse de l'observer, elle qu'on qualifiait de « géante ». Les garçons la regardaient comme un spécimen rare et les filles de l'école se demandaient si elle en était elle-même bel et bien une. Pour tout dire, la nordique avait eut droit à peu d'accueil depuis son arrivée, hormis quelques uns qui semblaient prendre un intérêt tout particulier à parler avec elle. Les réactions étaient assez contrastées. La différence entraîne la méfiance, c'est bien connu, et peu parmis les habitants du château devait connaître la légende qui circulait autour des habitants de Gründwar, mis à part un féru de lecture antique.

Elora avait quelque peu oublié le bal d'intégration qui devait avoir lieu. Par respect, elle s'était précipitée jusqu'à l'école en s'en rendant compte, ne voulant paraître trop brusque aux gens de ce monde. Elle ne tenait pas à leur être désagréable, elle ne l'était d'ailleurs fondamentalement pas. Juste froide, comme le veut son sang, mais pas réellement mauvaise, juste elle même, juste l'hiver.

Ce soir là, Elora s'est blessé le bas du ventre. Partie plus tôt à la chasse, ce loisir qu'aimaient tant les gens de son peuple en attendant les croisements de lames de leurs prochaines batailles, le nordique l'adorait aussi et y consacrait beaucoup de temps depuis son arrivée. Qui plus est, le dehors était le seul endroit où elle pouvait espérer retrouver Gründ, sa créature féline aux bois de cerf qui n'avait pas vraiment la taille requise pour vivre à l'intérieur du château, équivalente à celles de certains dragons. Ce jour là, un sanglier sauvage avait été assez courageux pour tenter une dernière offensive avant la mort. Voilà pourquoi la Nordique louait le hall désert et les couloirs vides, elle espérait qu'ils allaient le rester jusqu'à ce qu'elle atteigne sa chambre.

Non pas qu'elle ait eut l'intention formelle de changer de tenue, quand bien même elle acceptait d'enlever les quelques plaques de fer qui formait son armure la plus légère. Mais pour ce soir, un effort s'imposait : La nordique mettrait autre chose qui rendrait l'illusion d'un bal plus vivante.

Lorsqu'elle parvint jusqu'à l'entrée de sa loge, elle s'y engouffra sans crainte et déposa tout le matériel de chasse qu'elle avait ammené avec elle. L'idée de vivre dans la même chambre que d'autres élèves ne l'enchantait guère, elle profita donc de cette accalmie pour se laver de ses blessures sans subir d'interrogatoire, et se dit qu'elle irait peut-être voir l'infirmier le lendemain, si la blessure persistait. Elora eut une pensée pour sa mère, une sorcière et guérisseuse absolument hors pair qui avait toujours prouvé ses qualités, et particulièrement à sa fille qui savait se mettre dans des situations impossibles.
C'était le cas de tout ceux de son espèce.

Elle fit couler l'eau de la douche et savoura la chaleur du liquide qui la lavait de ses blessures. Le sang coula doucement de son rein, mais Elora ne s'inquiétait pas de cette effusion... Elle était bien habituée à en subir, et s'était presque habituée à ressentir ça, l'appréhendait et le comprenait comme une chose inhérente à la lutte. Et puisque la lutte faisait partie d'elle, les blessures de combats commençaient elles aussi à ne plus agir sur son corps comme auparavant.

Quelle chance que ses compagnes de chambre n'étaient pas là, et à en voir les vêtements mis en vrac sur leurs lits respectifs, elles s'étaient précipitées au bal avant de prendre le temps de ranger ce qu'elles n'avaient pas emporté. Grand bien leur fasse, Elora était seule, et elle savourait ce moment comme une douce délivrance... Une seule des quatre filles qui partagaient sa chambre était d'un même genre que le sien : Discret et paisible, c'est ce que la nordique appréciait chez quelqu'un d'inconnu, d'autant plus si l'on est contraint de vivre en communauté avec lui.

Lorsque la nordique eut finit de se laver, elle s'aperçut que le sang coulait encore. La blessure était plus vilaine qu'elle le soupçonnait. Elle irait bien voir l'infirmier le lendemain.

Elle alla fouiller son armoire, et découvrit l'une des robes qu'elle avait emporté. Sa mère avait toujours aimé voir sa fille en robe, mais Elora avait toujours préféré les armures et les vêtements de tissu, de lin et les tuniques qui permettaient de bons mouvements. Elle mettait donc rarement des robes, mais rien n'interdisait de briser la routine. De plus, au vu du rouge du tissu, si le sang venait à couler du bandage dont elle avait entouré sa taille, cela ne se verrait probablement pas à moins que quelqu'un l'observe tout particulièrement. Elle enfila la robe, coiffa ses cheveux et remit son diadème. Elle plaça l'une de ses épées dans son dos, ne se déplacant toutefois jamais sans arme, et prit le chemin de la salle de réception.

Parcourant les couloirs, Elora s'interrogea. Où était donc Azelad en ce moment ? On l'avait vu souvent dans l'école depuis l'arrivée de sa bien-aimée. Nul élève ne savait d'où il venait ni où il repartait chaque fois qu'il quittait les lieux, cet homme du nord était comme le vent, insaisissable. La seule chose qu'ils savaient... C'est qu'il était le compagnon d'Elora, et qu'il appartenait au même peuple à en voir sa taille et ses allures de guerrier. Lorsque la Nordique quittait l'école, tout les plus puérils élèves chuchotaient dans son dos qu'elle allait retrouver son « amoureux », mais lorsque Azelad franchissait discrètement les grilles de l'école, ils revoyaient leurs rires stupides à la baisse : Cet homme n'était pas de ceux dont on se moquait, même si seuls les véritables guerriers pouvaient réellement l'apprécier, on le respectait pour ce qu'il était : Quelqu'un qui sortait tout droit d'un livre de légende, et qu'on respectait comme tout autre démon mythique des anciens contes.

Où es-tu, Azelad, où es-tu, mon amour...

La nordique aperçut un panneau indiquant la salle de bal. Les portes étaient ouvertes : tant mieux, Elora attire bien assez les regards sans ajouter à son registre une entrée spectaculaire...

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Fergus Somni

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMer 13 Jan - 19:25

    Cela faisait trois heures déjà que Fergus avait renoncé à discuter avec Miria. Son épouse n'en démordrait pas, quoi que fasse ou dise le grand homme. Grand, oui. On pouvait dire qu'il l'était. Pourtant, il savait aussi que sa femme le connaissait mieux que quiconque – hormis Gaïa peut-être – et ne songeait même pas à ne serait-ce que faire semblant de chercher à l'intimider en se déployant de toute sa hauteur. Un grand coeur dans un grand corps était la manière dont Miria préférait décrire son mari. Ce dernier savait donc que face à la détermination dont faisait toujours preuve la femme de sa vie, il n'aurait aucune chance de remporter cette conversation. C'est pour cela qu'il avait décidé de renoncer à tout débat depuis plusieurs heures déjà, et en était réduit à faire le mannequin. Il ne restait plus qu'à espérer que les prochaines heures n'engendreraient pas de complications d'aucune sorte. Fergus n'était pas quelqu'un qui appréciait plus que ça de se retrouver au milieu de la foule. Les circonstances ne lui étaient guère favorables, semblait-il. Mais pourquoi devait-il rester immobile pendant que son épouse ajustait sa nouvelle tenue flambant neuve ? Oh, trois fois rien...

    Tout avait commencé quelques jours plus tôt, alors que le Garde-Chasse revenait de la forêt où s'étaient aventurés quelques petits malins, qui au bout du compte avaient finis par se perdre. Tandis que les fautifs retournaient dans le grand bâtiment de l'école la tête basse et une certaine honte de s'être ainsi fait prendre sur le fait par un membre du personnel – même s'ils ne devaient pas être vraiment tristes d'avoir pu sortir de la forêt en pleine forme – Fergus avait remarqué quelques affiches qui trônaient sur les murs de l'enceinte de l'établissement. Son illettrisme total ne l'avait cependant pas empêché de voir que les symboles inscrits sur telle ou telle affiche étaient les mêmes. La conclusion s'imposait aisément : si la direction avait jugé nécessaire de placarder la même affiche un certain nombre de fois, c'est que ça devait être important. L'homme avait alors songé à se renseigner auprès de la première personne qui passerait pour savoir ce qu'il y avait d'écrit sur ces formulaires. Cependant, en voyant l'heure avancée qui s'était déjà bien installée, le grand individu avait opté pour la solution qui visait à récupérer l'une de ces affiches avant de rentrer chez lui et de demander conseil auprès de son épouse. Aujourd'hui, il se maudissait d'avoir pris cette décision. Sans cela, il ne serait pas obligé de se rendre à un bal, au milieu d'une foule d'élèves et de membres du personnel. Sans cela il ne serait pas immobile à l'heure actuelle à patienter le temps que Miria finisse par faire son choix pour une tenue qui irait bien à son mari. Bref, beaucoup de " sans cela " qui n'étaient finalement que des espoirs vains. Advienne que pourra était probablement le proverbe le plus adéquat en ce temps.


    " Voilà ! Celle-ci te siéra parfaitement pour cette soirée ! "

    La voix de son épouse ramena le trentenaire sur Terre. un coup d'oeil dans le miroir lui permit de se faire une idée de l'apparence qu'il aurait lors du bal. Il n'était guère question d'une tenue de haute qualité, puisque le couple se contentait parfaitement de vivre dans des conditions modestes. L'ensemble de Fergus consistait simplement en un pantalon de toile brun de bonne facture, accompagnée d'une gilet de même couleur. Au fond, cela n'était pas très différent des vêtements qu'il portait au quotidien. Cette pensée en amena une autre un peu plus déprimante, à savoir qu'il était resté immobile pendant plus de trois heures pour finalement se rendre compte que la tenue choisie serait classique. Cependant, l'homme chassa rapidement cette réflexion car il songeait que penser ainsi ne rendrait guère le moindre respect à l'entrain dont avait fait preuve Miria pour lui apporter son aide. Cette dernière chantonnait gaiement un air populaire, tandis que son mari s'étirait pour chasser les quelques douleurs minimes nées au sein de ces muscles à force d'être resté aussi longtemps sans bouger. Le Garde-Chasse étreignit sa dulcinée tout en l'embrassant tendrement, avant de la remercier par les mots pour tout son travail. Puis il quitta la petite maison qui servait de logement au couple, et se dirigea vers un grand bâtiment se trouvant aux abords de la demeure. Lorsqu'il y entra, Fergus aperçut Gaïa qui faisait une petite sieste au milieu de ce que certains auraient nommé une grange, mais que la dragonne et le dragonnier considéraient comme une demeure à part entière que le second avait bâti pour sa partenaire quelques années auparavant. Quoi de plus normal à ce que la grande créature ailée, qui ne pouvait décemment pas entrer dans la maison de Fergus et Miria, possède elle aussi son propre abri ? C'était la moindre des choses, après tout.

    A peine l'homme fut-il entré dans l'antre de la dragonne que cette dernière ouvrit les yeux. Le bipède ressentit un flot d'émotions le traverser, et songea que c'était sûrement le résultat d'un réveil un peu flou de sa compagne à écailles. Celle-ci se leva lentement et quitta le bâtiment, probablement pour aller chasser de son côté, où faire quoi que ce soit d'autre qui lui traversait l'esprit. Ce fut également le moment que choisit Miria pour sortir de la maison qu'elle occupait avec son époux, vêtue d'une jolie robe verte, avant de se tourner vers son mari pour lui demander s'il était prêt. Si ça ne tenait qu'à lui, Fergus aurait répondu par la négative et ajouté qu'il ne serait jamais vraiment prêt à se mêler à une foule d'élèves et membres du personnel au cours d'un bal. Mais il savait que sa femme était intéressée par cette réception, non seulement à l'idée de faire un peu la fête, mais aussi pour découvrir l'endroit où sa moitié travaillait, et qui il côtoyait. La réponse fut donc affirmative, par un bref hochement de tête. Tous deux grimpèrent sur le dos de Gaïa qui s'envola vers Maelthra Magthere, dans un grand battement d'ailes qui fit se soulever la poussière sous ses pattes.

    Le trajet ne dura pas bien longtemps, et se fit bien entendu sans encombres. Une fois qu'ils furent arrivés à destination, les deux bipèdes descendirent du dos de la dragonne. Miria s'éloigna un petit peu pour observer les jardins qui l'entouraient, tandis que Fergus soupirait. Il ressentit soudain l'émotion hilare de Gaïa qui savait parfaitement ce que ressentait l'homme, mais ne pouvait s'empêcher d'en être vraiment amusée. Prenant garde à ce que son épouse ne l'entende pas, le Garde-Chasse murmura à l'attention de son équipière, d'un ton las :


    " Merci de ton soutien, camarade. Tu sais à quel point les bains de foule, ce n'est pas pour moi. Mais bon, je n'ai pas le choix. C'est soit ça, soit je risquerais de peiner Miria. Et tu las connais aussi bien que moi. Qui sait dans quelle mouise je me retrouverais après ça ? non, franchement, le jeu n'en vaut clairement pas la chandelle pour que je me la mette à dos. Va pour la fête, alors. Quant à toi, je suis certain que tu préféreras alors faire une petite virée dans la forêt, je me trompe ? "

    Comme pour confirmer les propos de son compagnon, Gaïa se dirigea prestement vers les bois avant de disparaître complètement à l'intérieur. Fergus haussa les épaules et se dirigea vers sa femme qui continuait à observer ce qui l'entourait, les yeux brillants. L'homme passa une main dans celle de son épouse, attirant ainsi son attention, puis ils partirent tous deux en direction de la salle de bal. Une fois à l'intérieur, Fergus et Miria se regardèrent un court instant, avant de partir dans un petit rire bref. Si pour la femme c'était dû à sa bonne humeur d'être enfin présente dans cette école où travaillait son mari, pour ce dernier c'était plus un rire nerveux qu'autre chose, chargé d'angoisse face à la perspective de rester longtemps en si grande compagnie. Mais il n'eut guère vraiment l'occasion de ruminer ses pensées, car son épouse l'entraîna à sa suite pour danser un moment. La soirée pouvait commencer pour eux...
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Niño Elenwë
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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMer 13 Jan - 20:38

Marchant sans but dans les couloirs du château, Nino tuait le temps. Il lui semblait que la soirée allait être trop courte et qu’il n’y aurait rien à faire ce soir là. Sortant à peine des bains, les cheveux encore humides, le jeune homme prit la direction du réfectoire, histoire d’aller grignoter quelque chose avant de retourner à sa chambre. Étrangement, plus il s’approchait du réfectoire, plus le bruit de conversations se faisaient plus fortes. « C’est quoi tout ce brouhaha ? Tout le monde a eut faim en même temps ou quoi ?» Nino rigola un peu devant l’absurdité de cette réflexion. Lorsqu’il fut au niveau du réfectoire, il aperçu à l’autre bout de la pièce une autre grande salle bondée d’élèves en habit d’apparat… Le bal d’intégration ! Il en avait complètement oublié la date ! Et Nydan à qui il avait promis de l’y accompagner. Elle allait être furieuse de son retard… Sans perdre un instant, Nino fit demi tour et courut jusqu’à sa chambre. Plus tôt dans la semaine, il s’était, comme la majorité des autres élèves, acheté un costume pour l’occasion. Il retira donc ses vêtements avec empressement et enfila son habit. Celui-ci était plutôt banal ; pantalon noir, chemise blanche, veste noire et nœud papillon de la même couleur. Une fois prêt, Nino laissa son œuf aux bons soins de la souris blanche «Je ne crois pas revenir très tard» souffla le garçon au dragonneau. Une semaine au par-avant, Nino n’aurait jamais pu laisser son compagnon ainsi, seul dans sa chambre à coucher, mais depuis peu, il avait commencé à communiquer avec la créature, et depuis un lien intense s’était formé entre les deux êtres. Nino s’empressa de regagner la salle commune aux 4 maisons. Au moment où il allait franchir la porte, il vit un bouquet de rose reposant dans un vase posé sur une table. Il en cueillit une et sorti.

20h52.

L’ainé Elenwë rejoignit enfin Nydan dans le salon. Il se présenta devant elle, sourire en coin, espérant l’avoir trop dérangée de son retard. Puis il sortit la fleur rouge au doux parfum de derrière son dos et tout ce qu’il trouva à dire à son amie pour se faire pardonner fut :

-Tu es ravissante !

Il lui sourit une fois de plus et l’invita d’un geste de la main à l’accompagner jusqu’à la salle de bal.

20h57.

Nino Elenwë se tenait droit à l’entré de la salle de bal finement décorée. La pièce, bien que très spacieuse, était remplie de monde; il semblait que tous les habitants du château y étaient réunis. Les gens semblaient heureux, ils parlaient, riaient, mangeaient… même l’infirmier du château, dont la réputation n’était pas sans déplaire, semblait s’y contenter aux yeux de Nino, fleuretant avec la diabolique bibliothécaire. Ces deux êtres froids étaient peut-être faits l’un pour l’autre après tout ! Mais Nino n’osa imaginer l’enfer qu’une telle alliance pourrait amener sur les élèves…

La pièce accueillant la cérémonie était resplendissante, mais elle comportait un défaut de taille, un éclairage beaucoup trop vif pour une telle soirée… et surtout pour ces fragiles yeux, mais il avait une idée en tête, et bientôt ce ne serait plus un problème. Il convia donc la jeune fille à son bras à se rendre au buffet. Nino lui fit la conversation tout en scrutant les alentours à la recherche d’un élément précis.
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Nydan Kedoa

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeJeu 14 Jan - 17:00

Nydan avait passé la fin de l'après-midi à se préparer, chantonnant, courant ça et là à la recherche de divers accessoires et de ce qui lui était nécessaire pour se préparer. Elle installa les vêtements qu'elle avait prévu pour ce soir là et partit en direction de la salle de bain. Une fois dans l'eau tiède et remplie de bulles multicolores et parfumées, Nydan se laissa divaguer et se remémora ce qu'il s'était passé quelques jours auparavant.
Nino et la demi-nymphe avait passé beaucoup de temps ensemble depuis leur première rencontre le jour de leur arrivée à Malethra Magthere. Devenus proches, ils s'étaient promenés pendant des heures au bord du lac et discutaient sans cesse parfois maladroits, parfois intimes. Puis l'annonce du bal était tombée, Nydan n'aurait jamais osé aller au bal seule et ça Nino le savait. C'est pour cela, supposait la jeune fille, qu'il lui avait promis de l'accompagner. A ce souvenir Nydan s'empourpra, un garçon l'avait invité au bal. Même si la demi-nymphe ne pouvait imaginer que ce fusse pour autre chose que par pitié pour la timide fille qu'elle était, cet évènement la troublait. Dès ce jour-là, elle s'était fait promesse qu'elle ferait de son mieux pour être à la hauteur afin de remercier au mieux la gentillesse de son ami. Et c'est pour cela qu'elle avait essayer de dégoter avec acharnement la robe parfaite pour cette soirée.

Le temps passe si vite que Nydan paniqua lorsqu'elle s'aperçut qu'il était déjà 20h. Nino et elle avait rendez-vous à 20h30 dans la salle des quatre maisons. C'est donc en courant qu'elle regagna sa chambre les cheveux encore humides et les joues roses.
Elle avait longuement réfléchi à ce à quoi elle voulait ressembler ce soir-là. Elle revêtit la longue robe étendue sur son lit. D'un blanc pur et fendue le long de sa jambe droite, celle-ci scintillait ça et là couverte de perles et de brillants formant un motif compliqué qui masquait aux yeux des autres ce que la pudeur ne pouvait la laisser dévoiler. Le dos de sa robe était largement ouvert et elle portait de jolies chaussures argent à talons. Une fois habillée, Nydan s'attaqua à la coiffure. Elle s'appliqua à réaliser un chignon compliqué qui laissait s'échapper de longues mèches ondulées. Puis afin de parfaire sa coiffure, elle solidifia de petites gouttes d'eau qui n'avaient pas encore séchées et les plaça sur ses cheveux afin qu'ils scintillent, à l'instar de sa robe.
Elle ne se maquilla pas sachant pertinemment que sa propension à s'empourprer suffirait. Enfin...Elle se permit une dernière coquetterie qu'en d'autres circonstances elle n'aurait jamais pensé dévoiler. Elle laissa ses origines féériques prendre un peu l'ascendant. Et derrière son masque humain, une aura l'entoura trahissant la magie qui l'habitait. C'était le je-ne-sais-quoi sur lequel on ne peut mettre le doigt mais qui toutefois est omniprésent.
Un dernier regard sur l'image dans le miroir. Celle qui lui faisait face n'avait plus l'air d'avoir quatorze ans. Loin de là. Ce n'était plus la petite Nydan timide et maladroite qui lui faisait face mais une jeune femme séduisante malgré ses formes naissantes. Satisfaite, elle espérait que ce qu'elle voyait dans le miroir était un cadeau suffisant à Nino pour le remercier de sa gentillesse et de son amitié.

20h25, Nydan sort de sa salle commune et se dirige à pas mesurés vers la salle des 4 maisons. Il était rare que les regard se posent sur elle, mais pour une fois, la demi-nymphe avait l'impression qu'un projecteur était braqué sur elle. Était-ce son imagination ou certains élèves se retournait sur elle? Chassant l'idée de son esprit, elle rougit malgré tout et ses yeux se mirent à briller.
Dans le salon pile à l'heure, Nydan fut déçue de ne pas voir Nino l'attendre. Elle se posta près de la porte et attendit. Les minutes passaient, la jeune fille voyait passé les élèves. Ça et là des garçons attendaient leurs cavalières. Peu à peu la foule se dispersa et Nydan finit par se retrouver seule. Un millier de questions se bousculaient dans sa tête. Nino l'avait-il oublié? Avait-il trouvé une cavalière plus digne de lui?
Vingt minutes s'étaient écoulées et Nydan allait tourner les talons et regagner dans sa chambre lorsqu'une porte s'ouvrit dévoilant son cavalier un peu gêné qui lui tendait une ravissante rose. Nydan retrouva alors le sourire et tendit la main pour prendre la rose qu'elle piqua dans ses cheveux non sans en avoir respirer l'enivrant parfum qu'elle dégageait. Puis Nino fit un compliment à Nydan qui comprit qu'il s'excusait à sa façon. Rougissant joliment, elle saisit la main de son ami et tout deux se dirigèrent vers la salle de bal.

-Tu es très élégant, Nino. Ca te vas très bien le costume!

La salle de bal était un peu moins haute de plafond que le réfectoire mais la décoration somptueuse la laissa sans voix. Son cavalier avança sans qu'elle ne s'en aperçoive et ce fut lorsqu'il l'invita à prendre son bras qu'elle reprit contact avec la réalité. Elle le suivit d'un pas gracieux, dû au léger lâché prise qu'elle avait laissé à sa nature. Alors qu'ils se dirigeaient vers le buffet, Nydan observa silencieusement Nino, celui-ci paraissait ailleurs. Comme s'il chercher quelque chose...ou quelqu'un. Nydan baissa les yeux perplexe. Avait-il donné rendez-vous à quelqu'un d'autre ce soir-là? Peut-être une fille de son âge? Après tout Nydan était encore jeune sous cet apparat qui lui donnait quelques années de plus. Lorsqu'ils furent arrivés au buffet, Nino s'excusa auprès de Nydan et s'éclipsa. La jeune fille se tourna donc vers les plats alléchants où elle picora quelques petites choses perdue dans ses pensées...
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Alcor Alioth
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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeLun 18 Jan - 20:36

Un bal d'intégration, ça c'était cool ! Enfin, bien sûr ce n'était que le point de vue d'un hurluberlu toujours en quête de nouvelles expériences. En plus, il était de ces élèves de deuxième année qui avaient bien voulus s'occuper de son organisation. Ainsi, Alcor n'avait pas de cavalière. Il avait dans l'idée qu'il y aurait bien suffisamment de filles seules qu'il pourrait inviter à danser, que certaines finiraient pas se lasser de leur cavalier, et qu'en plus de ça, s'il avait choisit une cavalière, il aurait du rester avec la même toute la soirée, ce qui est totalement inconcevable pour cet ados qui aime le changement.

Il ne se pressa nullement pour se rendre au bal, d'une part parce que personne ne l'attendait, Et d'autre part parce qu'il tenait à éviter les encombrements qu'il y aurait inévitablement. Ne se souciant pas des convenances, il était apprêté à sa façon, soit avec un pantalon dans lequel il rentrerait deux fois, noir, une chemise rouge flash qu'on apercevait en dessous d'une chemise d'un blanc éclatant - il avait toujours aimé les contrastes surtout quand ils attiraient l'œil - et une cravate... à rayures noir et gris dont le nœud descendait bien plus que ne le veut la tradition. Bah oui, il avait toujours eut une conception assez spéciale de la mode, avec un style plutôt pas commun, mais qui se remarque. Et pour couronner le tout il avait garder ses bracelet à pique qu'il abordait la plupart du temps ainsi que ses bagues préférées. Comme il le dit si bien, s'il avait dut être un animal, c'aurait été sans aucun doute un paon, le genre de truc voyant, bruyant et chiant.

21 heure, il descendit donc ainsi apprêté, jusqu'à la salle de balle qui était déjà bien remplie. C'est d'ailleurs une fois à l'intérieur qu'il se rendit compte qu'il portait encore ses chaussures en toile montantes, bien plus faites pour le sport ou la ballade que pour les occasions. *Bah, après tout ça apporte un peu d'originalité*. Et pour l'originalité, il avait encore fait fort. Pour sûr, il n'y en avait pas deux comme lui ce soir là.
Enfin, malgré tout, toujours poli et souriant, il alla bien sûr saluer ses professeurs - ce qui exclu la bibliothécaire d'une parce qu'il ne la connaissait pas à cause du nombre de ses visites dans un lieu ou seul le silence était accepté et de deux parce qu'elle était flippante, ni l'infirmier pour la même seconde raison. Il alla également passer le bonjour à certains élèves, puis se dirigea vers l'orchestre, esquissant déjà quelques pas de danse et poussant la chansonnette.

Au passage il put remarquer que certains n'étaient pas vraiment très à l'aise, et même plutôt coincés dirait-il. Mais après tout, ça servait à ça un bal d'intégration, à bouger tous ces élèves encore trop timides avec qui il ne pourrait certainement pas s'amuser vu l'état des choses. Il passa devant le buffet où tous ceux qui ne savaient pas quoi faire étaient allés, mais Alcor lui ne s'y attarda nullement. Déjà parce qu'il détestait manger, les repas constituants pour lui une perte de temps sur une journée où il n'arrivait déjà pas à faire tout ce qu'il voulait, mais également parce que ses origines sombres ne lui faisaient trouver aucun attrait à la nourriture.
Une fois près de l'orchestre il passa tout son temps à discuter avec les musiciens, de musique bien sûr. Quelles chansons ils allaient jouer, comment ils la jouait, dans quel ordre, s'ils pouvaient intégrer telle ou telle. Ah, et comme n'importe quels musiciens, ils parlèrent bien évidemment des filles présentes, laquelle était la plus sexy, lesquelles valaient le coup, lesquelles il valait mieux éviter, chacun exposant ses propres expériences. Et les paris allèrent bon train...
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Idril Calafas

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMar 19 Jan - 0:03

Allongée sur son lit, Idril fixait le plafond de la chambre qu’elle partageait avec trois autres filles de sa maison, deux nouvelles arrivantes et une ancienne. Tous ne restaient pas à Maelthra Magthere. Certains étaient rappelés par leurs familles ou leurs obligations. Peut être même en était-il qui refusaient de passer davantage de temps assis sur les bancs d’une école. Deux des camarades de chambre de la princesse du Nord s’étaient résolues à partir et Idril félicitait leur bon sens, dont elles ne s'étaient hélas pas beaucoup servi tout au long de l’année. Seule celle qui importunait le moins Idril était restée. Calme et silencieuse, l’Amazone appréciait davantage la discrétion que la compagnie de sa camarade, bien qu’elle ne fusse en rien désagréable. Et pour tout avouer, l’élève Kiah’l commençait à regretter les deux autres chipies, tant les nouvelles étaient insupportables. Elles se chamaillaient sans cesse, ce qui avaient le don d’agacer la princesse. Mais pour l’heure, aucune des trois demoiselles n’étaient présentes, sûrement occupées à se préparer pour le Bal.

L’Amazone soupira et ferma les yeux. Depuis quelques temps, elle se laissait aller au rythme de sa mélancolie, comportement qui ne lui ressemblait pas. Ses rêves étaient à nouveau agités par les démons de son récent passé et les images de sa mère revenaient hanter son esprit à intervalles réguliers. Ardentia lui manquait cruellement. Cela faisait maintenant un an et demi qu’elle était retournée auprès de Freyja. La douleur était encore vive et le goût amer du manque était encore trop présent pour qu’elle renonce à y penser avec ardeur. Mais les larmes ne coulaient plus.

Ses paupières s’ouvrirent lentement, comme pour regarder un monde qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. L’heure n’était plus aux lamentations. Elle devait se reprendre, garder la tête froide et focaliser ses pensées sur la promesse faîte à Morzan. Son tendre ami. Elle était là pour lui et elle ne devait pas l’oublier. Vive, elle se redressa et fit un quart de tour sur son lit, pour finalement se lever. Rien ne servait de se morfondre sur son propre sort, les Grands de ce monde n’avaient pas résolu leurs affaires en restant alité ainsi. Elle allait aller au Bal. Se mélanger à la foule et maudire les simples d’esprit qui ne pensaient qu’à s’amuser lui feraient un bien fou. Peut être même qu’elle croiserait Thomas et qu’elle aurait l’occasion de lui mettre une raclée. Cette perspective suffit à lui décocher un sourire. Elle s’accroupit et fouilla en dessous de son lit, pour finalement sortir une imposante malle. Elle l’ouvrit et dénicha une robe plus belle et plus finement travaillée que celles qu’elle s’accordait à porter parfois, dans l’enceinte de l’école. Elle n’avait sûrement pas la splendeur de ses tenues d’autrefois, mais elle ferait l’affaire pour cette soirée. Elle s’enferma dans la salle d’eau du dortoir pour se rafraîchir et pour enfiler sa tenue. Lorsqu’elle sortit de la petite pièce, l’une de ses camarades était revenue et la regarda avec un petit sourire en coin. Elle ne s’était sûrement pas attendue à trouver sa bourrue de camarade en robe brunie, la taille enserrée par une fine ceinture de broderie écru, les cheveux laissés en cascade sur ses épaules. Et elle ne s’était sûrement pas attendue à ce que cela lui aille si bien. Idril ne lui accorda pas grande attention et sortit du dortoir, pour rejoindre la salle commune puis les couloirs. Il faisait nettement plus frais et elle se hâta pour gagner la salle de Bal, derrière le réfectoire.

La salle grouillait déjà de monde et la piste de danse était déjà occupée par des jeunes gens frénétiques qui se balançaient au rythme des notes de musiques. La princesse nordique n’avait pas pris la peine de venir dès le début de la réception. Surtout, elle avait hésité à venir puis avait finalement cédé à la curiosité. Elle jeta un coup d’œil circulaire à la salle, cherchant un visage familier dont la vue ne lui aurait pas trop gâché la soirée. Elle aperçut certains élèves, dont elle détourna le regard aussitôt, pour ne pas avoir à souffrir de leur invitation à les rejoindre. Elle se fraya un chemin dans la foule compacte et parvint à se glisser jusqu’à des coins retranchés, où certains élèves plus matures et plus calmes s’étaient logés pour faire la conversation. L’attention d’Idril fut attirée vers une créature imposante et solitaire. Elle fronça les sourcils, se demandant si sa vue ne lui jouait pas des tours. Elle s’approcha et parut bien petite, malgré sa carrure imposante dans d’autres circonstances, à côté de la femme géante. Elle l’apostropha en ces termes :

« Seriez-vous originaire des Terres reculées de Gründwar, le Royaume du Nord ? »
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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMar 19 Jan - 18:20



Elora jaugea longuement la salle du regard depuis l'entrée. Déjà certaines têtes s'étaient tournées et focalisaient leur attention sur elle ; ceux là se voyaient récompensés d'un lourd regard digne des Gens du Froid. Mais il était hors de question de faire demi-tour, car c'était ainsi : Les Enfants de Gründwar ne renonçaient pas.

La nordique parcourut la foule de danseurs déjà rassemblée au centre de la salle, qui étaient plutôt selon elle en train se défouler qu'en train de danser... pour danser, justement. Elle se souvenait que chez elle les bals pouvaient durer des journées et des nuits entières. Si les habitants de Gründwar vivent essentiellement au fil de l'épée, l'accalmie qui règne parfois sur leurs terres est refuge de grandes festivités, particulièrement après une grande victoire. Les enfants de la cité, pour les rares qui ne font pas partie de la caste répendue des guerriers, se spécialisent en général dans la musique, raison pour laquelle Gründwar compte beaucoup de luthiers et de musiciens. Particulièrement friands de flûte, ils sont invités avant chaque réception pour jouer de leurs instruments et assistent à leur triomphe. Là encore, c'est une histoire de combat pour être le plus doué.

Toutes ces joies passées manquaient au coeur d'Elora, elle se remémorait avec nostalgie les couleurs de son palais.

Mais pour en revenir à cette « fête », il était clair que le but était seulement de s'amuser avec ses nouveaux amis et non de partager un moment unique de complicité que seule une danse peut donner à deux êtres. Elora soupira, et attrapa une grappe de raisin blanc en passant à côté du buffet, plus loin dans la salle, où les élèves les plus discrets s'étaient rassemblés dans le but de profiter des festivités... Tout en restant le plus loin possible.

Une de ses camarades de chambre l'interpella pour lui demander si elle avait bien fermé la fenêtre de leur chambre. Il semblait apparement que certains garçons de l'école aient décidé de profiter du couvre-feu levé du soir pour espionner les chambres des premières filles qui iraient se coucher après le bal.

La nordique répondit d'un geste vague et peu encourageant, et la jeune fille s'en alla en soupirant de voir Elora aussi tête-en-l'air. En vérité, c'était parce qu'elle avait vu quelqu'un approcher... Quelqu'un qui à la voir, était susceptible lui donner une conversation bien plus intéressante que celle de sa camarade de chambre.

- Seriez-vous originaire des Terres reculées de Gründwar, le Royaume du Nord ?
- Oui, je m'étonne encore qu'on remarque mes origines... Cela fait deux semaines que je suis arrivée dans cette école et très peu ont su les reconnaître, et les autres croyaient à une farce en se souvenant du mythe que les miens sont devenus. Mais je devrais m'en douter, seul un peuple de vrais guerriers comme celui des Amazones peut encore connaître ces légendes.


Le visage d'Elora se fendit d'un sourire.

- Vos origines ne font aucun doute. On retrouve l'allure altière et royale des Amazones dans votre démarche. Je suis certaine de pouvoir en reconnaître un au premier regard, vous étiez l'un des seuls peuples que je visitais étant enfant, vous nos voisins du Nord. Ma mère était je crois l'une des seules de notre race à s'intéresser autant au monde extérieur, en dehors du contexte des guerres que nous menons. C'est peut-être grâce à cela que vous vous souvenez encore de nous aujourd'hui.

La nordique eut un regard circulaire sur la salle.

- Mon nom est Elora de Gründwar... et quel est le vôtre ?

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Serinwë Lindorel
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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeVen 22 Jan - 18:16

Une fois les cours finis, l'Ombre se rendit à la bibliothèque pour travailler un peu avant de retourner dans sa chambre vers 20h pour se préparer. Car ce soir avait lieu le bal d'intégration. Il était organisé par les élèves de deuxième année dans l'optique de faire plus ample connaissance. Serinwë sortit du placard une robe que sa grand-mère avait tenu qu'elle emporte pour parer à de telles occasions. Elle était de couleur indigo avec des motifs noirs et pourpres sur le bustier et mettait en valeur ses yeux améthystes. Deux de ses camarades de chambre étaient également en train de se préparer tout en discutant et comparant leur toilette, la troisième n'était pas là, cela ne l'étonnait pas trop venant de la géante nordique.

Tandis qu'elle s'occupait de sa chevelure, elle conjectura sur les différents couples qui seraient présent ce soir-là. Elle-même n'avait pas de cavalier. En trois semaines elle avait fait connaissance avec un certain nombre d'élèves pendant les cours sans pour autant se lier franchement à quelqu'un. Et il était vrai qu'elle avait un peu oublié cette histoire de cavalier, mais elle aurait toute la soirée pour remédier à cet oubli. Elle prit son temps pour finir sa toilette. Ses cheveux étaient remontés en un motif complexe, dégageant son cou.

Elle se rendit dans la salle de bal vers 21h. Cette dernière, dont elle ne soupçonnait pas l'existence, était un peu plus petite que le réfectoire, et elle avait été magnifiquement aménagée pour l'occasion. Une fois entrée, elle salua les personnes qu'elle connaissait, élèves et professeurs, en échangeant quelques mots, tout en se dirigeant vers le buffet pour trouver un coin relativement tranquille. Elle prit un verre et observa la foule. La plupart de ses connaissances étaient en couple ou occupés à discuter. Elle repéra Alcor bavardant avec les musiciens, et se dirigea vers lui. Il était habillé de façon tape à l'oeil et on ne manquait pas de le voir dans la foule.

Comme à son habitude, elle était arrivée le plus silencieusement possible, ce qui n'était pas très difficile vu qu'elle avait chaussé ses ballerines. De plus, elle fit en sorte d'arriver dans son dos. Elle réussit à capter quelques brides de leur conversation, apparemment ils étaient en train de parier.

« Alors, comment vont les paris? »
demanda-t-elle avant de boire une gorgée. « Pas de cavalière à ce que je vois... »

Simple constatation, qu'il n'aille pas croire qu'elle lui tendait la perche... Alcor avait un caractère bien à lui, et qui ne convenait pas à tout le monde. Seri commençait seulement à s'y habituer, même si parfois, il lui tapait sur les nerfs. Cependant, elle aimait bien le taquiner.

« Mélomane? » demanda-t-elle par curiosité.

Courte et précise comme question. Elle ne semblait très bavarde ce soir-là, mais on était qu'au début de la soirée...
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Alcor Alioth
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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMer 27 Jan - 20:11

C'est en pleine réflexion sur le couple le plus improbable de la soirée - si vous vous ennuyez demandez à Alcor il vous trouvera une occupation, stupide certes mais une occupation tout de même - qu'il fut ramené sur terre par une voix familière.

Ce n'est pas poli d'écouter la conversation des gens, affirma-t-il sur un ton et avec un sourire qui laissaient deviner aisément qu'il ne suit lui-même pas ses règles de politesses. Les paris... si je m'en sors bien j'ai une soirée de consommation offerte dans le bar de mon choix à Ellweraï. Bon bien sûr, en contre-partie j'ai pas intérêt à me planter ou le personnel et les âmes sensibles risquent de ne pas être d'accord... Oui, dans ce genre de situation les jeunes apprécient s'infliger des "gages" que l'on peut qualifier d'humainement dégradants. Ce qui consiste simplement à monter sur une table au réfectoire aux heures d'affluence, pour tout apparat un caleçon - à cœurs de préférence - et une paire de chaussettes en laine montante - là aussi on privilégiera le dépareillement - en faisant le tour de soi-même sur un pied, et en chantant une chanson de son choix - mais pour rafler un max de points il faut qu'elle soit ou stupide ou paillarde.
Quant à ce qu'ils parient, Al a depuis longtemps apprit à ne pas le mentionner devant une représentante de la gente féminine sous peine de recevoir, dans le meilleur des cas, son méprit - souvent accompagné de la baffe qu'elles doivent juger indispensable.

Jusqu'à ce que la phrase à ne pas prononcer le soit. S'il n'avait pas de cavalière ? Si elle sortait de la bouche d'un garçon ça ne serait peut-être pas aussi dramatique, mais venant d'une fille, ne se trouvant, visiblement au moins, pas accompagnée, l'occasion était trop belle. Certes il n'allait pas imaginer que derrière cette phrase se cachait une quelconque invitation - surtout venant de la part de Serinwë - mais il ne pouvait retenir ses paroles, prononcées à la manière des gentlemen de l'extrême - c'est à dire de telle sorte à ce qu'on comprenne son aversion pour ce genre de personnes - son inséparable sourire taquin - celui qui annonce une connerie proche - collé au visage.


En effet, je me dévoue, afin de pouvoir contenter les malheureuses qui n'auraient pas eut le courage, ou qui auraient eut la malchance de voir l'homme de leurs rêves qui leur aurait préféré leur rivale.
Remarquez que toutes celles qui n'en auraient pas parce que leurs propositions se seraient vues rejetées sont passées sous silence. Mais je remarque que tu n'est pas beaucoup plus accompagnée que moi ! Si tel est ton souhait, je suis prêt à être ton cavalier ! Je ne voudrais surtout pas que tu te sentes rejetée parce que tu es seule. Le ton était cette fois... oui on peut dire chevaleresque... Et t'inquiètes, je te ferai pas honte, je sais danser ! Reprit-il, cette fois lui-même diront nous, puisqu'en effet, s'il y avait bien une des rares qualités qu'on lui reconnaissait, c'était de savoir danser.

Oui, cet ados est comme ça, aimant les réparties auxquelles on ne s'attend pas - sauf bien sûr quand on connait l'animal... - et n'ayant absolument pas peur des réactions de ses interlocuteurs. Enfin, là aussi, il ne fallait pas croire à un espoir de se part de voir sa proposition acceptée. En fait, peut-être même aurait-il été dessus de voir sa camarade de maison accepter simplement son offre. Cela crée des situations ambiguës, difficiles à interpréter ? Bah oui, et il adore ça ! Mettre les gens au pied du mur - sans forcément penser ce qu'on dit - c'est le meilleur moyen pour savoir ce qu'ils pensent vraiment en examinant leur réaction - petit jeu auquel il adore se livrer. Bon bien sûr, ça marche mieux avec certaines personnes que d'autres, notamment celles qui ne sont habituées à cacher leurs émotions.


Et honnêtement, si ça n'avait pas été un bal bourré d'étudiants, je crois que j'aurai préféré me retrouver derrière les instruments, C'est vrai, il n'y a qu'avec la musique où tu peux faire vraiment ce que tu veux sans pour autant que les gens te regardent bizarrement. Là au moins ils t'accordent un minimum de respect. Pour une fois qu'il dit quelque chose de sensé... c'est à retenir ! Plus sérieusement, t'es vraiment pas accompagnée ou alors le mec est à la bourre ? Parce que si tu n'a aucune obligation, je peux te proposer un petit jeu qui fait certainement partie de mes préférés ! Il permet non seulement de s'occuper pendant la soirée au lieu de la passer bêtement à se tourner les pouces et à boire, et en plus il permet de faire... hum... des rencontres !

N'apporter aucune précision, rester dans le flou, encore un de ces petits stratagème qu'il affectionne particulièrement, permettant au moins, en règle générale, de pousser la personne à demander ce dont il s'agit. Bien sûr, quand on le connait bien, il peut quand même arriver que, redoutant le pire, on ne veuille même pas l'entendre. Et lorsqu'il précise que ce jeu fait partie de ses préférés cela annonce clairement quelque chose... d'absolument inimaginable et surtout infaisable. Et encore, la qualification est faible pour décrire ce à quoi il pense. Pour dire, à chaque fois qu'il l'a proposé, à chaque fois il a dût essuyer un refus. La seule personne qui avait accepté était déjà un mec, peut-être aussi déjanté que lui, et je tiens à préciser que le soirée c'était terminée dans l'anarchie totale - et son adversaire aux urgences...
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Idril Calafas

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeVen 29 Jan - 23:35

La princesse du Nord aurait pu s’étonner de la loquacité de son interlocutrice, connaissant le caractère froid et taciturne du peuple guerrier des montagnes, mais il n’en fut rien. Elle-même discrète d’ordinaire s’était permis d’aborder la jeune femme, ressentant une proximité certaine envers les enfants nordiques. Elle ne connaissait les géants de Gründwar que par les récits de sa mère, mais elle était certaine de pouvoir les reconnaître aisément, surtout si les dites personnes possèdaient trois gemmes incrustées à même le front. Et elle ne s’était pas trompée. Apparemment, la jeune femme qui la dominait par sa taille avait également reconnue les origines de l’élève Kiah’l qui la gratifia alors d’un sourire. Elle parla longuement, de sa Terre, de son peuple, de sa mère et les similitudes la rapprochaient inexorablement de la guerrière amazone. Elle se présenta enfin et Idril comprit qu’elle était bien plus qu’une citoyenne ordinaire, son nom sonnant comme un titre dans l’esprit de la princesse nordique. Néanmoins, n’étant pas certaine de ses références, elle préféra ne pas mentionner ses hypothèses. Elle s’inclina légèrement et répliqua à son tour, d’une voix calme mais certes enjouée :

« Je suis Idril Calafas, fille des Plaines de Fazor et enfant du peuple cavalier. Je suis honorée de vous rencontrer, Elora. C’est au travers des récits de ma mère que j’ai appris à connaître les enfants de Gründwar et il est difficile d’oublier ceux de votre clan lorsqu’on en a entendu parler. Vos exploits ne sont plus un secret pour personne. Peut être est-ce votre mère que ma propre mère a rencontré par le passé ? Elle m’a souvent répété qu’elle avait pu rencontrer une géante de la cité de Gründwar. Elle était fascinée par la force brute de celle qui venait des terres d’hiver, et de la beauté qu’elle dégageait pourtant.

Elle se tut un instant et jeta un coup d’œil circulaire sur le reste de la salle. Les élèves étaient animés, enjoués et certains se déhanchaient déjà sur la piste de danse. La fête n’avait rien à voir avec les bals organisés autrefois dans le palais où elle avait passé toute son enfance. Parfois, elle se sentait à des années lumières de son univers. Elle repéra alors le petit homme avec qui elle avait eu une conversation des plus étranges s’entretenir avec la sinistre bibliothécaire. Ils formaient un bien étrange couple. Son regard balaya l’assemblée et elle repéra plusieurs visages familiers. Son attention se reporta sur son interlocutrice, obligeant l’Amazone a levé la tête pour s’adresser à cette dernière. Chose peu commune en réalité, car elle était habituée à la situation inverse. Elle demanda alors :

- J’ignorais que les vôtres parcouraient le monde, parfois. Il est réellement surprenant de vous rencontrer en ce lieu. Quelles sont les nouvelles de votre Pays ? Il y a fort longtemps que je ne me suis pas intéressée aux autres royaumes… »
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Svendira Kozlov

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMer 10 Fév - 1:15

Le petit homme lui prit la main et y déposa un baiser, pure formalité oblige. Il se nommait Ish Al Sizun. Drôle de nom, pensa Svendira. Néanmoins, elle avait une impression de déjà vu. Bien que le visage de l’homme ne lui disait absolument rien, son nom retint son intention mais impossible de se rappeler où elle l’avait déjà entendu. Elle regarda Aziela, tentant de percevoir une once de souvenir dans l’esprit de la panthère. Mais celle-ci hocha négativement la tête puis reposa ses iris émeraude sur l’étrange bonhomme. Une once de curiosité se dessinait sur sa gueule, reflétant ainsi celle qu’éprouvait son âme-sœur vampirique. Si Svendira réussissait à cacher ses émotions, c’était absolument le contraire pour sa sombre féline.

Ish Al Sizun rompit le silence, déjà perturbé par le brouhaha et la musique de la Salle de Bal. Il lui expliqua qu’il n’avait encore pu pénétrer dans la bibliothèque. Svendira haussa alors les sourcils, se questionnant sur le métier du petit homme. Quel poste occupait-il dans l’école de Maelthra Magthere pour être aussi occupé ? La bouche pincée, elle considérait qu’aucune excuse n’était valable pour ne pas aller à la bibliothèque. Après tout, personne n’était constamment occupé. Il s’agissait de bon vouloir avant tout. Mais souhaitant faire bonne impression, la vampire ne dit rien. Levant le menton d’un air hautain, elle gratta le crâne de sa douce panthère avant de déposer ses yeux sur Ish Al Sizun.

Et bien nous espérons, cher Sieur Ish Al Sizun, que vous y mettrez bientôt les pieds… La bibliothèque manque de personnes censées et adultes qui savent prendre du plaisir à travers la lecture !

Elle reporta son regard sur la foule d’élèves. Celui-ci se stoppa sur un troupeau de filles qui s’était regroupé dans un coin. Toutes étaient fardées et pomponnées. Une mine de dégoût se dessina sur le visage de Svendira. D’où elle était, elle pouvait les entendre glousser comme des poules en regardant des garçons qui se trouvaient à l’autre bout de la salle. C’est alors qu’elle entendit à nouveau la douce voix du petit homme lui demandait ce qu’elle pensait du bal. D’un air amusé, la bibliothécaire croisa le regard de sa panthère tout aussi rieur qu’elle. Svendira ne comptait pas cacher à son compagnon son peu d’estime envers les élèves de l’école.

Cette fête n’est qu’un prétexte pour se divertir au lieu de travailler. S’ils passaient tous autant de temps à s’intéresser aux livres à la place de se divertir de cancans et de se pomponner… Ses élèves sont aussi incompétents les uns que les autres. Ils m’exaspèrent véritablement…

Svendira expira un long soupir. Elle aurait aimé être ailleurs qu’au milieu de tous ces jeunes gens. La bibliothécaire lança un regard en coin à Ish Al Sizun. Elle devait se rappeler où elle avait pu entendre ou lire ce nom… Lire. Un éclair de lucidité passa dans ses yeux. La panthère, qui s’était allongée au sol entre temps, se redressa soudainement et afficha à nouveau un regard plein de curiosité. Svendira, fière d’avoir pu combler ce trou de mémoire. D’une voix assurée, elle s’adressa à Ish Al Sizun.

Votre nom me disait bien quelques choses… Comment ai-je pu omettre votre si célèbre nom ! Vous êtes Merryn Ish Al Sizun, l’écrivain. J’ai pu certains de vos livres… Très intéressants. Notamment votre dernier livre, Du peuple végétal. Il a fait gratter beaucoup de plumes. Pourquoi avoir disparu par la suite ? De nombreux lecteurs fidèles vous suivaient et croyaient en vos écrits. Ne pensez-vous qu’avoir disparu de la sorte n’a fait qu’alimenter le peu de crédibilité que certains critiques vous prêtaient ?

Spoiler:
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Merryn Ish Al Sizun

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeJeu 11 Fév - 23:04

Décidément plus ces idiots passaient devant lui et plus il se sentait acide et méprisant, en ridiculiser quelques uns lui aurait fait grand plaisir mais en compagnie de cette femme il ne pouvait s’y résoudre. Il n’aimait pas la politesse et les codes qui l’obligeaient à se tenir, il ne pouvait pas laisser libre court à ses envies et s’en trouvait frustré. Pris d’une de ses rares mais terrible colère froide son visage s’était durci et son œil droit lançait des éclairs à tous ceux qui osaient regarder dans sa direction. Il ne se trouvait pas vraiment en face de la bibliothécaire, ayant peu l’habitude de faire la conversation, en général ses rapports sociaux se limitaient aux sarcasmes qu’il lançait à tous ces minables êtres inférieurs.
Il ne faisait qu’à demi attention à celle qui lui tenait compagnie, que pouvait-elle avoir de plus que les autres ? Bien sûr elle avait au moins eu l’intelligence d’étudier mais cela ne prouvait à ses yeux que peu de choses, se démarquer des êtres de ce bas monde semblait être trop difficile pour qu’il ait pu croiser l’une de ces personnes, à moins qu’il ne s’en souvienne plus, dans le fond quelle importance ?

Pourtant les mots qu’elle prononça ramenèrent tout de suite son attention sur cette femme qui parlait pour deux. Erreur de stratégie que de lui avoir avoué n’être jamais allé explorer l’antre du Savoir, d’un autre côté elle avait forcément meilleure mémoire que lui et se serait souvenue de sa visite. Dans tous les cas il n’avait pas peur de s’attirer ses foudres, il en fallait plus que ça pour qu’il redoute quelqu’un, d’ailleurs il ne se souvenait pas avoir ressenti un jour la moindre peur.
Il était quasi certain de ne pas avoir croisé ce couple là, la bibliothécaire n’était pas du genre à se blesser comme ces élèves frappés d’inconscience chronique. Curieusement l’animal qui l’accompagnait lui faisait penser à son serpent, sorte de familier qui avait voué sa vie à se glisser autour de ses pieds comme on traîne une chaîne. Inconditionnel amour qui le retenait prisonnier dans ce cachot souillé. Mais il s’agissait de Siffrit.

Ce troupeau de moutons bêlant à tout va le rendait presque agoraphobe, les rires aigus et autres gloussements lui perçaient les tympans, même la musique était une cacophonie pour lui qui avait vécu dans le silence de l’insensible nature.

« Les premières semaines sont les plus difficiles, une fois que j’en aurais fini avec ceux-là, déclara-t-il en regardant les élèves, j’aurais tout loisir de vous rendre visite et de me replonger dans mes lectures. On dit que votre bibliothèque est l’une des plus grandes du Veldri, peut être que je pourrais y trouver ce que je cherche moi-même depuis de longues années. »

Il avait plongé son regard électrique dans celui de son interlocutrice, souriant légèrement et parlant d’une voix dont on pouvait distinguer derrière sa gaieté glaciale une note plus suave que d’habitude.
Depuis combien de temps n’avait-il rien lu d’autre que son grimoire qui ne contenait que des phrases minimales et sèches ? Il ne notait que les informations essentielles, sans se soucier du caractère inhumain qui pouvait ressortir de son écriture. Evidemment il n’avait pas écrit ses livres de cette manière bien que sa plume soit d’une joie froide et meurtrière, ses allusions compréhensibles seulement aux gens de lettres et ses sarcasmes encore plus cruels à qu’à l’oral.
Leur conversation semblait s’entrecouper de regards désespérés et ironiques en direction des élèves qui s’amusaient à leur manière, puérile et futile. Sans se délecter de cette nouvelle connaissance leur conversation le mettait de meilleure humeur, au moins avait-il trouvé quelqu’un du même avis que lui, il ne restait à la femme plus qu’à faire ses preuves et obtenir l’estime du petit homme, chose ardue qu’il n’avait sans doute accordé qu’à une ou deux personnes.

« Ce bal n’est que l’expression superficielle de leur imbécilité, quand je vois l’absence de leur travail je me demande comment cette école fait pour garder une bonne réputation. Je n’ose même pas penser que dans d’autres établissements on puisse trouver pires spécimens. Cela veut devenir dragonnier et puissant magicien mais ils risquent de ne savoir faire ni l’un ni l’autre. Plus je les regarde plus j’ai l’impression de me trouver dans un zoo entre les girafes et les poules ! »

Il s’estimait heureux de ne pas faire partie des professeurs ni d’avoir à les regarder faire semblant d’étudier, gloussant sans arrêt avec leurs prétendus amis. Au moins le métier qu’il exerçait lui permettait de n’avoir que le strict minimum de contacts avec les élèves, pour le reste, on se chargeait d’effacer ces effroyables souvenirs de sa mémoire.

Un nouveau silence quoique bref s’installa entre eux, leur donnant le temps d’une réflexion personnelle, totalement étrangère à l’autre. Il aurait d’ailleurs préféré qu’elle ne l’interrompe pas, évidemment il avait fallut qu’elle se rappelle de lui. Il le savait, il aurait dû changer de nom, quelque chose comme Shir Ar Zhulig aurait bien sonné mais il avait renoncé au dernier moment. Il grimaça en entendant prononcer son prénom, Merryn… aucun mot ne pouvait sonner plus horriblement.

« Ecrivain ? Il me semble que mon travail ne s’est jamais réduit à écrire de stupides livres. »

L’allusion à son passé avait agacé le petit homme mais il changea rapidement d’attitude et de ton.

« Ceux qui ne m’accordent aucune crédibilité ne m’ont jamais vu à l’œuvre et sont jaloux de mon talent, ceux-là qui critiquent ne savent rien et nient tout en bloc alors que beaucoup de chercheurs talentueux et très célèbres bien que peu proches des végétaux n’ont pas vraiment contesté mes recherches. Eux savent quelle rigueur je m’impose et les sacrifices que j’ai fait. Accorder du crédit à ces hommes qui critiquent pour gagner leur vie est à mes yeux une preuve de naïveté, d’incompétence et d’ignorance. Mais bien sûr vous ne faites pas partie de ces personnes dont je répugnerais à citer le nom. »

Un sourire charmeur s’était dessiné sur son visage tandis qu’il assassinait ceux qu’il ne tenait pas en estime sur le ton étrange dont il savait si bien se servir.

« J’ai disparu pour faire connaître ma pensée, une stratégie simple mais efficace et quand je reviendrais sur la scène il ne me restera plus qu’à humilier et faire disparaître ceux qui se sont mis en travers de mon chemin. Une chose pour laquelle je suis aussi célèbre, parait-il. »

Il n’avait pas pris la peine de s’informer sur ce qu’il restait de sa réputation et n’en avait cure, son heure n’était pas encore venue et bien du travail l’attendait. Il se promit de rendre visite à la bibliothécaire ou du moins d’aller faire ses recherches les plus importantes une fois le week end terminé.
L’infirmier jeta un dernier coup d’œil aux élèves, regarda la salle, pensif, puis finit par reprendre la parole, cette fois d’une voix à la fois charmante et douce.

« Je crois que ni vous ni moi n’apprécions ce bal, pourquoi ne pas faire un tour à l’extérieur plutôt que de regarder plus longtemps la décadence de nos élèves ? »

Evidemment il était censé rester ici à surveiller ces idiots et surtout à intervenir en cas d’accident mais il en avait assez de cette musique, de ce bruit constant et il préférait largement le calme et la fraîcheur de l’extérieur, l’atmosphère ici devenait étouffante. Et puis s’il y avait un problème il le saurait avant qu’on se rende compte de son absence.
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Thomas Diling'er

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeVen 12 Fév - 22:59

Devant le grand miroir personnel qu’il avait accroché au mur près de son lit, et dans lequel les trois autres occupants de sa chambre n’osaient pas se mirer de peur de le mécontenter, Thomas Diling’er se contemplait avec un sourire satisfait. L’habit de soirée que lui avait envoyé sa famille le seyait parfaitement, cintré là où il fallait pour mettre en valeur sa svelte silhouette et ses épaules musclées. Le tissu argenté brillait dans la pénombre. Les boutons étaient en ivoire et représentaient, minutieusement sculptées, des scènes issues de célèbres histoires d’amour courtois. Voilà un détail trahissant directement le soin avec lequel sa mère avait fait confectionner ce vêtement-là à son intention. Thomas sourit. Les femmes étaient sensibles à ce genre de détails. Nul doute que la soirée serait encore plus divertissante qu’il ne le prévoyait.

On toqua à la porte. C’était le timide rappel de ses camarades de chambre déjà plus que prêts et certainement pressés d’atteindre la salle de bal avant que toutes les plus belles filles n’aient déjà trouvé un cavalier. Thomas, lui, prenait son temps, sachant très bien que ses fidèles admiratrices préfèreraient passer la soirée à l’attendre plutôt que d’accepter de danser avec n’importe quel autre. Et celles qui se lasseraient d’attendre, eh bien… tant mieux ! Il ne pouvait pas décemment danser avec toutes. Se faire désirer permettait de faire un tri. Danser à son bras, cela se méritait !

Thomas oignit légèrement ses cheveux d’une huile spéciale qui les rendit plus lumineux. Dans sa poche, il fit glisser une petite broche ornée de cristaux d’un bleu aussi ardent que celui de ses yeux. Cet objet était destiné à celle qu’il choisirait comme cavalière. Il entrevoyait déjà celles qui tenteraient de se l’arracher…

Quelques instants plus tard, escorté par ses camarades de chambre exaltés qui mentionnaient des noms féminins d’un air rêveur, Thomas arriva dans la salle du bal. La grandeur des lieux, autant par l’espace que par l’élégante façon dont il était exploité, amena un sourire ravi à ses lèvres charnues. Il aimait vraiment le luxe de cette école, qui faisait ressentir l’importance de chacun. Mais évidemment, le jeune homme ne considérait pour le moment que la sienne !

Comme par une amusante coïncidence, Thomas fit son entrée en même temps que l’orchestre se mit à jouer. Les jeunes gens les plus réservés ou timides rassemblaient près du buffet tandis que d’autres osaient, au bras de leur partenaire, s’avancer sur la piste de danse et entamer la valse. D’autres encore s’écartaient du brouhaha et de la musique afin de discuter.

- Thomas… commencèrent ses camarades de chambre d’un air gêné.

Le garçon leur lança un sourire complice et répondit, se délectant de sa propre hypocrisie :

- Voyons, vous êtes gentils mais je ne vous force pas à m’attendre continuellement… Allez donc vous amuser !

Il tourna les talons et s’aventura près du buffet pour se donner une contenance, maintenant qu’il était seul. Il jeta un regard bienveillant à l’assemblée, espérant y repérer ses fréquentations féminines. Quelques minutes s’écoulèrent sans que nulle n’apparaisse. L’agacement de Thomas, pas plus visible qu’un bref tressaillement de son sourcil et d’un relâchement de sa lèvre inférieure en moue boudeuse, commença à croître quand par bonheur un groupe de secondes années l’interpela joyeusement :

- Thomaaaas ! Vous voici enfin !

Il leur décocha un clin d’œil narquois. Elles l’entourèrent en gloussant et se confondant en compliments sur sa tenue. Adoptant une attitude typique d’un groupe de jeunes filles partageant le même fanatisme, elles s’exprimaient d’une manière semblable, usant d’un ton quelque peu nasillard et prononçant toujours « Thomas » en laissant traîner la dernière syllabe. Le garçon faisait évidemment semblant d’en être touché et s’adressait à elle de la façon la plus gentille et attentionnée possible.

- Quelle symbiose, mesdemoiselles ! Je parie que vous êtes dans la même chambre !

Comme elles acquiesçaient, il ajouta :

- Cela doit être re-baptisé « La Chambre des Charmantes » !

Après avoir rougi et pouffé entre elles, les filles corrigèrent :

- Sauf qu’il y a une instruse, dans ce cas… Cette fille extrêmement froide… L’Amazone… Elle a le don de nous snober, celle-là ! Pour qui se prend-t-elle ?!

Intérieurement, Thomas ricana. Extérieurement, il secoua la tête et prit un ton paternel :

- Mesdemoiselles, il est bien regrettable de juger sur l’apparence…

À ce moment précis, il s’interrompit net en apercevant Idril non loin d’eux, en pleine discussion. Sa robe et sa chevelure semblaient défier les plus majestueuses tenues du bal.

- Thomââs, s’il vous plaît, dansez avec moiiii… supplia une fille du groupe en joignant les mains.

- Pff, tu t’es mis tant de poudre sur la figure que tu risquerais de salir son habit ! railla une autre.

- Thomââs, dansez plutôt avec moiii…

Le garçon se mit à rire doucement pour gagner du temps. Vite, il devait trouver une cavalière plus valorisante que ces péronnelles ! Il regarda ses camarades de chambre, déjà en couples, et regretta de ne pas les avoir suivis.
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Elora de Gründwar

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeSam 13 Fév - 11:15

Elora écouta non sans enjouement la jeune femme se présenter à elle. Ce devait être pour l'instant la plus intéressante des interlocutrices qu'elle avait rencontré depuis son arrivée au château. En écoutant le discours de l’amazone, la guerrière de Gründwar se souvint des quelques fois où Iseult, sa mère, l'avait emmené parcourir les Plaines de Fazor. C’était l’un des seuls pays parmis ceux qu’elle avait visité qui lui était cher, fier représentant des dernières générations de ces guerriers. Elora savait les amazones menacés, mais n’en fit pas mention tout de suite, peut-être voulait-elle simplement profiter d’une conversation simple, et agréable. Hélas, elle ne garda pas bien longtemps la lueur qu’avait fait naître Idril dans ses yeux.

- Mon pays…


Elora baissa soudainement les yeux, piquée au vif.

- Vous devriez-vous douter que ma présence ici y est pour quelque chose. Gründwar est… dans une mauvaise passe. Nous aurons peut-être, je l’espère, l’occasion de reparler de ces choses fâcheuses plus tard.

Elle sourit à son interlocutrice, désirant changer de sujet sans plus tarder.

- Votre mère a-t-elle déjà franchit les montagnes de notre cité pour y rencontrer ma propre mère ? Qui est-elle donc ? Mais nul doute que ce fut ma mère qu’elle croisa par le passé, les autres habitants aiment très peu sortir de notre domaine, les autres peuples ne nous apprécient guère. Quoi que… Ce ne soit pas réellement ça qui nous fasse sortir si peu souvent.

L’enfant de Gründwar eut un sourire, attendant patiemment la réponse de l'amazone.

Alors qu'elle entrouvrait les lèvres, Elora regarda subitement derrière Idril, ce qui l'incita à s'arrêter d'un coup. Qui diable était ce blondinet et toutes ces poules qui lui tournaient autour ?
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Serinwë Lindorel
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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeSam 13 Fév - 11:55

Serinwë lui adressa un sourire mi-angélique mi-malicieux en réponse à sa petite remontrance. Lui-même avait parlé d'un ton laissant supposer qu'il ne se privait pas d'écouter les conversations des autres... Elle semblait l'avoir tiré de ses pensées et de ses pronostics de paris. En tout cas, elle haussa un sourcil en se demandant quels pouvaient bien être ces gages de perdants.

« Et quels sont les mises de vos paris? »


Seri se montrait bien curieuse tout de même. Allait-elle apprécier la réponse? La conversation se poursuivit, enchaînant sur l'absence de cavalier. Les paroles d'Alcor la firent sourire, il se présentait en chevalier servant, se dévouant pour les demoiselles en manque de compagnie. Venant de lui et d'après le peu qu'elle connaissait, elle voyait cela comme une opportunité de draguer le plus de filles possibles. A moins qu'elle n'ait tord?

« Actuellement, je ne suis pas accompagnée. Et pour l'instant , je ne formule aucun souhait. Mais serais-tu en train de m'inviter ou simplement en train de te dévouer pour me tenir compagnie? » demanda-t-elle d'un ton taquin, accompagné d'un regard en coin.

Seri ne savait s'il était sérieux ou pas, car elle l'avait rarement voire jamais vu adopté une attitude autre que celle du joyeux luron. En tout cas, être seule ne la dérangeait pas outre mesure, cela permettait une certaine liberté de mouvement et de choix. Certes, voir tout le monde en couple pouvait parfois déprimer un peu mais elle ne s'en offusquait pas. Et puis cela faisait à peine un mois qu'elle se trouvait à Maelthra, et les liens ne se tissaient pas toujours très rapidement.

« J'aimerai bien voir ça... » ajouta-t-elle plus sérieusement au sujet de la danse, sans pour autant se porter candidate pour être sa cavalière. Elle lui connaissait un don pour les pitreries, mais ne savait rien quant à ses aptitudes de danseur. « Et tu as raison au sujet des musiciens, ils inspirent les respect de non mélomanes dès qu'ils savent bien manier leurs instruments... Quel est ton instrument de prédilection? »

Elle-même aimait beaucoup la musique, cependant, depuis son arrivée elle n'avait pas touché à un instrument. D'ailleurs il faudrait qu'elle s'y remette sous peine de perdre ses connaissances. Elle but une nouvelle gorgée tout en observant le reste de la salle avant de couler un nouveau regard en coin à Alcor.

« Je n'ai aucune obligation, pas de cavalier en retard, ni de lapin posé à la dernière minute, en fait j'avais oublié cette histoire de cavalier... »dit-elle d'un ton calme où ne perçait aucun regret. « Quel est donc ce jeu que tu me proposes? »

Bien entendu, elle n'accepterait qu'une fois pris connaissance des règles du jeu, car avec lui, elle se méfiait. Il semblait capable de créer des jeux plus farfelus les uns que les autres.
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Ysandre Neö

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMar 16 Fév - 22:58

Voilà seulement quatre jours qu’Ysandre était arrivée à Maethra, et les splendeurs se succédaient tant qu’elle s’en trouvait quelque peu décontenancée. Cerise sur le gâteau : ce bal d’intégration, véritable exhibition de richesse et de puissance. En tant qu’Espionne, la Nymphe ricana intérieurement de mépris à l’égard d’une Ecole qui semblait un peu trop vouloir faire oublier à ses élèves la menace qui pesait sur eux. Mais après tout, les humains et autres créatures qui s’acoquinaient stupidement avec eux avaient sans doute besoin de se voiler la face pour éviter de paniquer.

S’ils savaient… s’ils savaient quels guerriers rassemblait l’Alliance en secret ! Ysandre avait vu là-bas des êtres dont l’aspect et les pouvoirs dépassaient l’entendement, et même l’imagination.

L’éclat des lustres, le tintement des verres, la musique et les rires lui paraissaient lointains. Car son regard, couleur d’une aube orageuse, voyait bien au delà de cette époque d’insouciance. Ce regard-là, sage et grave, balayait chaque objet avec un dédain naturel : de toute façon, un jour, une nuit, n’importe quand mais bientôt, tout ceci tombera en poussières.

Extérieurement, la Nymphe n’avait pas l’air aussi sombre : un sourire professionnel ne quittait pas ses lèvres minces, enduites d’une légère couche de poudre rose pâle. La même couleur habillait gracieusement ses joues, rehaussant un peu l’aspect laiteux de son teint. Ses cheveux, d’un gris foncé et brillant comme celui d’une pierre humide, étaient exceptionnellement noués, avec un ruban rose pâle, en queue de cheval basse et maladroite d’où s’échappaient des mèches trop courtes. Elle avait aussi coincé une petite fleur de cerisier entre son oreille et sa tempe.

Sur son passage, les yeux se plissaient d’un air intrigué. L’androgynie de cette jeune personne les troublait particulièrement, ce soir qu’elle s’était rendue plus coquette que d’habitude ! Certains avançaient qu’il s’agissait de la soeur jumelle du Failarël Ysandre Neö, d’autres affirmaient que c’était celui-ci traversti et se mettaient à glousser…
De toute façon, on ne pouvait rien conclure de son corps habilement caché sous une ample tunique indigo à manches longues, avec par dessus une autre longue tunique blanche à manches courtes, et pour finir un châle de soie gris clair enroulé autour du cou et qui remontait jusqu’à son menton. Pour l’occasion, elle avait troqué ses vieux gants de Failarël contre des neufs en cuir blanc, impensables à utiliser autrement que pour des soirées mondaines.
Tout cet ensemble avait été fourni par l’administration de l’école, qui tenait à ce que les membres du personnel bénéficient d’autant de dignité que les élèves lors de pareilles festivités. Sinon, la question de l’autorité pourrait être remise en cause… Ayant souhaité se joindre au bal, Ysandre n’avait donc pas échappé à la règle. Même si elle avait épuisé la Dame de Soie qui s’était occupée de lui proposer des habits : l’hermaphrodite voulait conserver son ambiguité absolue, prétextant ne pas être du tout à l’aise dans des vêtements serrés. Elle avait néanmoins admis d’échanger ses grosses bottes de travail contre des plus légères, assorties à ses gants.
La Dame de Soie n’avait pas eu le droit de l’aider à revêtir quoi ce ce fût, l’intéressée refusant de se montrer nue. Lointain souvenir cuisant…

Les élèves et les adultes l’interrogeaient du regard, mais Ysandre se contentait de leur brandir un visage d’un serein mystère. Lassés, ils finissaient par détourner leur attention. Elle avait alors le champ libre, elle, de les observer.

Dès qu’elle était entrée, elle avait immédiatement reconnu la femme à la stature imposante, déjà repérée auparavant. Quel dommage que la force et le sens de l’honneur de ce genre de créatures ne soit pas du côté de l’Alliance !

Malgré le dédain qu’elle éprouvait pour l’école, Ysandre s’avouait transportée par cette animation palpitante, ce flot de créatures plus variées qu’elle ne l’imaginait. Fréquenter un contexte scolaire avec des élèves dont les uniques préoccupations existentielles étaient les ridicules amourettes l’agaçait profondément, mais elle se rendait compte lentement que chaque être semblait impliqué à Maethra pour des raisons plus floues et nettement plus intéressantes.

Alors que ces réflexions tournaient dans sa tête, une voix familière l’interpella. Si elle feignit de ne rien avoir entendu, elle ne put éviter de ne pas voir le grand gaillard qui s’approchait d’elle.
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Svendira Kozlov

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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeSam 20 Fév - 19:22

Merryn assura à la bibliothécaire qu’il passerait bientôt dans l’antre de la lecture. Mais pour l’instant, il était trop occupé à soigner ces maudits élèves. On était que le début de l’année et sûrement un quart des élèves avaient déjà du passer à l’infirmerie. Entre les comédiens, les casses cou et les maladroits, l’infirmerie avait de beau jour devant elle ! Svendira ne pouvait en dire autant de sa bibliothèque qui ne connaissait pas un succès immédiat auprès des jeunes dragonniers. En général, en début d’année celle-ci était presque vide. Seuls quelques élèves de deuxième année venaient y travailler connaissant la lourde charge de travail qui les attendait dans les semaines à venir. Puis au fur et à mesure des semaines, les tables se remplissaient, des piles de livres apparaissaient et Svendira devait hausser le ton pour réclamer le silence. Chaque année, le même cirque recommençait : les élèves n’y venaient pas par plaisir mais par nécessité (sauf quelques exceptions bien entendu).

L’infirmier partageait le même avis qu’elle sur les élèves. Elle ressentait la même rancœur et la même lassitude. On ne pouvait que plaindre les élèves de ne pas avoir conscience de leur triste sort… Alors que Svendira questionna le petit homme sur son métier d’écrivain, elle l’observa très attentivement. Elle attendait patiemment sa réaction sachant que celui-ci avait une certaine réputation qui le décrivait avec un caractère bien trempé. La bibliothécaire aimait dialoguer avec des intellectuels et partager son opinion. Néanmoins, si son interlocuteur ne partageait pas le même avis ou avait la malchance de la froisser, elle devenait immédiatement froide et distante…

Et ce qui devait arriver arriva. L’infirmier, sûrement sans s’en rendre compte, froissa l’esprit de Svendira. Celle-ci était très susceptible, il fallait l’avouer. Il ne suffisait que d’un mot ou d’une phrase. Et celle que prononça Merryn passa en travers de la gorge de Svendira. « Stupides livres » passait en boucle dans son esprit. Aziela le ressentit immédiatement. Alors que la panthère observait d’un regard mauvais les élèves, elle tourna ses yeux émeraude sur le petit homme qui retenait à présent toute son attention. Debout sur ses quatre pattes, on aurait dit qu’elle guettait sa proie avant de fondre tel un éclair sur elle.

Les prochaines paroles de Merryn n’eurent que pour effet d’agacer encore plus la Vampire. Ces auteurs, tous aussi certains de leur talent… Pourquoi ne savent-ils pas accepter les critiques ! se dit-elle. Ses yeux étaient à présent deux petites fentes. Elle sentait la moutarde lui monter au nez. Néanmoins, son visage ne prenait aucune teinte écarlate et son attitude demeurait impassible. La bibliothécaire ne souhaitait pas faire d’esclandre durant le Bal. Non pas par peur de gâcher la soirée mais surtout par crainte d’une certaine réprimande venant des Fondateurs. Le regard hautain, elle attendit que Merryn eusse fini de s’exprimer avant de lui répondre d’une voix glaciale.

Le propre de l’auteur est de savoir accepter les critiques. Sinon, c’est comme si celui-ci portait des œillères. Sachez, Sieur Ish Al Sizun, que les critiques littéraires ne sont là que pour apporter leur avis et non envier certains auteurs, comme vous devez l’imaginer. Ils nous permettent de penser et d’échanger notre avis.

De même, vous pensez réellement qu’en vous taisant vous feriez connaître votre pensée au monde ? Vous semblez oublier l’adage « Qui ne dit mot consent »… Quant à l’humiliation, vous ne feriez que vous venger de ce qu’ils vous ont fait… Nous sommes persuadées que vous vous êtes senti humilié ! Vous semblez si sûr de vous que jamais vous n’auriez imaginé de tels critiques sur votre dernière œuvre… Enfin, nous ne sommes que de simples âmes qui ne vous arrivent même pas à la cheville… Du moins, spirituellement.


Un rire cynique sortit des entrailles de Svendira, accompagné de grognements moqueurs provenant de sa panthère. Toutes deux échangèrent un regard complice et tournant les talons, elle répondit à la dernière question posée par le petit homme.

Nous préfèrons retourner à nos « stupides livres ». Vous avez des responsabilités durant cette soirée Sieur Ish Al Sizun. Nous nous en voudrions de vous en détourner ! Bonsoir.

D’un pas certain, Svendira traversa la foule en direction des portes de sortie. Aziela, à ses côtés, grognait contre les élèves qui tardaient à se pousser de son chemin. Et sans un regard pour l’infirmier, elles quittèrent la Salle de Bal.
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Niño Elenwë
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MessageSujet: Re: Bal d'Intégration   Bal d'Intégration I_icon_minitimeMar 9 Mar - 3:23

Ce n’était pas la musique, non.

Ce n’était pas le buffet, non plus.

Ce n’était pas Nydan, encore moins.

Mais il y avait quelque chose qui dérangeait, un élément qui venait tracasser, qui empêchait certains de profiter pleinement de l’ambiance, de se sentir complètement à l’aise dans cette salle de bal richement décorée. Ces quelques personnes touchées ne se ressemblait pas, elles ne se connaissaient peut-être même pas pour la plupart, mais elles partageaient cette… « incontinence» : une vision principalement nocturne. Nino Elenwë faisait partie de ces personnes. Le vif éclairage de la salle l’avait dérangé dès son entrée dans celle-ci, le forçant à plisser les yeux. De l’entrée au buffet, il avait cherché un moyen de s’en accommoder, mais il avait plutôt trouvé une façon d’ajuster son milieu à sa condition.

Hors donc, une fois arrivé au buffet, il assura son amie qu’il reviendrait sous peu et la laissa en plan devant la nourriture. Nino traversa la grande pièce sans trop se presser, pour ne pas attirer l’attention. Il en profita plutôt pour observer les gens sur place. Malgré qu’il ne voyait pas tout les détails des costumes, il reconnaissait certains visages. Il dû même s’écarter pour laisser passer la bibliothécaire et son fauve. «La conversation est déjà terminée ?» se demanda Nino en tournant la tête vers l’infirmier qui était maintenant seul et qui jetait des regards mauvais à tout le monde. «Super, leur union diabolique n’aura peut-être pas lieu alors !» se réjouit-il en constatant le pas duquel s’était armée la sombre femme.

Reprenant ces esprits, Nino reprit son air d’allé et finit par arriver au niveau d’un homme d’entretien accoudé nonchalamment à un mur. Il était reconnaissable à son habillement délabré et au torchon qui pendait à l’une des poches arrières de son pantalon. L’homme contrastait violement avec le reste de la salle et de ses occupants. Près de lui, le jeune homme se racla la gorge et entama une conversation des plus ennuyeuses : l’homme lui parlait du style de la disposition des meubles dans les bureaux et les salles de classe du château. Mais Nino semblait l’écouter et hochait parfois de la tête lors des crescendos du monologue, signifiant ainsi à l’homme qu’il écoutait ce qu’il lui racontait, mais il en était tout autre : Nino avait d’abord, avec les mots, jaugé le concierge, il en était vite venu à la conclusion que l’homme n’avait pas beaucoup d’éducation et qu’il avait une personnalité qui le rendait facile à influencer. L’enfant de lune s’était donc mit à l’œuvre et, usant de son don de séduire la volonté, il proposa progressivement à l’homme d’entretien de diminuer l’intensité de l’éclairage. Durant l’opération, pour que l’autre continue de parler, Nino avait hoché positivement de la tête quand le locuteur élevait la voix. Puis tout à coup, comme si une mouche l’eut piqué, l’homme se tu, se redressa, puis se tourna vers la salle. Nino recula et observa l’homme faire. Il l’avait influencé de manière à ce qu’il accomplisse ses dessins, mais n’avait jamais spécifié le comment.

Le vieil homme fit quelques pas en longeant le mur de la salle. Il semblait très concentré. À quelques pas de lui, Nino le regardait, la tête sur le coté, se demandant comment il allait éteindre les chandeliers. Ils étaient si hauts qu’il aurait été du suicide de monter jusque là. Mais l’humain ne semblait pas vouloir monter là-haut. «Qu’est-ce que tu a fait cette fois-ci ? » lui demanda Thaïs. Nino sursauta, il était étonné : «Vous arrivez à communiquer avec moi du dortoir !?!

-Mais bien sur ! À quoi pensais-tu ? Que personne n’était là pour te surveiller !…tâche de ne pas te mettre dans le pétrin.

-hum… j’essaierai !»

Comme Nino ramenait son attention sur l’homme qu’il avait charmé, ce dernier traça de la main un grand arc de cercle autour de lui : suivant son geste, plusieurs chandelles s’éteignirent d’un bout à l’autre de la salle. Chaque petite flamme disparaissait en éclatant, puis en laissant s’échapper une pluie de brillants. Tout l’assemblée leva la tête vers le haut avec des exclamations diverses, puis ils furent tous parsemés de petits brillants et les conversations reprirent de plus bel, mais sous un éclairage plus doux.

L’homme revint sur ses pas et déclara, tout fier :

-L’éclairâge de s’té jeunot-lâ était bin trop fort. Ça m’arrive d’avouèr dé idées bonnes comm’sâ din fois. Et pis, t’â vu comment y z’aiment çâ des p’tits brillants deminme !

Puis il se mit à rire tout en grognant. Nino approuva son «initiative» et le félicita, lui disant que ça apportait beaucoup à l’ambiance. Après quoi, il prit congé de ce dernier pour aller rejoindre la jeune Nydan.

La vaste pièce était maintenant fragmentée par l’éclairage : la zone entourant le buffet était bien éclairée, ainsi que celle où les musiciens joueraient pour les danseurs. Le reste de la salle était plongé dans une douce pénombre. Nino pouvait maintenant ouvrir ses yeux sans gêne et profiter du décor. Il marcha donc vers le buffet où il avait vu Nydan pour la dernière fois. Lorsqu’il fut à quelques mètres de là, il l’aperçu, resplendissante comme jamais dans sa belle robe. Elle lui faisait penser aux anges des contes de sa mère, douces et légères. Le blanc pur de sa tenue et toutes les perles dont elle était assortie lui donnait un air de princesse. Nino se rendit à coté d’elle, mais ne trouvant pas les mots, il glissa plutôt ses doigts entre les siens et, la regardant dans les yeux, il lui demanda de danser avec lui.
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